/ Barak Ravid et Jacky Houri – Haaretz
La crise des relations israélo-américaines s’aggrave suite à la demande du gouvernement américain de stopper la construction d’une vingtaine de logements destinés à des résidents juifs dans l’enceinte de l’hôtel Shepherd, dans le quartier de Sheikh Jarrah à Jérusalem-est. Lors de consultations qu’il a tenues hier à son cabinet, Netanyahu s’est dit surpris de la demande américaine. « Je ne cèderai pas à ce sujet », a-t-il déclaré.

M. Netanyahu a tenu plusieurs consultations concernant la réaction israélienne à la demande américaine de mettre fin à la construction à Jérusalem-est. « J’ai été surpris que les Américains s’adressent à nous à ce sujet. Lors de mon entretien avec Barack Obama à Washington, je lui ai dit que je ne pourrai accepter aucune restriction quant à notre souveraineté à Jérusalem. Je lui ai dit que Jérusalem n’est pas une colonie et qu’un gel de la construction y est exclu », a-t-il dit à ses conseillers.

« Lors de mon précédent mandat de Premier ministre, j’avais construit plusieurs milliers de logements dans le quartier de Har Homa à Jérusalem et je m’étais opposé au monde entier. Il est don évident que je ne cèderai pas dans ce cas-ci, d’autant plus qu’il ne s’agit que de vingt logements », a ajouté le Premier ministre.

Hier, en ouverture du conseil des ministres, M. Netanyahu a déclaré : « Israël n’acceptera pas d’interdictions de ce type à Jérusalem-est », avant d’ajouter : « Jérusalem unifiée est la capitale du peuple juif en Israël et notre souveraineté sur la ville est incontestable ».

Selon lui : « Notre politique veut que les habitants de Jérusalem puissent acheter des logements dans toute la ville. Cela a été la politique de tous les gouvernements israéliens. Il n’est pas interdit aux Arabes d’acheter des appartements dans l’ouest de la ville et il n’est pas interdit aux Juifs de construire ou d’acheter des appartements dans l’est de la ville ».

Le Premier ministre a souligné qu’Israël ne peut accepter l’idée selon laquelle des Juifs ne seraient pas autorisés à acheter ou à construire des logements où que ce soit à Jérusalem-est.

Le ministre des Affaires étrangères, Avigdor Liberman, a qualifié les critiques américaines d’« incongrues » et le ministre de l’Intérieur, Eli Yishaï a déclaré : « Personne au monde ne peut stopper la construction à Jérusalem, surtout quand la personne qui construit détient les autorisations nécessaires ».

L’ambassadeur d’Israël à Washington, Michaël Oren, qui s’était rendu au ministère américain des Affaires étrangères pour une rencontre de routine a dû aussi fournir des explications concernant les préparatifs en vue de la construction sur le site acheté en 1985 par le millionnaire Irving Moskowitz. De hauts responsables du ministère américain des Affaires étrangères ont dit à Michaël Oren que les Etats-Unis s’opposent à toute construction sur le site celle-ci risquant de modifier la composition démographique du quartier et de nuire à la population palestinienne. M. Oren a répliqué qu’il s’agit d’une construction sur une propriété privée qui a obtenu toutes les autorisations de la commission de planification et de construction de la mairie de Jérusalem.