L’Agence Internationale pour l’Energie Atomique (AIEA) confirme ses soupçons sur l’existence d’un programme militaire nucléaire en Iran. Depuis des mois, Ariel Sharon s’est inquiété de cette nouvelle menace vitale qui pèse sur Israël. Il est temps que la communauté internationale prennent les mesures qui s’imposent à l’encontre de l’Iran.
Quand le député européen Paul-Marie Coûteaux suggère d’offrir la technologie nucléaire militaire aux ennemis d’Israël sous prétexte de rééquilibrer les rapports de force dans la région, il ne fait que relayer le lobbying de l’Iran en Europe destiné à « officialiser » le développement d’un programme nucléaire militaire qui ne trompe plus personne.
En tout cas, même l’AEIA ne peut plus fermer les yeux. Le dernier rapport de son directeur général, Mohamed Elbaradei, renforce les soupçons sur l’existence en Iran d’un programme de recherche à visée militaire. Il ajoute que si la coopération à fait de bons progrès entre les inspecteurs et l’Iran, les responsables iraniens n’ont apporté aucune réponse satisfaisante à la présence de centrifugeuse P2, qui selon le journal Le Monde, est une technologie d’origine pakistanaise destinée exclusivement à la production d’uranium enrichi à des fins militaires.
De plus, les importations d’aimants pour ces centrifugeuses ont été longuement camouflées. Il s’agit de 4.000 aimants pouvant permettre l’exploitation des 2.000 centrifugeuses rapides dont s’équipe aujourd’hui l’Iran. La découverte sur trois sites de particules d’UHE (d’uranium hautement enrichi) et la production d’hexafluorure d’uranium ne font plus aucun doute sur les visées militaires de l’Iran. Il faut savoir que la conversion de minerai d’uranium à l’état gazeux constitue une étape exclusivement vouée à l’enrichissement dans un but militaire.
Dès l’origine, l’Iran poursuit un objectif militaire. N’a-t-on pas fermé les yeux sur la logique économique douteuse d’un investissement massif de l’Iran dans un programme civil de production d’électricité nucléaire alors que l’Iran est l’un des principaux producteurs de pétrole et que le prix du brut frôle aujourd’hui les 50 dollars ?
Aujourd’hui, les preuves apportées par les inspecteurs de l’AEIA confirment le véritable dessein de l’Iran. Pourtant, il est malheureusement probable que l’on continue à fermer les yeux, comme n’a pas hésité à le faire le même directeur général de l’AEIA lors d’une réunion de l’OTAN le 1er juin dernier à Bratislava. Mohamed Elbaradei y a déclaré que les preuves de la dimension militaire du programme nucléaire iranien étaient encore insuffisantes et qu’il était « prématuré de trancher sur ce point ».
Le Premier ministre Ariel Sharon ne fermera pas les yeux. Il a déclaré que la menace nucléaire de l’Iran constitue l’une de ses préoccupations majeures pour l’existence d’Israël. Si la communauté internationale n’apporte pas un coup d’arrêt au développement du programme nucléaire militaire de l’Iran, elle encouragera une escalade dangereuse au Moyen-orient. A la vue des constats dressés par l’AEIA, ces mesures deviennent - tout simplement - urgentes.