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Mohammed Radi et Alaa Mohammed venaient d’entamer une tablette de chocolat offerte par des soldats américains lorsqu’ils ont été tués, avec trente autres enfants et adolescents, par un attentat mercredi à Bagdad. A la morgue de Bagdad, vêtus de T-shirts, ils ont encore dans la main le papier bleu qui enveloppait la friandise, selon un journaliste de l’agence France-Presse sur place.
Article mis en ligne le 14 juillet 2005

Contrôle antiterroriste
Ils sont 31 Irakiens âgés de moins de 15 ans et un autre de 18 ans à avoir péri dans l’explosion d’une voiture piégée vers 10h30 à proximité d’un véhicule de l’armée américaine, dans le quartier chiite Bagdad al-Jadida. Un soldat américain a été tué et trois blessés dans l’attaque dans laquelle ont été, en outre, blessées au moins 31 personnes en majorité des enfants, dont deux, grièvement atteints, ont été évacués vers un hôpital militaire américain.
Sur place, des dizaines de paires de sandales sont dispersées ou baignent dans le sang, avec des morceaux de chair et des bras démembrés. Des jouets en forme de petit canard portant des drapeaux américains, des sucreries, des chocolats jonchent la chaussée.
« Les Américains, informés de la présence d’une voiture piégée, sont venus avec deux Humvee (blindés) et un char et ont fermé la voie rapide. Ils ont appelé par haut-parleurs les automobilistes à ouvrir coffres et capots pour la fouille, raconte Amir Hamad, 13 ans, en montrant l’autoroute qui le surplombe. Ils sont ensuite descendus ici, ont vérifié encore quelques voitures, puis, rassurés, ils ont commencé à distribuer des jouets et des friandises aux enfants du quartier. Mon copain Abbas s’est précipité ; je lui ai demandé de m’attendre, mais il a filé. C’est à ce moment qu’une voiture est arrivée derrière lui par une rue latérale et a explosé. D’Abbas, il ne me reste plus qu’une sandale », dit-il, bouleversé.
Des « criminels »
Les couloirs de l’hôpital al-Kindi, où les corps sont entreposés, baignent dans le sang des victimes. Certains corps ont été décapités par la violence de l’explosion, d’autres ont perdu jambes ou bras. La plupart sont calcinés.
Les familles se pressent dans l’hôpital, devant lequel des femmes en pleurs vêtues de noir se frappent la tête en signe de deuil. Les hommes transportent à bout de bras des corps désarticulés, qu’ils déposent dans des cercueils.
« Pourquoi visent-ils des civils, des Irakiens, nos enfants ? Ils ont juste détruit une vie américaine, mais ils ont tué des dizaines d’enfants », s’écrie Hassan Mohammed, dont le fils Alaa, âgé de 13 ans, est mort dans l’explosion. « Ceux qui ont fait cela, ne sont pas des résistants mais des criminels. Qu’ils se dévoilent au grand jour », lance Hussein Radi, dont le fils de 11 ans a également péri. Radi Hamoud a retrouvé son fils Houssam, 13 ans, mais il a perdu ses deux jambes et se trouve dans un état critique. « Ils ont tué tous les enfants du quartier », pleure-t-il.
Après avoir fait en vain la tournée des hôpitaux, Hana Ali, 31 ans, est revenue sur les lieux du drame. Sous les décombres, elle n’a pu découvrir que la tête de son fils. Il avait 11 ans.
© La Libre Belgique 2005



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