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L’attentat contre le député Nabil Amr adversaire d’Arafat a accentué la crise
Article mis en ligne le 21 juillet 2004

L’attentat visant Nabil Amr, partisan de réformes au sein de l’Autorité palestinien, constitue pour le Premier ministre démissionnaire Ahmed Koreï un nouvel exemple de la « paralysie de l’appareil de sécurité ».

L’ancien ministre de l’Information, qui est âgé de 57 ans, a été atteint de deux balles à la jambe droite mardi soir. Il venait de regagner son domicile, à Ramallah, après une émission de télévision au cours de laquelle il avait mis en cause l’action politique de Yasser Arafat.

Cet attentat contre un des responsables palestiniens les plus critiques à l’égard de la « vieille garde » survient en pleine remise en cause de l’Autorité palestinienne, accusée de népotisme, de corruption et d’opacité.

« Nous condamnons vigoureusement cet acte criminel. Cette agression n’est pas dirigée seulement contre Nabil Amr », a déclaré Ahmed Koreï après s’être rendu au chevet de la victime. L’opération, poursuit-il dans un communiqué, prouve une fois de plus « la paralysie des services de sécurité, le chaos et le manque de moyens pour faire respecter la loi ».

En poste depuis septembre, Ahmed Koreï a présenté samedi sa démission à Yasser Arafat en déplorant la situation qui règne dans la bande de Gaza. Le président palestinien l’a refusée, mais le Premier ministre, lui aussi partisan de réformes en profondeur, n’est pas formellement revenu sur sa décision dont le Conseil législatif palestinien devait débattre dans la journée.

ENJEUX DE POUVOIRS

Dans une note rédigée sur son lit d’hôpital, Nabil Amr appelle de ses voeux
« d’intenses efforts » pour ramener le calme et met en garde contre toute réaction sous le coup de l’émotion alors que les tensions sont à leur comble.

« S’il s’agit d’une tentative pour me réduire au silence, que chacun sache que je crois en ce que je dis », ajoute-t-il.

Ses jours ne sont pas en danger, mais il a été transféré par précaution mercredi à Amman, en Jordanie, d’où il devrait être acheminé en Europe afin de bénéficier de soins, a fait savoir Ghazi Hananiya, membre, comme lui, du Conseil législatif.

L’attentat contre Nabil Amr a valeur de symbole tant cet ancien ministre du gouvernement de Mahmoud Abbas, qui avait démissionné en septembre dernier, se tient ouvertement en porte-à-faux vis-à-vis d’Arafat.

Comme à l’automne dernier, lorsque Mahmoud Abbas avait jeté l’éponge en déplorant de ne pas avoir les pouvoirs nécessaires en matière de sécurité, Ahmed Koreï, dont la lettre de démission reste d’actualité même s’il reste pour l’heure en fonction, veut disposer des moyens nécessaires pour réformer les services de sécurité mais se heurte à un refus implacable d’Arafat.

Ce bras de fer se joue aussi sur fond d’enjeux de pouvoir entre la « vieille garde » palestinienne et une génération montante de dirigeants palestiniens, notamment incarnée par l’ancien ministre de la Sécurité intérieure Mohammad Dahlan, accentués par le retrait israélien de Gaza prévu fin 2005.

Dans le rapport de force qui l’oppose au « raïs », Ahmed Koreï a reçu le soutien des Etats-Unis et de l’Union européenne.

L’administration américaine, a prévenu mardi soir le secrétaire d’Etat Colin Powell, « pense que la voie correcte pour progresser implique que M. Arafat cède du pouvoir, cède un pouvoir exécutif véritable au Premier ministre de sorte que ce dernier fasse ce qui est nécessaire pour la communauté palestinienne ».

L’Union européenne considère pour sa part que le Premier ministre doit obtenir les appuis et les ressources dont il a besoin pour remplir sa tâche, indiquait-on mardi de source diplomatique européenne.



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