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L’Europe s’oppose aux « exécutions extrajudiciaires »
Emmanuel.
Article mis en ligne le 23 mars 2004
dernière modification le 7 avril 2005

Voici un article très intéressant que je viens de lire sur le site du Figaro et dont voici le lien (http://www.lefigaro.fr/i). J’ignore dans quelle mesure vous pouvez le publier. C’est moi qui ai souligné quelques-uns des passages du texte...

Bruxelles : de notre correspondante Alexandrine Bouilhet
[23 mars 2004]

Les ministres européens des Affaires étrangères, réunis hier à Bruxelles, n’ont pas hésité à condamner l’assassinat de Cheikh Yassine, le chef spirituel du Hamas, par les forces israéliennes. « L’Union européenne s’est toujours opposée aux exécutions extrajudiciaires, rappellent les Quinze dans un texte commun. Ces exécutions sont non seulement contraires au droit international, mais elles minent le concept de droit, un élément clé de la lutte contre le terrorisme. »

Dans la foulée, l’Union européenne condamne tout aussi fermement « les atrocités terroristes commises par le Hamas, qui ont conduit à la mort de centaines d’Israéliens », en soulignant « le droit pour Israël de se protéger contre les attaques terroristes ».

Un droit, précise-t-elle, qui n’inclut pas les « exécutions extrajudiciaires », une expression communautaire pour désigner les assassinats ciblés.

L’Union européenne, qui a inscrit l’an dernier le Hamas sur sa liste noire des organisations terroristes, se trouve une fois de plus prise au piège de son juridisme et de sa position ambiguë vis-à-vis de la politique israélienne. L’élimination de Cheikh Yassine tombe d’autant plus mal pour les Quinze qu’ils ont déclaré la guerre au terrorisme islamique depuis les attentats de Madrid.

« La mort du chef du Hamas va accroître la menace sur le continent, déplore le chef de la diplomatie polonaise. Si l’Europe considère que l’élimination du chef du Hamas est un assassinat, qu’est-ce qu’on va dire quand les Américains vont tuer Ben Laden ? », s’inquiète une délégation des pays de l’Est, en marge de la réunion ministérielle.

Coincée entre son souci de ne pas heurter les Etats-Unis et son soutien à la cause palestinienne, à défaut de pouvoir peser sur le conflit au Proche-Orient, l’Europe n’a d’autre choix que de peser ses mots. Incapable de résoudre le conflit au Proche-Orient, l’Union européenne se contente de condamner les excès des deux parties, quitte à se voir reprocher un manque de lisibilité. Les pays arabes lui reprochent d’avoir adopté une définition du terrorisme dictée par les Etats-Unis, qui ne reconnaît pas les actes de « légitime défense » vis-à-vis de l’agression d’Israël. Les Etats-Unis, eux, critiquent la ligne « proarabe » des Quinze, influencée, disent-ils, par la diplomatie française.

Mise sous pression, l’Europe refuse de choisir son camp. Mais les attentats de Madrid ont rendu sa position de plus en plus difficile à tenir. D’un côté, les Quinze renforcent le volet sécuritaire et policier de la lutte antiterroriste. De l’autre, ils mettent l’accent sur le règlement du conflit au Proche-Orient. Les diplomates européens ont ainsi donné leur aval, hier, au « plan d’action » rédigé deux jours plus tôt par les ministres de l’Intérieur.

Seul Dominique de Villepin a demandé que soit ajoutée dans le texte final une référence aux « racines du mal », c’est-à-dire au règlement du conflit israélo-palestinien ou à la situation en Irak. Mais son point de vue ne fait pas l’unanimité. Le chef de la diplomatie britannique, Jack Straw, estime que la violence en Irak ou au Proche-Orient n’excuse pas le terrorisme.

« Al-Qaida ne pleure pas Cheikh Yassine », rappelle un diplomate britannique. « Ben Laden se moque du sort des Palestiniens ! », ajoute-t-il. Afin de contrebalancer ce discours sécuritaire sur le terrorisme, l’Europe a trouvé une nouvelle porte de sortie : un plan sur le Moyen-Orient qui se démarque franchement de celui des Etats-Unis. Discuté et amendé hier par les diplomates des Quinze, le projet européen pour la Méditerranée et le Moyen-Orient, qui s’étend « du Maroc à l’Iran », place en priorité le développement économique, le dialogue et le règlement du conflit au Proche-Orient. A ce stade, la lutte contre le terrorisme, ou les armes de destruction massive, ne figure qu’en dernière position parmi les objectifs de l’Union.



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