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« La Palestine » vue par le Président Hollande et ce qu’il en est réellement
Hélène Keller-Lind
Article mis en ligne le 21 novembre 2013

Entre accords signés, l’annonce de nouveaux financements, soit plus de trois cent millions d’Euros octroyés à ce jour par la seule France depuis décembre 2007, celle d’une nouvelle « Conférence de Paris des donateurs pour l’Etat palestinien », faites le 18 novembre à Ramallah par le Président français, le constat qu’il y dressait « d’un développement économique très significatif », la France exprimait sa « confiance en la Palestine ». Pourtant, entre corruption endémique, déni de la liberté de la presse, salaires et primes versés aux terroristes présentés en héros, violences interpalestiniennes, factures impayées, la réalité est toute autre...

Une « Palestine qui n’est pas en état de sous-développement chronique », constat de François Hollande

Bien sûr, le constat dressé par François Hollande en visite officielle à Ramallah le 18 novembre où, confiait-il, il n’était pas allé « depuis sept ou huit ans », est juste. On y voit, en effet, une foison de bâtiments cossus, des infrastructures, des entreprises. On peut ajouter hôtels, cafés, boutiques et commerces en tous genres. Attestant d’un « développement économique en Palestine », disait le chef de l’Etat.Une réalité très loin, en effet, de « ceux qui en France imaginent un état de sous-développement chronique », vision véhiculée par maint média qui ne montreront jamais la partie cossue des Territoires palestiniens mais donneront systématiquement dans le misérabilisme à des fins politiques, le coupable désigné de cet état de choses supposé étant Israël...Ce à quoi s’emploie aussi certaines ONG, se détournant de leurs buts affichés, comme vient de le faire récemment Action Contre la Faim, en faisant réaliser un film de propagande donnant à penser que le sort des Palestiniens vivant dans les Terriroires est pour le moins tragique... Or, s’il y a effectivement beaucoup de Palestiniens pauvres, compte tenu du système de gouvernance palestinien en place, il en y a également d’aisés, voire de très riches. Sans doute bien plus en moyenne que dans les pays arabes voisins...

Trois cents millions d’Euros versés par la France depuis fin 2007 et la promesse d’autres largesses

Le Président Hollande plaisantait ensuite sur le fait qu’il y a certes un déficit budgetaire de l’Autorité palestinienne, mais « qui n’en a pas », ajoutait-il...Tout en rappelant les largesses de la France qui a versé aux Palestiniens « plus de trois cent millions d’Euros depuis la conférence de Paris » en décembre 2007, « l’aide budétaire la plus importante que la France consent au monde. La France n’agit pas seule, elle agit avec l’Europe, elle s’ajoute à l’Europe », précisait-il. De plus, « la France est prête à réunir l’année prochaine une nouvelle conférence des donateurs ». Il signait lors de cette visite un certain nombre d’accords de financements, annonçant également la création d’un Lycée français à Ramallah, incitant par ailleurs les entreprises françaises à s’installer dans les Territoires. Pour le plus grand bien de tous.

François Hollande voit en « Palestine »transparence et bonne gestion inspirant la confiance...

Point capital, le Président insitait sur de nécessaires transparence, bonne gestion et confiance, existant déjà selon lui. Quant à l’aide accordée il faut, disait-il « qu’elle aille à ceux qui en ont le plus besoin ». Or, c’est justement là que le bat blesse. Car si Ramallah et d’autres villes palestiniennes sous gestion de l’Autorité palestinienne ou même du Hamas dans la Bande de Gaza, « toute la Palestine », disait François Hollande, ont des quartiers prospères, si Mahmoud Abbas se déplace en jet privé, la réalité palestinienne a pourtant bien d’autres aspects très éloignés de cette vision idyllique du Président français.

Une corruption endémique

« Le public fait de plus en plus confiance dans la commission anti-corruption » et de ce fait, « en 2013 le nombre de plaintes du public concernant la corruption dans les ministères et autres institutions gouvernementales a été multiplié par cinq par rapport à 2012 » déclarait Rafiq al-Natshah, son responsable, à l’agence de presse palestinienne Maan News. Un progrès, certes, mais assez flou car aucun chiffre n’est donné...De plus, un progrès très relatif de son propre aveu car, ajoute-t-il, « les tribunaux palestiniens mettent longtemps à prendre des décisions compte tenu de procédures d’appel répétées ». Et, alors que « selon la loi palestinienne, les cas de corruption devraient être examinés en trois jours et jugés en dix jours, certains cas, surtout ceux dans lesquels sont impliqués des ministres palestiniens auraient dû être jugés il y a deux ans mais les jugements ont été repoussés et n’ont toujours pas été rendus »...Il devront l’être bientôt, paraît-il...
Par ailleurs, Rafiq al-Natshah révèle que « la commission a interrogé récemment plusieurs Palestiniens de haut rang, et parmi eux des ministres, des directeurs généraux et un procureur... »

Ceci n’étant qu’un exemple récent d’un phénomème assez peu souvent évoqué en interne et qui semble l’être dans ke cas présent pour donner des gages quant à une transparence et une bonne gestion supposées. Il existe également des études extérieures, très peu évoquées, montrant à quel point l’aide versée aux Palestiniens est détournée de ses buts. Comme celle de la Cour des Comptes européenne qui doit publier un rapport d’audit sur « la Palestine » dans les semaines à venir. Selon le Sunday Times, qui a pu prendre connaissance de ce rapport, ce sont près de deux milliards d’Euros d’aide européenne qui seraient disparus, pour cause de corruption et de mauvaise gestion...L’Europe ayant versé ces sommes entre 2008 et 2012

Par ailleurs, un Rapport de Transparency International datant de 2013 montre que bien qu’ayant pourtant signé des chartes internationales à cet égard « la Palestine » n’accorde pas aux Palestiniens de droit à l’information concernant ses administrations, ce qui n’engage donc pas la responsabilité des fonctionnaires ou responsables, ne permettant pas de lutter contre la corruption. Ce droit ne figure pas dans la constitution.

Le 14 novembre 2013 la Coalition pour l’Intégrité et la Responsabilité, AMAN, - membre de Transparency International pour « la Palestine » -, lançait des campagnes « Non au wasta – favoritisme - et non à l’impunité » en préparation à la Journée Anticorruption – du 9 décembre -. Soulignant que « des études internationales et locales ont systématiquement montré que wasta – favoritisme – et népotisme sont très répandus en Palestine ». Ajoutant que « Ces phénomènes s’installent à l’ombre d’un manque de responsabilité et de capacité de poursuivre ces crimes à cause des lacunes du système juridique palestinien. Au cours des deux dernières années, la corruption a également infesté les secteurs alimentaire et pharmaceutique, ce qui affecte le bien-être du citoyen palestinien avec la prolifération des produits périmés qui inondent le marché et des fabricants qui échappent à la pleine force de la loi en raison de ces mêmes lacunes. AMAN (Transparency International Palestine) a concentré ses efforts cette année en collaboration avec d’autres organisations de la société civile sur les campagnes menées pour limiter les pratiques de népotisme et poursuivre ceux qui sont corrompus ». -

C’est dans cette optique que "en partenariat avec des organisations appartenant à la société civile AMAN lance dix-sept projets en Cisjordanie, Gaza et Jérusalem dans le but de faire la lumière sur les délits de népotisme et l’impunité permettant à ses auteurs d’échapper à des poursuites pour corruption à grande échelle ».

Liberté d’expression et de la presse bafouées

La liberté d’expression et de la presse figurent bien dans la Constitution nous dit Transparency International mais sont pourtant bafouées. « La Palestine » se trouvant dans le derniers tiers des pays du monde. « Les lois sur la presse, l’environnement et les statistiques ne se conformant pas aux principes internationaux », lit-on également dans ce Rapport où l’on rappelle que le Conseil Législatif palestinien étant inopérant tout dépend de décrets présidentiels – le Président n’ayant par ailleurs pas été reconduit dans ses fonctions depuis , faute d’élections...-.

Pour Reporter Sans Frontières en matière de liberté d’expression pour 2013 « la Palestine » figure au 146ème rang, même si un léger progrès a été enregistré... Si RSF publie peu de communiqués concernant les Palestiniens, en mars dernier l’ONG déplorait que Mamdouh Hamamreh,un journaliste palestinien, ait été emprisonné pendant 53 jours, puis condamné à un an de prison avec sursis pour avoir insulté Mahmoud Abbas sur sa page Facebook. La Cour d’Appel l’ayant condamné à la prison ferme il avait été gracié par le Président palestinien après de nombreuses protestations. RSF se félicitait alors de cette grace mais déclarait : " il n’en reste pas moins que cela a dépendu de la bonne volonté présidentielle. Un citoyen palestinien peut être emprisonné pour avoir insulté le Président Abbas . Nous demandons que la loi soit changée pour que ceux qui donnent de l’information et les citoyens ordinaires ne puissent plus être condamnés à des peines de prison pour ce genre d’accusation". Un vœu pieux...

Bien plus récemment, le 14 novembre 2013, - soit quatre jours avant la visite officielle de François Hollande à Ramallah -, en ayant assez des diverses arrestations et manœuvres d’intimidation auxquels ils sont soumis des journalistes palestiniens organisaient des manifestations devant les bureaux du gouvernement palestinien à Ramallah pour réclamer que la liberté de la presse ne soit plus un vain mot. Manifestations très largement ignorées par les médias occidentaux déplore le journaliste Khaled Abu Toameh, dont le travail a été couronné de nombreux prix, dans un article publié le 19 novembre par le Gatestone Institute. Quant aux diplomates en poste à Ramallah, « tout à fait conscients de ces mesures anti-démocratiques », ils estiment que c’est là « une question interne palestinienne ». Khaled Abu Toameh évoquant également « la corruption financière », elle aussi largement ignorée. Ajoutant que l’Autorité palestinienne réserve ses critiques à Israël pour pouvoir obtenir ce que veut Mahmoud Abbas lors de négociations et que « la communauté internationale permet aux dirigeants palestiniens de reigner en dictateurs dès lors qu’ils se disent engagés dans un processus de paix avec Israël" »Il faut que l’aide aille à ceux qui en ont le plus besoin« , affirme François Hollande, or des salaires et primes sont versés à des terroristes, présentés en héros »Il faut« , disait François Hollande à Ramallah, annonçant des dons supplémentaires aux Palestiniens »que cette aide aille à ceux qui en ont le plus besoin".

Le 17 novembre le Syndicat Géneral Palestinien Enseignant lançait une grève partielle, déjà plusieurs fois repoussée depuis septembre dernier, pour demander à l’Autorité palestinienne de respecter ses engagements, et parmi ceux-ci le paiment des salaires et le respect de l’échelle d’avancement. L’agence de presse palestinienne Maan News qui le rapportait annonçait le 19 novembre que l’Autorité palestinienne avait porté l’affaire devant la Cour Suprême palestinienne, ce qui a fait descendre des centaines d’enseignants dans la rue...

Si cette catégorie d’employés fait figure de parent pauvre il n’en va pas de même pour les terroristes palestiniens, jugés et condamnés à des peines de prison pour terrorisme. Ceux-ci perçoivent des « salaires » comme n’importe quel fonctionnaire confirmait le Président du Club des Prisonniers, Qadura Fares, interviewé en janvier dernier par la télévision officielle palestinienne. Ce qui se fait en toute logique du point de vue palestinien, Mahmoud Abbas ayant déclaré sur cette même chaîne en 2005 avoir une responsabilité vis-à-vis de ceux que les dirigeants palestiniens avaient envoyé tuer des Israéliens. D’où l’exigence souvent formulée de leur libération et le versement de salaires en attendant. La loi concernant le montant de ces « salaires » ayant été réactualisée en 2011 nous montre Palestinian Media Watch, PMW, Observatoire des Médias Palestiniens les terroristes arabes israéliens sont mieux « payés » que les Palestiniens... ces quelque 4.700 salaires allant de 2.400 shekels à 12.000 shekels mensuels – d’environ 500 € à 12.000 €, progressent avec la longueur de la condamnation, s’y ajoutent des bonus pour les détenus mariés et qui ont des enfants de moins de dix-huit ans. Ces « salaires » faisant partie du budget général palestinien venant, bien entendu, de l’aide versée par la communauté interationale .

Dernièrement des terroristes relâchés par Israël pour que l’Autorité palestinienne accepte de reprendre des négociations de paix recevaient des primes entre 27.500 $ et 50.000 $ nous apprenait PMW. Une prime accordée à tout détenu ayant passé plus de cinq ans dans une prison israélienne pour fait de « résistance » – euphémisme palestinien pour terrorisme -. Ces terroristes libérés recevront également un « salaire » mensuel de 4.000 shekels au moins – environ 836 €- . Ceci alors que le salaire minmum palestinien était fixé en octobre 2012 à 1.450 shekels , soit moins de 300 €. Sans parler, bien entendu des chômeurs, soit plus de 24 % pendant le deuxième trimestre 2013 de la population active .

Le message est limpide : devenez terroriste, devenez un héros – message martelé de mille et une manière par Autorité palestinienne et Hamas - et soyez assuré de toucher un bon salaire...D’autant que le Paradis est promis aux shahid – martyr- en cas de décès...On assiste d’ailleurs dernièrement à une recrudescence d’attaques meurtrières contre des civils israéliens...

Autre volet de l’incurie de l’Autorité palestinienne : le17 novembre le Centre Palestinien pour les Droits de l’Homme accusait le ministère de la Santé de Ramallah de mettre la vie de patients gazaouis atteints de leucémie ou darthrite rhumatoïde en danger, les médicaments nécessaires n’étant plus envoyés depuis près d’un an...

Violences interpalestiniennes

Au chapitre de la bonne gouvernance on s’étonnera des violences intestines alors qu’on nous a tant parlé et si souvent de réconciliation nationale imminente...Si les membres des deux factions principales, Fatah et Hamas, ont moins tendance à s’entretuer comme ils l’ont fait il y quelques années, les violences n’en ont pas moins disparu...pour ne prendre qu’un exemple : le 18 novembre, jour de la visite de François Hollande à Ramallah, « plusieurs étudiants ont été blessés après que des heurts se soient produits entre des partisans du Fatah et du Hamas à l’université de Birzeit à Ramallah ». L’agence Maan News citant des témoignages évoquant des bagarres à coups de poing, de pierres, de gourdins...La cause quelque peu obscure de ces bagarres musclées étant, selon Maan News, l’affichage par des étudiants appartenant au Fatah d’un poster montrant Dalal al-Mughrabi dans une exposition de photos. Cette terroriste, ayant mené une action sanglante contre un bus israélien en 1978, avec un bilan de 37 morts dont 12 enfants, est souvent citée en exemple par l’Autorité palestinienne .

Des étudiants de cette même université ne voulaient d’ailleurs pas plus de la visite de François Hollande sur leur campus et le faisaient savoir...

Mauvaise gestion et dettes impayées

En mars dernier la Corporation Electrique d’Israël envisageait d’augmenter les tarifs de l’électricité en Israël pour pallier la dette de l’Autorité palestinienne se montant alors à 730 millions de shekels.. . Le 8 novembre cette dette avait atteint plus d’un millaird de shekels, soit environ 282 millions de dollars.Le ministre de l’Energie et de l’Eau, Sylvan Shalom menaçait alors de lui couper l’électricité. En vain, semble-t-il...

De très mauvais conseillers...

La liste des contrevérités énoncées par le chef de l’Etat lors de la Conférence de presse donnée avec Mahmoud Abbas le 18 novembre dernier à Ramallah est longue. Il est évident qu’il aura été fort mal informé. L’information venant sans nul doute pour partie de la représentation française auprès des Palestiniens, à savoir le Consulat de France à Jérusalem. Un Consulat qui par ses actions montre qu’il est par essence anti-israélien, comme on le relevait ici Une des perles du Consul précédant ayant été de définir Jérusalem comme « capitale de la culture arabe ». C’était en présence d’un Bertrand Delanoë approbateur qui venait de recevoir un passeport palestinien. C’est aussi ce Consulat qui, avec l’Agence Française de Développement (AFD), « effectue le financement direct d’ONG françaises, israéliennes et palestiniennes », nous dit l’Obseratoire des ONG, NGO Monitor. Or, « Certaines ONG subventionnées par la France mènent des campagnes et des activités politisées qui sont contraires à la politique étrangère de la France au Proche-Orient qui soutient une solution à « deux Etats pour deux peuples » et avec la jurisprudence française qui considère l’incitation au boycott à l’encontre d’Israël comme une discrimination en raison de la nation, interdite par la loi". Guère étonnant dès lors que François Hollande puisse voir en »Palestine" des dirigeants aux méthodes transparentes, bons gestionnaires et dignes de confiance...



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