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La diffamation distincte du racisme, selon des experts onusiens
L’express | Reuters
Article mis en ligne le 23 avril 2009

Trois experts des droits de l’homme des Nations unies ont mis en cause mercredi l’idée avancée par les pays islamiques voulant que la « diffamation de la religion » soit une forme de racisme et doive faire l’objet d’une interdiction internationale. Dans une déclaration présentée à Genève durant la conférence « Durban II » sur le racisme et la discrimination, ils ont fait valoir que cette notion - approuvée avec de fortes majorités a sein de l’Onu ces dix dernières années - se prêtait aux abus.

« Alors que certains arguent que la ’diffamation de la religion’ peut s’assimiler au racisme, nous souhaitons mettre en garde contre une confusion entre un propos raciste et un fait relevant de la ’diffamation de la religion’ », ont-ils dit.

« Il existe de nombreux exemples de persécution de minorités religieuses ou de dissidents religieux, mais aussi d’athées et de non-théistes, qui découlent de dispositions législatives sur les délits religieux », ont ajouté les trois experts, originaires du Kenya, du Pakistan et du Guatemala.

Des pays islamiques soutenus par des alliés avaient tenté auparavant, contre une forte résistance occidentale, de faire intégrer la notion de « diffamation » dans une déclaration adoptée mardi par consensus à la conférence sur le racisme.

LA LIBERTÉ D’EXPRESSION DÉTERMINANTE

Ils ont accepté d’y renoncer dans le cadre de ce que Navi Pillay, Haut Commissaire de l’Onu aux droits de l’homme, a qualifié de compromis. Mais ils ont persisté dans divers discours à soutenir la nécessité d’une action à cet égard.
Le mois dernier encore, ces pays et leurs alliés (dont la Chine, Cuba et la Russie) avaient fait approuver une nouvelle résolution condamnant la « diffamation » dans le cadre du Conseil des droits de l’homme de l’Onu.

La première résolution de cette nature avait été adoptée en 1999 par l’ex-Commission des droits de l’homme de l’Onu, à laquelle a succédé le Conseil, et des textes analogues sans caractère contraignant ont été approuvés à l’Assemblée générale des Nations unies - la dernière en date au mois de décembre.

Les experts - Githu Muigai (Kenya, racisme), Asma Jahangir (Pakistan, croyance) et Frank La Rue (Guatemala, liberté d’expression) - ont lu leur déclaration mercredi lors d’une séance organisée par l’Onu parallèlement à la conférence sur le racisme boycottée par les Etats-Unis, Israël et sept autres pays.
Les adversaires du concept de diffamation estiment qu’il vise à limiter la liberté d’expression.

« Le droit à la liberté d’expression constitue un aspect essentiel du droit à la liberté de culte et de croyance (...) essentiel à la création d’un environnement dans lequel un débat critique sur la religion peut avoir lieu », ont dit les experts.
Pillay, rejointe par les trois experts, a déclaré mardi que la déclaration de la conférence montrait que le débat s’écartait d’une condamnation de la « diffamation » au profit d’une action des gouvernements visant à prévenir l« ’incitation à la haine ».



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