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Sharansky au sous-comité du Congrès : Le soutien aux dirigeants ‘palestiniens’ doit être lié aux réformes démocratiques, à la protection des dissidents
Par Heather Robinson - Jewish World Review b (Adaptation française de Simon Pilczer ©, volontaire de l’IHC)
Article mis en ligne le 24 mai 2005

Notre journaliste assiste à une audience évaluant la « Doctrine Bush ». Un participant clé était l’homme dont le Président reconnaît l’influence significative dans sa politique au Moyen-Orient. Prendra-t-il ses déclarations à cœur ?}}

Lors d’une audition à un sous-comité du Congrès, Natan Sharansky, ancien ministre israélien de Jérusalem et des affaires de la Diaspora, a exprimé sa conviction que toutes les concessions israéliennes contribuant à la « carte routière parrainée par les USA - dont le retrait de Gaza prévu en Août - devraient dépendre des réformes palestiniennes. Il a aussi appelé le gouvernement américain à soutenir les dissidents dans les territoires palestiniens, et en d’autres parties du monde arabe.

L’audition, conduite par le Républicain Christopher Shays (R-Connecticut), a examiné l’impact des efforts conduits par les Américains pour encourager la démocratie au Moyen-Orient, et la politique des USA en Irak. Témoignant avec Sharansky, Mithal Al-Alusi, est un politicien irakien dont le parti politique populaire, « le Parti Démocratique de la Nation Irakienne [DPIN = Democratic Party of the Iraki Nation en anglais, ndt], défend les droits individuels et les alliances entre la nouvelle Irak et d’autres démocraties, y compris Israël

Ancien dissident soviétique emprisonné pendant neuf ans en URSS, Sharansky a récemment démissionné de son poste de ministre dans le gouvernement israélien parce que Israël échoue à exiger des réformes démocratiques significatives de la part de la direction palestinienne.

L’objet de l’audition a été d’explorer si la Doctrine Bush - combattre le terrorisme et soutenir la démocratie - fonctionne au Moyen-Orient, et de discuter les moyens d’encourager davantage les réformes démocratiques dans la région, selon des documents préparés par le bureau de Shay avant l’audition.

Sharansky a souligné que le plan israélien de retrait des forces de Gaza en août devrait dépendre des réformes dans la société palestinienne. Spécifiquement, il aimerait voir la direction palestinienne démanteler les organisations terroristes, mettre fin à l’incitation [à la haine antisémite, ndt] dans les écoles et les médias officiels, fournir de meilleurs logements, et libérer son contrôle étroit sur l’économie palestinienne.

Les questions que nous devrions poser sont de savoir si l’enseignement de la haine va continuer, si [les Palestiniens] demeureront dans des camps de réfugiés, ou [recevront] de meilleurs logements, si une économie libre sera autorisée, et si les organisations terroristes seront démantelées, ou autorisées à poursuivre », a-t-il déclaré.

Dans un échange avec Shays, Sharansky a exprimé sa préoccupation concernant l’éventuelle répétition de certaines erreurs d’Oslo par Israël.

La grande faute d’Oslo a été de croire que si nous renforcions la dictature [d’Arafat], cela nous apporterait la stabilité, dit-il. « Nous avons besoin [d’aider à bâtir] une société palestinienne libre. Si nous allons dans la direction opposée... »

« Alors nous devrons tolérer l’instabilité pour obtenir la stabilité ? » demanda Shays.

« La soi-disant stabilité apportée par les dictateurs apporte plutôt l’instabilité à long terme », répondit Sharansky.

Intégrée dans la théorie de Sharansky, exposée dans son récent livre “The Case For Democracy : the Power of Freedom to Overcome Tyranny and Terror” [en français = Plaidoyer pour la Démocratie : la Puissance de la Liberté pour vaincre la Tyrannie et la Terreur] est que les sociétés totalitaires ou de la « peur » ont besoin d’un ennemi extérieur de façon à contrôler leurs citoyens et à maintenir leur pouvoir illégitime. Selon cette théorie, un gouvernement qui fonctionne sans le consentement des gouvernés et méprise les droits de ses citoyens recherchera le conflit avec d’autres pays en tant qu’outil pour détourner les frustrations de son peuple. Le Président Bush a cité le livre de Sharansky dans les mois récents.

A l’audition, Sharansky postula que les gouvernements israélien et américain devaient employer ce qu’il appelait une politique de lien [linkage] - faire des concessions - et apporter des fonds - à la direction palestinienne sous condition d’institution de réformes démocratiques par la direction - alors la paix pourrait advenir.

Avec Abu Mazen, nous avons une meilleure chance, mais seulement si notre concept n’est pas « ’Accordons le soutien à tout prix », dit-il. Le lien doit être clair : c’est un combat contre les organisations terroristes, pas un cessez-le-feu. Le système éducatif n’est pas destiné à l’incitation [à la haine, ndt] et aux activités terroristes. Nous avons besoin de plus de liberté économique pour les Palestiniens, et non pas de davantage de contrôle de la vie des Palestiniens par leurs chefs.... Si ces conditions sont liées au soutien, alors il y a une bonne chance ».

Se souvenant de l’espérance qu’il recueillit quand il apprit, alors dissident, la description de l’ancienne Union soviétique par le Président Ronald Reagan comme « l’empire du mal », Sharansky évoqua la nécessité de soutenir les dissidents palestiniens avec lesquels il avait dialogué.

« Quand j’ai parlé avec des dissidents palestiniens qui étaient de puissants avocats d’une société démocratique sous l’ère d’Arafat, il y avait une différence entre ce à quoi ils étaient confrontés, et ce que je fis, parce que les dissidents soviétiques savaient que nous pouvions aller en prison, mais le monde libre aurait connaissance de notre cas », dit-il. Les dissidents palestiniens n’ont pas une telle assurance.

Le principal message de l’Occident dans leur direction était : “N’affaiblissez pas Yasser Arafat”.

Sharansky conclut, « Les Palestiniens qui veulent une société civile sont nos vrais alliés. Aucune réticence ne doit saper notre engagement à les soutenir ».

Dans son témoignage, Al-Alusi fit écho aux préoccupations de Sharansky sur la nécessité pour le gouvernement américain de soutenir des individus dans le monde arabe qui se font les champions de la démocratie, y compris des droits individuels.

« Nous avons besoin d’un vrai soutien aux Libéraux au Moyen-Orient’, déclara Al-Alusi.

Autrefois Baathiste, ayant fui l’Irak il y a 26 ans avec sa famille après avoir été menacé de mort pour s’être opposé aux abus contre les droits de l’Homme [du régime, ndt] de Saddam, Al-Alusi y retourna à la suite de l’Opération « Liberté en Irak [Freedom Iraki en anglais] et accepta le poste de directeur général de la Commission nationale irakienne sur la « dé-Baathification ‘.

En septembre dernier, de façon à explorer les possibilités de coopération entre Israël et l’Irak dans la lutte anti-terroriste, il participa à une conférence sur ce th ème à Herzliya. Alors qu’il était encore à la conférence, sa famille commença de recevoir des menaces de mort. A son retour, le gouvernement intérimaire irakien lui ôta son poste et sa protection de sécurité pour violation de la loi, établie sous la dictature de Hussein, contre toute visite en Israël.

Refusant de se laisser intimider, et avec l’aide de ses fils, il fonda le DPIN et fit participer son parti au scrutin pour les élections irakiennes.

Dans les jours suivants, ses deux fils, Ayman, 30 ans, et Gamal, 22 ans ainsi que leur garde du corps, furent assassinés par des rebelles.

A l’audition, Al-Alusi, qui continue de diriger le DPIN, souligna que à l’opposé des plus grands partis religieux en Irak, des partis comme le sien, qui favorisent les droits individuels et des alliances avec d’autres démocraties ne reçoivent pas de soutien des agences non gouvernementales américaines.

“En Irak, les parties extrémistes disposent de 100 journaux, les Libéraux en ont cinq », dit-il. « Des Extrémistes disposent de stations de radio et de Télé, mais aucun Libéral n’a de station de télé ou de radio ».

Interrogé par le Républicain Shays au sujet de son opinion sur la politique américaine en Irak, Sharansky déclara « Qui suis-je pour parler en présence d’un héros de la nation irakienne, M. Al-Alusi ? », mais que en général, il considère que le monde libre doit utiliser la politique du lien [‘linkage‘] , ou utiliser tous les moyens politiques et économiques à sa disposition pour encourager tout nouveau gouvernement à respecter les droits de minorités et des opposants.

Un échange entre le Républicain Shays et Sharansky à la fin de son témoignage mit en lumière son désir de voir les USA faire pression sur les pays arabes au nom des dissidents.

En louant le courage de Sharansky, le Républicain Stays nota que Sharansky avait été condamné à 13 ans de prison soviétique.

« Mais je n’en accomplis que neuf » répondit Sharansky.

Le Républicain Shays répliqua, « seulement neuf ? »

« Oui, reprit Sharansky, grâce à la pression du gouvernement des USA ».


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