La campagne pour les élections présidentielles donne l’occasion à Mahmoud Abbas de défendre une ligne très dure face à Israël. Que faut-il en penser ?

La campagne électorale palestinienne commence mal. Le processus de paix avait déjà achoppé sur la question des réfugiés, mais l’obstacle ne semble pas réduire les revendications exprimées par Mahmoud Abbas. Bien au contraire. Le ton est incisif et les propos inquiétants.

En un mot, le leader palestinien flirte avec la promesse du retour de tous les réfugiés, soit environ 4 millions de réfugiés et leurs descendants. Selon Mahmoud Abbas, ils ont le droit de revenir sur leur terre et « un jour viendra où ils retourneront dans leurs maisons ». De telles promesses sont bien éloignées de la ligne mesurée qui semblait être celle de Mahmoud Abbas pour rechercher les compromis indispensables à l’établissement d’une Palestine indépendante aux côtés d’un Etat d’Israël prêt à des concessions douloureuses.

En soulevant très vite et très fort la question la plus sensible du conflit, Mahmoud Abbas cherche à séduire les extrémistes qu’il ne pourra contenir par la force et joue un coup d’avance dans les difficiles négociations qu’il devra reprendre avec Israël. L’exercice est périlleux non seulement pour la survie du dirigeant palestinien dans l’essaim de guêpes laissé par Yasser Arafat, mais aussi pour la survie d’Israël qui n’acceptera jamais de dissoudre l’Etat Juif dans un océan musulman.

Les observateurs se veulent rassurants et mettent sur le compte d’une campagne électorale difficile ces propos jusqu’au-boutistes. Pourtant, les dirigeants américains viennent de mettre en garde Mahmoud Abbas soulignant ainsi que la ligne jaune venait d’être franchie.

La faiblesse de la marge de manœuvre du chef palestinien montre une nouvelle fois que son entourage est encore farouchement hostile à l’existence même d’Israël, comme le chef du Fatah Farouk Khaddoumi vient de le rappeler avec vigueur.

(voir sur Desinfos : http://www.desinfos.com/article.php?id_article=2871)

Mahmoud Abbas porte le rêve d’avoir enfin un leader responsable capable de mener son peuple à autre chose qu’une impasse. Les détours qu’il emprunte font craindre le pire.