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L’élection du Liban au Conseil de sécurité unanimement applaudie
Par Sylviane ZEHIL | L’Orient-Le Jour
Article mis en ligne le 16 octobre 2009

La journée d’hier a marqué le retour du Liban au Conseil de sécurité de l’ONU après 55 ans d’absence, au terme d’un vote qui a permis aux représentants de 190 pays de défiler tour à tour à l’Assemblée générale de l’ONU, à New York, dès 10 heures, pour élire les nouveaux membres non permanents du Conseil de sécurité qui siègeront à partir du 1er janvier 2010.

« Le Liban vient d’être plébiscité », s’est exclamé, avec grande satisfaction, l’ambassadeur Nawaf Salam, à l’issue du vote au cours duquel le pays du Cèdre a recueilli 180 voix. Le Liban remplacera le Vietnam pour le groupe asiatique (même s’il remplace également la Libye comme représentant des pays arabes). Les autres nouveaux membres élus sont : la Bosnie qui, avec 183 voix, prendra la place de la Croatie, le Brésil, avec 182 voix, remplacera le Costa Rica, le Nigeria, avec 186 voix, assumera le siège occupé par Burkina Faso, et le Gabon, avec 184 voix, siègera à la place de la Libye (en tant que groupe Afrique).

Quel rôle le Liban jouera-t-il au sein du Conseil de sécurité ? Selon le représentant du Royaume-Uni à l’ONU, sir John Sawers, interrogé par L’Orient-Le Jour, « en temps que pays arabe, le Liban représentera ses propres vues et celles du monde arabe aux autres membres du Conseil de sécurité ».

« Il apportera aussi au Conseil sa propre expérience issue de son conflit interne. Le Liban lui-même est un sujet traité au programme du Conseil. Nous espérons que l’expérience de siéger au Conseil de sécurité aidera le gouvernement libanais à maintenir sa cohésion et à stimuler le dialogue et la prise de décision au sein de cette instance concernant des questions internationales qui vont au-delà du Moyen-Orient, notamment sur l’Afghanistan, le Soudan, les droits de l’homme ou la prolifération nucléaire. Ce sont là les principales questions traitées par le Conseil. Nous savons que le Liban jouera un rôle important lors des délibérations. Vous avez un excellent représentant en la personne de Nawaf Salam. Je me fais une joie de le voir au Conseil de sécurité, car sa sagesse et son expérience seront une ressource précieuse », a-t-il indiqué.

Sir John Sawers avait accueilli favorablement, au nom du Royaume-Uni, ces élections qui n’ont pas été contestées cette année puisque les groupes régionaux qui sont tous représentés au Conseil de sécurité en ont décidé ainsi. Pour l’ambassadeur britannique, le nouveau Conseil de sécurité sera « plus fort ». « Avec le Brésil et le Nigeria, nous avons deux grands pays qui ont leur poids en tant que puissances régionales. Avec le Liban et la Bosnie, nous avons deux pays qui ont vécu des conflits, ils pourront apporter leur propre expérience nationale au Conseil de sécurité. Je pense aussi que l’expérience d’être au Conseil permettra à ces deux pays de renforcer leurs systèmes de gouvernement au niveau national pour leur permettre de prendre des décisions, d’avoir une vue sur les questions internationales et d’élargir le cadre de leurs gouvernements », a-t-il ajouté.

« C’est une élection attendue et sans surprise, » a indiqué pour sa part Susan Rice, représentante des États-Unis, à L’Orient-Le Jour à l’issue du vote. Dans une déclaration à la presse, Mme Rice a félicité la Bosnie-Herzégovine, le Brésil, le Gabon, le Liban et le Nigeria pour leurs élections comme membres non permanents du Conseil de sécurité pour 2010 et 2011, ajoutant que les États-Unis attendent de travailler avec chacun de ces pays.

Le représentant de la France, Gérard Araud, a exprimé sa joie de voir le Liban élu au Conseil. « En tant que Français, je ne peux que me réjouir de l’élection du Liban », a-t-il dit. Le Liban « est le symbole d’un pays qui a vécu la guerre civile. Il est en train de reconstruire ses institutions », a-t-il noté, tandis que le représentant de la Chine, Zhang Yesui, a estimé que cela avait été « une élection très facile. »

Quant au numéro deux de la Russie, l’ambassadeur Konstantin Dolgov, il a salué « le rôle positif et constructif joué par la délégation libanaise, et aussi le rôle important et l’influence des pays arabes qui ont contribué à jouer un rôle constructif à l’ONU depuis de nombreuses années ». « La délégation libanaise est très forte à l’ONU », a-t-il souligné. Et d’ajouter : « La contribution du Liban sera sûrement significative. Elle sera encore plus significative lorsqu’un nouveau gouvernement sera formé à Beyrouth, et le consensus et le dialogue national mis en place. Nous espérons que cela renforcera la position de la délégation libanaise », a conclu l’ambassadeur russe.

Le Liban, valeur ajoutée

De son côté, l’ambassadeur du Soudan à l’ONU, Abdelmahmoud Abdelhalim Mohamad, qui représente le groupe arabe, n’a pas caché son enthousiasme en soulignant : « Le Liban sera une valeur ajoutée au Conseil de sécurité, car il est le symbole de la diversité, d’un passé historique riche et d’une grande civilisation. Nous sommes sûrs que le Liban laissera au Conseil sa forte marque et fera la différence. »

Satisfaction également du côté de l’observateur de l’Autorité palestinienne auprès de l’ONU, Riad Mansour, car « nous sommes très heureux de voir une représentation arabe au Conseil de sécurité » a-t-il dit. « Le Liban apporte des éléments importants en plus : une frontière avec Israël et aussi un grand nombre de réfugiés palestiniens. Nous avons des points en commun. Nous sommes très heureux de le voir élu au Conseil de sécurité. C’est la valeur ajoutée qui fait que le Liban est si spécial », a-t-il indiqué à L’Orient-Le Jour.

Pour l’observateur de la Ligue arabe, Yehia Mahmassani, « le Liban a besoin d’être au Conseil de sécurité afin de montrer au monde qu’il peut être aussi une voix pour la paix. Il est également important que le Liban, qui a été malheureusement absent de la scène internationale depuis plusieurs années, reprenne sa place ».

Le président de l’Assemblée générale de l’ONU, Ali Triki, a lui aussi estimé que « le Liban jouera certainement un grand rôle surtout pour défendre le monde arabe et les pays qui l’ont choisi », tandis que le secrétaire général par intérim du ministère des Affaires étrangères, William Habib, qui se trouve à New York, a indiqué qu’il était « positif pour le Liban de se trouver parmi ces pays sélectifs où les problèmes du monde vont être traités ». « C’est la première fois depuis 1954 que nous serons en position d’analyser les problèmes qui se posent. Nous avons notre propre expérience ; nous avons connu tellement de problèmes que nous allons, grâce à cette expérience acquise, faire certainement la différence. »



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