Tous les révolutionnaires et altermondialistes en mal de G8 se sont réunis à Athènes. Là, ils retrouvent une chaleur humaine rassurante, et des tisons d’indignation prêts à s’enflammer. Une chose rapproche tous les antisionistes, c’est le confort de leur indignation et de leur pseudo révolte contre l’injustice du monde. En effet, tels Noam Chomsky aux USA ou Alain Badiou, ici, ils vitupèrent sans risque contre des démocraties à leurs yeux coupables, mais respectueuses de la liberté d’expression.
En ce jour, ils rêvent d’être arrêtés à l’aéroport Ben Gourion, devant les caméras du monde entier (caméras de groupes capitalistes détestables par ailleurs comme TF1), et d’être renvoyés manu militari en France. Nous pouvons nous souvenir des anti-pershing des années 80, pacifistes écolos sûrs de ne jamais se retrouver dans les geôles soviétiques, mais d’un « courage » forçant l’admiration face aux policiers de la république.
A la vérité, ils évoquent les autres, aujourd’hui les gazaouites, pour toujours parler de nous, leurs semblables. Ils jouent une partie fermée, celle de l’aquarium occidental, sans véritable empathie pour les palestiniens, ou les paysans colombiens. Ils sont prêts à se battre contre Sarkozy jusqu’au dernier « activiste » du Hamas.
Le paradoxe, c’est qu’ils pourraient parfaitement vivre en Israël, pays occidental, tout en menant leur vie militante faite de manifestations, de dénonciations, de pétitions. Mais ils seraient incapables de vivre en Syrie, à Gaza, à Téhéran. Leurs femmes seraient cloîtrées et voilées, leurs maîtresses lapidées, leurs enfants réquisitionnés pour manifester leur soutien au despote, leurs moyens de communication surveillés... Pire, le révolutionnaire occidental homosexuel serait condamné à l’abstinence, et le libertaire obligé de prendre mille précaution, sans parler de l’alcoolique.
Pied de nez ultime, ils n’auraient rien à contester dans ces pays là, puisque l’opposition y est inexistante (et parfois pire que le pouvoir comme les Frères Musulmans en Egypte).
Les droits de l’homme en ont fait des enfants gâtés, parfois gâteux, jamais rassasiés de démonstrations bruyantes dans la cour de récréation, et fiers de porter parfois le bonne d’âne tout en soignant leur carnet de notes. Leur seul public ? La classe de leurs semblables. Et pendant qu’ils éructent contre le nazisme sioniste, Gilad Shalit ronge désespérément son frein, les médecins israéliens soignent les malades palestiniens les plus touchés, les Saoudiens interdisent à leurs femmes de conduire, les Iraniens torturent leurs démocrates, les homosexuels de la région vivent dans la peur, et les petits gazaouites jouent avec des ceintures d’explosifs factices.