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La Hudna du Hamas
Article mis en ligne le 23 février 2006
dernière modification le 25 février 2006

« Le Hamas est prêt à s’engager dans une trève de longue durée »... Voilà l’information capitale que les médias répercutent depuis quelques jours. Face à l’urgence d’un financement réduit à l’aide humanitaire, le Hamas semble se plier aux demandes internationales avec moulte contorsions. Et pourtant...

Que signifie une trève à long terme, trève acceptée sous la pression des pourvoyeurs de fonds ? Elle porte un message clair mais ignoré par tous les commentateurs :

  • nous continuerons alors à armer nos troupes, à stocker des roquettes, à structurer une armée sous couvert d’une police pléthorique dans le but de... rompre la trève le jour « J ».

Car une trève se rompt un jour par définition. Qu’Israël accepte cette idée de trève avec la poursuite des financements en cours, ce sera tout simplement permettre à son ennemi de se rendre plus fort. De plus, le mot trève signifie un recul conséquent par rapport aux accords d’Oslo et à la feuille de route. Autrement dit, le Hamas se met lui-même en dehors de ces processus, mêmes malmenés, et revient à une situation antérieure. Pire, si Abbas valide cette position politique, c’est que le Fatah lui-même est dans une logique de « trève avec l’ennemi sioniste » plus que de processus de paix. Bref, c’est donner encore une fois raison à ceux qui évoquaient la théorie du « porte avions » échafaudée par Arafat.

De plus, certains pays arabes (riches en pétro-dollars, de plus en plus riche à mesure que la tension monte d’ailleurs) ont promis une aide financière au Hamas. Ce geste conjugué à l’orchestration de l’indignation face aux caricatures danoises montre la fragilité extrème des régimes en place. Eux pactisent avec le diable depuis longtemps et sont prêts à continuer au prix de femmes voilées, d’adultère puni de mort, d’opération anti-chrétiennes, etc...

C’est donc bien la peur qui guide les comportements face à des groupes qui réclament de l’argent avec pour unique argument : « nous vous tuerons moins, ou plus tard ». Le chantage dans sa forme la plus classique, utilisé également par le régime syrien.

Enfin, s’il y a trève, les relations politiques entre israéliens et palestiniens sont de facto ramenées au strict minimum. En effet, à quoi bon négocier avec celui qui se contente de repousser l’assaut à plus tard ? Et surtout négocier quoi ? Une trève plus longue ?

Je dirais même plus, Israël a militairement intérêt à ce que la trève dure le moins longtemps possible. Etouffer financièrement l’AP est une façon de la rompre car le manque de moyens conduira probablement à une guerre civile interpalestinienne.
Bref, la « hudna » généreusement proposée par le Hamas n’a rien d’une bonne nouvelle...

JPh Katz



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