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Francophonie : avec « HK & les Déserteurs » le Consulat de France à Jérusalem promeut la haine d’Israël en chansons...
Hélène Keller-Lind
Article mis en ligne le 31 mars 2014

Certes le groupe « HK & les Déserteurs » a-t-il d’indéniables qualités musicales et marie-t-il avec bonheur classiques de la chanson française et musique algérienne. Pourtant s’il a été invité à faire une tournée dans les Territoires palestiniens et l’est de Jérusalem par le ministère des Affaires étrangères français et le Consulat de France à Jérusalem, de fait l’ambassade de France auprès des Palestiniens, c’est sans doute aussi parce qu’il est dans la ligne de cette représentation française telle qu’on la constate dans ses établissements culturels. En effet, que ce soit pendant cette tournée ou après son retour, Kaddour Haddadi exprime une vision partiale, simpliste et parfaitement antisioniste.

Une francophonie qui promeut la paix...avec des Hessel ou « HK et les Déserteurs »

C’est pour marquer la Journée internationale de la Francophonie le 20 mars dernier, que « l’institut français de Jérusalem et ses sites de Ramallah, Naplouse et Gaza, ainsi que l’Alliance française de Bethléem et l’Association d’Echanges Culturels Hébron-France » ont organisé « une série d’évènements ( sic) culturels célébrant la langue française - conférences, projections de films, concerts, ateliers et concours », apprend-t-on sur le site du Consulat de France à Jérusalem, de fait l’ambassade de France auprès des Palestiniens. Une évidence au vu de son réseau culturel...

Il est également précisé que « dans son discours, le Consul général de France a rappelé le rôle de la francophonie dans la « promotion de la paix, de la démocratie et des droits de l’Homme » dans le monde ». Dans le monde, peut-être, mais dans les Territoires palestiniens certainement pas... Nous avons eu l’occasion de le déplorer dans ces colonnes, dénonçant, entre autres, les invitations adressées à des personnages comme l’imposteur violemment antisioniste qu’était Stéphane Hessel qui profita d’une invitation au Centre dit culturel de Gaza pour rencontrer et sympathiser avec...le Hamas – mouvement terroriste, faut-il le rappeler...-. Visite qui lui permit ensuite de « témoigner » en novembre 2011 dans un autre centre culturel français, à Oran, cette fois, de soi-disant « crimes de guerre israéliens » et autres vilenies imaginaires

En ce mois de mars 2014 la francophonie, version Consulat de France à Jérusalem, aura donc contribué à mettre un peu plus d’huile sur le feu d’une situation déjà très tendue. Notamment par la grâce d’un groupe franco-algérien mené par Kaddour Haddadi, « HK & les Saltimbanques » rebaptisé pour l’occasion « HK & les Déserteurs ». Groupe qui, explique Radio Orient reprenant une dépêche AFP, était allé présenter « un florilège de classiques de la chanson française métissés de musique populaire algérienne chaâbi ». Et nous apprenait aussi que Kaddour Haddadi – HK - « a chanté pour la première fois dans les Territoires palestiniens pour la Fête de la Musique en 2007 ». Un habitué donc, et dans la ligne.
Autre indication donnée par Radio Orient : « Le concert prévu mardi à Gaza a été annulé faute d’autorisations israéliennes et dans un contexte sécuritaire de tensions dans l’enclave palestinienne après la récente flambée de violences ». Précision essentielle que n’apporte pourtant pas Radio Orient : une pluie de 150 roquettes avait été tirée depuis la Bande de Gaza début mars, de l’aveu même du Jihad Islamique...Provoquant d’inévitables répliques ciblées israéliennes... On comprendra alors qu’Israël n’ait pas autorisé un groupe de chanteurs à aller s’y produire

Manipulation : HK utilise une information tronquée et le vocabulaire classique de l’antisionisme

Quant à l’aspect antisioniste et huile sur le feu de cette tournée, aux antipodes d’une quelconque promotion de la paix, voici comment le groupe annonçait son spectacle de Ramallah sur sa Page Facebook : « Ce jeudi nous chanterons « le déserteur » de Boris Vian à Ramallah ( Palestine ), à l’heure où 58 soldats israéliens ont signé une lettre ouverte à leur Premier ministre dans laquelle ils annoncent leur refus de faire l’armée pour « ne pas cautionner l’occupation », « les violations des droits de l’homme », « la construction des colonies, les détentions administratives, la torture et les punitions collectives » ». Et les HK de s’être saisis de cette lettre d’une poignée de personnes et d’oublier les centaines de milliers d’appelés ne partageant en rien cette vision des choses...
Pour être certains que les messages passaient bien, lors des concerts chaque chanson était préalablement résumée en arabe comme l’expliquera HK au cours d’une interview réalisée le 28 mars, après son retour, par Radio France dans son émission « Lemouv ». Où était donc la francophonie là-dedans ? D’ailleurs, lors d’un atelier donné au conservatoire de l’est de Jérusalem, oubliant toute idée de francophonie, ce groupe jouera avec des élèves arabes et chantera une mélodie d’amour à « Jérusalem dans notre cœur », exclusivement en arabe

« Trois millions de gens qui sont enfermés... », on nage dans la désinformation

Dans l’interview de Radio France, interrogé sur sa vision « en tant que témoin subjectif » de la situation « en Palestine »- 15 ème minute - HK déclarait, en toute bonne foi, semble-t-il, : « On est des êtres humains, il y a des choses qu’on ne peut pas accepter...On croit, surtout en France, aux droits de l’homme, au droit international, à la dignité humaine, il y a des choses juste...on peut pas accepter...cette situation-là avec trois millions de gens qui sont enfermés, qui sont enfermés, voilà..on ne peut pas accepter ça... ».
De toute évidence d’aucuns auront abusé la bonne foi de ce jeune artiste décrivant une « réalité » qui n’existe pas... Et HK d’embrayer avec « les soldats déserteurs de l’armée israélienne qui ont dit nous refusons de servir une armée d’occupation...ça me renvoie à la chanson de Boris Vian qu’on reprend »

Montrant donc à la fois une méconnaissance totale et étonnante des réalités mais aussi qu’il a bien assimilé les versions fausses qui lui ont été données HK poursuit : « je pense qu’une grande partie de ce conflit-là est dans les mains de la société israélienne parce que c’est le pays puissant, c’est le pays qui a les cartes en main, c’est le pays qui peut faire en sorte que les choses changent. Je soutiens ces soldats-là comme il y avait eu dans les années 80 et j’espère qu’il va y avoir ce sursaut-là parce que peut-être beaucoup de gens dans la société israélienne ne voient pas et on leur demande de ne pas aller voir, ...on leur dit que derrière le mur il n’y a rien, il n’y a personne ou alors que des terroristes, il n’y a pas de peuple, pas de pays...j’aimerais que ça fasse boule de neige cette histoire des soldats..on va droit dans le mur, il va falloir se remettre en cause et remettre en cause la situation... »

Pas très curieux HK...

Admettant que le centre de Ramallah « centre administratif de l’Autorité palestinienne », est très moderne, avec de grands bâtiments, qu’on peut y « vivre normalement », même si « on voit le mur, les checkpoints », HK, sans s’interroger plus avant, parle aussi de « trompe l’œil » par rapport aux « camps de réfugiés en périphérie » ou au reste du pays – 18.48 -.
Ces différences, certes, existent bel et bien, avec une Ramallah très prospère. Mais l’artiste ne semble pas imaginer un seul instant qu’elles relèvent de la responsabilité totale de cette Autorité notoirement corrompue, soutenue à coups de millions par la communauté internationale, sans qu’en bénéficient les Palestiniens lambda, tandis que Mahmoud Abbas se balade en jet privé acheté pour 50.000 $ …

François Hollande ne disait-il pas depuis Ramallah en novembre dernier que « la Palestine n’est pas en état de sous-développement chronique »

Quant aux droits des femmes palestiniennes, victimes de crimes d’honneur aujourd’hui en recrudescence, cela doit être un sujet que HK, pourtant soucieux des droits de l’homme, ignore totalement...

HK se méprend sur un amour supposé palestinien de la vie alors que l’Autorité palestinienne promeut l’amour de la mort pour Allah

Plus tard dans l’interview HK parle avec émotion de la chanson de Léo Ferré sur le poème d’Aragon « l’Affiche Rouge », qu’il a d’ailleurs adaptée en version chaâbli, - 25 - de « ces étrangers qui ont fait l’honneur de la France, qui ont fait œuvre de résistance...amoureux de vivre à en mourir »... Il ajoute aussitôt : « on parlait de Palestine tout à l’heure, mais c’est ça, on se bat pas tant contre une situation qui nous indigne, forcément, mais on se bat pour un idéal, pour vivre et pour aimer, c’est ça la phrase du grand poète palestinien Mahmoud Darwish, qui disait : « nous aussi nous aimons la vie quand on le peut ». Je pense que tout est résumé là-dedans ». Il montre, une fois encore, une totale méconnaissance des réalités...ignorant sans doute cette déclaration du Premier ministre du Hamas, Ismail Haniyeh, lors de la cérémonie de remise des diplômes à des milliers de jeunes Palestiniens arabes, début janvier 2014 pour les camps du Hamas à Yarmouk dans la bande de Gaza : « J’adore la mort pour l’amour d’Allah autant que nos ennemis aiment la vie ». Un exemple parmi beaucoup d’autres relevé ici par MEMRI, mais aussi par PMW, d’innombrables fois, notamment dans « Zayzafuna », un magazine palestinien pour enfants lié à l’Autorité palestinienne, les incitant à mourir pour Allah....

L’Affiche Rouge...oui mais, HK semble ignorer que ces étrangers étaient tous juifs...

Sans doute ce jeune humaniste fourvoyé fait-il partie de ceux qui ignorent que ces « étrangers » étaient juifs...ce qui illustre ce qu’en raconte Benoît Rayski dans Atlantico : « Dîtes immigrés, étrangers… Ça plaît et ça plaît même beaucoup. Dîtes autre chose… Ca gêne et ça gêne même beaucoup. Etant l’auteur d’un livre sur le sujet, j’étais invité pour en parler devant des élèves d’un lycée professionnel de Mantes-la-Jolie. Avant que je n’entre dans la classe, la prof m’a pris à part. « Je pense que ce serait mieux si vous vous absteniez de dire qu’ils étaient juifs. Vous pourriez vous contenter de dire qu’ils étaient immigrés et étrangers. Vous comprenez, avec la Palestine et tout ça… ». J’ai tout de suite compris. Et avant qu’elle me suggère de dire que les combattants de la FTP-MOI étaient, comme ses élèves, « issus de la diversité », j’ai tourné les talons ».

Un ministre de la « Culture » invité qui décorait un poète qualifiant Israël de « Satan avec une queue »

Pour rester dans ces célébrations de la francophonie porteuse de paix, on notera par ailleurs que le ministre de la Culture palestinien, Anouar Abu Eisheh, l’une des personnalités qui, selon le Consulat, ont assisté à la réception organisée le 20 mars à l’Institut français de Ramallah pour la célébrer, avait décerné au « poète » égyptien Hesham El-Gakh un diplôme d’honneur le 1er octobre 2013. Ce poète glorifiant notamment « l’honneur arabe » tout en qualifiant Israël de « Satan avec une queue »...

Tout ceci prêterait à rire si cela n’était tragique. Tragique pour tous...



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