L’Egypte a invité des dirigeants étrangers en particulier européens, mais pas d’Israéliens ni de Palestiniens, à un sommet sur Gaza, dimanche à Charm el-Cheikh, a-t-on déclaré de sources diplomatiques. Des invitations sont déjà parties et ce sommet doit se tenir autour du président égyptien Hosni Moubarak dans l’après-midi dans la cité balnéaire de la mer Rouge, ont indiqué à l’AFP des sources diplomatiques européennes.

Cette rencontre vise à soutenir « les efforts de l’Egypte » pour trouver une issue négociée la guerre de Gaza, alors qu’Israël pourrait annoncer samedi un cessez-le feu unilatéral, a indiqué un diplomate qui a requis l’anonymat.

L’opération israéliennne a coûté la vie à 1.203 Palestiniens depuis le début du conflit le 27 décembre.

L’Egypte n’a pas annoncé ce sommet, mais une source proche de la présidence a confirmé à l’AFP que des préparatifs étaient « en cours » pour un sommet international à Charm el-Cheikh.

L’agence Mena a seulement indiqué que le président français Nicolas Sarkozy était invité pour une « réunion consultative » dimanche par le président Moubarak pour discuter du cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

Outre M. Sarkozy, les invitations ont été notamment lancées à divers chefs d’Etat ou de gouvernement européens, dont le chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero et ses homologues britannique Gordon Brown et italien Silvio Berlusconi, selon des diplomates européens.

La présidence tchèque de l’Union européenne a également été conviée, selon les mêmes sources. La chancelière allemande Angela Merkel, à qui l’invitation été adressée, se serait excusée.

Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, serait aussi parmi les invités, la Turquie ayant joué un rôle constant de médiation depuis trois semaines, ont dit des diplomates.

Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, aurait également reçu une invitation à ce sommet. Aucune confirmation n’est venue dans l’entourage de M. Ban actuellement à Beyrouth, dans le cadre de sa tournée au Proche-Orient.

En revanche, le président de l’Autorité Palestinienne, Mahmoud Abbas, arrivé samedi soir au Caire, n’y assistera pas mais s’entretiendra auparavant avec le président Moubarak, a déclaré un diplomate.

Le Premier ministre israélien Ehud Olmert n’a pas été invité, a-t-on ajouté de source diplomatique israélienne.

Israël s’apprête à annoncer, samedi soir, un cessez-le-feu unilatéral, et non de manière concertée dans le cadre de l’initiative égyptienne, mais M. Moubarak a assuré samedi dans un discours télévisé que l’Egypte poursuivrait ses efforts pour parvenir à une trêve dans la bande de Gaza après un éventuel cessez-le-feu.

« L’Egypte poursuivra ses efforts dès qu’il y aura un cessez-le-feu afin de revenir à la trêve et lever le blocus » imposé à Gaza, a-t-il dit.

L’Egypte avait annoncé il y a dix jours un scenario de sortie de crise, jouant le principal rôle de médiateur entre Israël et le mouvement islamiste Hamas pour parvenir d’abord à un cessez-le-feu.

Son plan prévoit, après le cessez-le-feu, qui aurait du être concerté, la mise au point d’une trêve assortie d’engagements et de garanties pour éviter le retour à un conflit armé.

Les garanties doivent inclure « la sécurisation des frontières », demande d’Israël, « l’ouverture des points de passage frontaliers et la levée du siège » de la bande de Gaza, comme le réclament les Palestiniens.

Enfin, l’Egypte estime indispensables des pourparlers de reconciliation entre les factions palestiniennes rivales, en particulier le Fatah du président de l’autorité palestinienne, M. Abbas, et le Hamas.

Le conseil de sécurité de l’ONU a adopté le 8 janvier, une résolution, jusqu’à présent restée lettre morte qui appelle à l’instauration « d’un cessez-le-feu immédiat, durable et pleinement respecté menant au retrait total des forces israéliennes » de la bande de Gaza.