Le Hamas, accusé par le Fatah d’avoir tenté un coup d’état militaire dans la Bande de Gaza, bombarde massivement Sdérot. Les dirigeants de la région s’alarment, alors que Hosni Moubarak appelle les Palestiniens à cesser immédiatement les combats.

« Personne ne s’étonnera qu’Israël réagisse, quand la réponse à sa main tendue vers la paix est un bombardement sur ses civils » déclarait-on dans l’entourage d’Ehud Olmert, en visite à Aqaba, au moment où l’on apprenait que le Hamas recommençait ses tirs intensifs de roquettes sur l’ouest du Néguev.

La branche armée du mouvement terroriste a lancé en fin de journée plus d’une dizaine de Kassams sur Sdérot et ses environs. Plusieurs personnes ont été blessées, dont une femme et son fils, dont la maison a reçu l’impact direct d’une roquette. Plusieurs projectiles ont touché des habitations, provoquant d’importants dégâts et des perturbations dans l’alimentation électrique de la ville.

Ces attaques suivaient une journée particulièrement violente à l’intérieur de la Bande de Gaza. Dans la matinée, des membres du Hamas avaient attaqué à la roquette et au mortier une base de la garde présidentielle chargée du contrôle du terminal frontalier de Karni, principal point de transit des marchandises entre Israël et le territoire autonome. Neuf gardes du service de la sécurité nationale ont été tués dans l’embuscade.

Tsahal fermait aussitôt son côté du terminal, redoutant une attaque terroriste qui l’entraînerait à son tour dans le piège. Pendant ce temps, les combats se poursuivaient en se propageant à d’autres secteurs, faisant au total plus d’une dizaine de tués et de nombreux blessés. 450 hommes des services de la police maritime fidèles au Fatah, ont été autorisés à quitter l’Egypte où ils suivaient un entraînement, pour rentrer à Gaza.

Dans la soirée, on signalait de nouveaux combats dans les quartiers sud de cette ville, et notamment autour de l’université islamique, un des bastions du Hamas, encerclée par des partisans du Fatah. Le mouvement islamiste les a avertis qu’ils seraient « massacrés » s’ils donnaient l’assaut. La population quant à elle, se terre dans les maisons et n’ose plus sortir dans les rues livrées aux bandes armées.

Le président égyptien, alarmé par l’escalade de la violence, a appelé le chef de l’Autorité Palestinienne à faire cesser immédiatement les combats entre factions rivales. « Ces groupes armés ont franchi une ligne rouge qu’ils ne doivent pas dépasser une nouvelle fois » a averti Hosni Moubarak. Le roi Abdallah II de Jordanie a lui aussi mis en garde contre un embrasement total de la Bande de Gaza, qui risque de gagner toute la région.

Dans le courant de la soirée, le ministre israélien de la Défense a convoqué une réunion d’urgence des responsables des forces de sécurité. Le gouvernement israélien doit choisir entre deux options contradictoires.

Maintenir la trêve face aux factions palestiniennes, au risque de laisser Sdérot et les localités de l’ouest du Néguev sans défense sous le feu des roquettes, ou lancer une contre-offensive terrestre en pénétrant dans la Bande de Gaza, avec le danger de se retrouver face à un front uni des groupes terroristes contre Israël, et sans garantie qu’une telle action vienne à bout des bombardements