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Liban-Israël : Mohammed Raad affirme que les surprises que le Hezbollah réserve aux Israéliens dépassent toute imagination
par Khaled Asmar - Beyrouth - MediArabe.info
Article mis en ligne le 7 février 2009

Le président du groupe parlementaire du Hezbollah, Mohammed Raad, a invité ceux qui misent encore sur une « paix qui normalise et légitime l’occupation sioniste en Palestine » à revoir leur choix, affirmant que le Hezbollah réserve des surprises aux Israéliens, si ceux-ci s’aventuraient encore dans une guerre contre le Liban. « Nos surprises dépassent l’imagination de l’armée israélienne » a-t-il ajouté.

Le député du parti chiite est sûr de lui-même et de la justesse du choix de la résistance. Il l’a encore confirmé le 5 février, à l’inauguration de la 7ème session du Congrès islamo-nationaliste organisé à Beyrouth. Raad a estimé que « la résistance palestinienne profite de l’expérience du Hezbollah au Liban, et l’accumulation des expériences conduira indéniablement à davantage de victoires », mettant en garde Israël contre « tout aventurisme au Liban qui se retournera contre l’Etat sioniste ».

Cette mise en garde n’est pas nouvelle. Elle intervient dans le sillage des promesses iraniennes de « rayer Israël de la carte » et « d’exterminer le cancer sioniste », tant répétées par Mahmoud Ahmadinedjad. L’Iran renforce parallèlement ses capacités militaires et se dotent de missiles balistiques de longue portée, comme l’a prouvé le lancement du satellite Omid, et comme le confirme un responsable russe qui estime que la République islamique est désormais « capable de bombarder n’importe quel point du Globe ».

Les Iraniens ont, sans l’ombre d’un doute, intégré le Hezbollah, le Hamas et les autres factions de la résistance palestinienne dans leur stratégie visant à détruire Israël, et leurs experts déployés au Liban et à Gaza depuis des années ont développé les infrastructures nécessaires pour rayer l’Etat hébreu de la carte, pour s’emparer de la région, et pour dominer le monde arabe. Parmi ces infrastructures figurent l’arsenal visible, notamment les 40.000 missiles que le Hezbollah avoue détenir, mais également ce qui est invisible comme les tunnels servant aux trafics en tous genres. Si les tunnels reliant Gaza au Sinaï, en Egypte, ont prouvé leur efficacité dans le contournement du blocus israélien imposé sur les Palestiniens, les tunnels reliant la bande de Gaza au sud d’Israël ont également prouvé leur efficacité dans l’infiltration derrière les lignes ennemies. Tout le monde se souvient que l’opération qui a permis l’enlèvement de Guilad Shalit, en juin 2006, avait été menée grâce à l’une de ces galeries souterraines.

Ce constat tend ainsi à donner du crédit aux informations, non encore-confirmées, puisées auprès de sources occidentales fiables, qui dévoilent une partie du dispositif du Hezbollah :

On apprend en effet que le parti chiite, appuyé par des experts des Gardiens de la Révolution iranienne, a creusé durant les 30 derniers mois, quatre tunnels reliant le Sud Liban au Nord d’Israël. Le premier serait relié à la Galilée, le second se situerait autour de Naqoura, les deux derniers se dirigeraient plus au fond, en territoire israélien. Ces tunnels seraient d’une profondeur de 20 mètres. Les travaux d’excavation, dans cet environnement rocheux, nécessitaient l’utilisation d’explosifs, et les secousses ressenties dans le Sud-Liban, ces dernières années (à Srifa notamment) avaient été présentées comme des tremblements de terre. Leur fréquence soutenue avait sérieusement inquiété les habitants de la région.

D’autres tunnels auraient également été creusés pour relier le Liban à la Syrie, afin de poursuivre les ravitaillements du Hezbollah et de contourner les mesures prises à la frontière conformément aux résolutions de l’ONU interdisant le réarmement des milices libanaises et étrangères au Liban. Trois tunnels auraient ainsi été achevés en trois points de la frontière syro-libanaise à l’est (tout au long de la plaine de la Bekaa) : à Machgara (sud), à Al-Fakiha (centre) et à Ersel (plus au nord). Ces passages souterrains auraient été bitumés par la société syrienne Qassyoun (du nom du mont Qassyoun qui surplombe Damas et où se trouve le palais présidentiel de Bachar Al-Assad), et de ce fait, ils sont praticables par les poids-lourds et les voitures. Ainsi, le Hezbollah, qui affirmait avoir 20.000 missiles en 2006, revendique aujourd’hui plus du double. Son stock aurait transité par ces tunnels. La sécurité de ces ouvrages serait assurée, des deux côtés, par le parti chiite. Une mission confiée à Ali Zaayter.

Pour compléter son dispositif, le Hezbollah aurait également développé sa « marine », qui comprend près de 1.300 hommes, dirigés par Mussa Ala. Le Hezbollah se serait doté de cinq mini sous-marins de fabrication iranienne, capable de lancer des torpilles et de transporter un équipage de neuf personnes chacun. Pour ce faire, il aurait construit un canal sous-marin à Ouzaï, au sud de Beyrouth.

Grâce à ce dispositif, le Hezbollah peut effectivement menacer Israël et prétendre le rayer de la carte. Mais aussi, à cause de ce dispositif, il est hors de question pour le parti chiite de négocier une quelconque stratégie de défense avec les autres composantes de la scène libanaise. D’où les inquiétudes grandissantes quant à la tenue des élections législatives de juin prochain. En effet, de plus en plus impopulaire depuis sa razzia de Beyrouth (mai 2008), l’opposition menée par le Hezbollah craint de ne pas remporter la majorité et de devoir, par la suite et en tant que minoritaire au Parlement, se soumettre à la loi de la démocratie, et réintégrer l’Etat. Dans ce cas, son désarmement deviendrait inévitable. Ce que le Hezbollah exclut catégoriquement. Son besoin d’empêcher les élections devient ainsi vital.

Les Libanais ont raison de redouter les mois qui nous séparent de cette échéance, comme ils redoutent les semaines qui précèdent le lancement du Tribunal international devant juger les assassins de Rafik Hariri, l’implication du Hezbollah dans cet assassinat étant de plus en plus évoquée.



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