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Des Arabes figureraient parmi les membres du commando qui n’a pas hésité à tirer dans le dos des jeunes qui fuyaient leurs ravisseurs dans l’école russe prise en otage
www.lorientlejour.com
Article mis en ligne le 4 septembre 2004

La prise d’otages en Ossétie s’achève dans les larmes et le sang
Plus de 200 tués, dont des enfants et 650 blessés

La prise d’otages d’un commando protchétchène dans une école d’Ossétie du Nord (Caucase russe) s’est achevée hier dans le sang, les tirs et les larmes, avec un bilan d’une centaine d’otages tués et quelque 600 blessés, après un assaut soudain et non planifié des forces russes.

« Presque tous les membres du commando » qui retenait les otages depuis mercredi matin dans l’école de Beslan ont été « liquidés » et « quelques-uns arrêtés », a déclaré le général Viktor Sobolev, commandant de la 58e armée russe, qui a participé aux opérations. Dans la soirée, à Beslan, la cellule de crise citée par Itar-Tass a annoncé que quatre preneurs d’otages étaient toujours recherchés.

Dix ressortissants « de pays arabes » figurent parmi les vingt preneurs d’otages, a déclaré en soirée Valeri Andreïev, chef des services spéciaux (FSB) d’Ossétie du Nord. Le pays d’origine des dix hommes n’a pas été précisé. Moscou n’a toutefois pas fait officiellement état d’une implication internationale.

Des fuites savamment distillées ont par ailleurs évoqué le réseau el-Qaëda.

Un responsable des services spéciaux russes cité par l’agence Itar-Tass affirmait ainsi que « le représentant d’el-Qaëda en Tchétchénie Abou Omar as-Seif » avait organisé le financement de la prise d’otages, montée par le chef de guerre radical tchétchène Chamil Bassaïev selon lui. Des informations toutefois impossibles à vérifier, tout comme celle du 22 octobre 2001, quand des responsables militaires cités par l’agence Itar-Tass avaient annoncé que le même Abou Omar as-Seif avait été « liquidé » lors d’une opération spéciale en Tchétchénie.

Akhmed Zakaïev, le porte-parole du dirigeant indépendantiste tchétchène Aslan Maskhadov, a de son côté déclaré hier soir que les preneurs d’otages n’étaient « pas tchétchènes ».

Le bilan des événements de la journée est très lourd. Selon le correspondant de l’agence Interfax sur place, une centaine de personnes sont mortes dans le gymnase de l’école de Beslan, où étaient rassemblés les otages - enfants, parents ou enseignants - depuis plus de 48 heures.

Le chef du FSB ossète a confirmé la mort de 79 personnes qui ont été identifiées. Le ministère de la Santé a fait état de 12 enfants identifiés parmi les morts.

Le ministère de la Santé a toutefois estimé que le nombre des morts « pourrait dépasser considérablement le chiffre de 200 ». Le nombre des blessés est également très élevé : selon le dernier bilan annoncé, plus de 650 blessés ont été hospitalisés, dont 332 enfants.

L’assaut russe 
n’était pas planifié
Le chef du FSB ossète a déclaré que l’assaut n’avait pas été planifié. « Nous n’avions planifié aucune action de force. Nous nous proposions de poursuivre les pourparlers pour la libération pacifique des otages », a dit M. Andreïev. M. Aslakhanov a confirmé cette déclaration. Le conseiller du Kremlin, ancien député tchétchène, a expliqué qu’il avait été envoyé hier par M. Poutine à Beslan pour négocier avec les preneurs d’otages. Mais « quand je suis arrivé, c’était déjà le massacre », a-t-il déclaré sur la radio Écho de Moscou. « L’ordre a été donné d’éviter à tout prix que soit versé le sang ne serait-ce que d’un enfant (...). Mais quand on a commencé à tirer dans le dos des enfants, personne ne pouvait plus se tenir à l’écart », a-t-il ajouté.

Interrogé sur le nombre des otages, il a répondu : « Les terroristes ont affirmé, lorsque je leur ai parlé depuis Moscou, qu’ils retenaient 1 200 personnes dont 70 % d’enfants. »

Selon la version des responsables russes, les forces spéciales ont été contraintes de lancer l’intervention lorsque des explosions et des tirs nourris ont retenti depuis l’école et qu’un premier groupe d’otages s’est enfui du bâtiment. Le commando a alors fait fonctionner des charges explosives installées dans l’école, provoquant l’effondrement partiel du toit, a déclaré un responsable. C’est cet effondrement qui aurait entraîné la mort d’au moins une partie des otages du gymnase. Selon une ex-otage, une des bombes placées par les terroristes aurait explosé accidentellement.

Une trentaine d’otages ont alors cherché à s’échapper et le commando a ouvert le feu pour tenter de les en empêcher. Les forces de sécurité russes ont riposté et une fusillade nourrie s’est ensuivie, alors que d’autres otages continuaient à quitter le bâtiment et que des hélicoptères militaires Mi-8 survolaient l’école.

Dans les rues de Beslan, on assistait à des scènes de chaos. Des enfants en sous-vêtements, barbouillés de sang, couraient, en pleurs, incapables de parler.

D’autres se précipitaient sur les bouteilles d’eau que leur tendaient des soldats.

On voyait des habitants de la ville se promenant en armes, alors que des tirs puissants se faisaient entendre.

Le commando, des hommes et des femmes armés (15 à 30 selon les sources), avait fait irruption dans l’école de Beslan mercredi matin, jour de rentrée scolaire.

Les auteurs de la prise d’otages réclamaient l’indépendance de la Tchétchénie, a déclaré le président ossète Alexandre Dzassokhov avant le dénouement. D’anciens otages ont pour leur part dit qu’ils voulaient le départ des troupes russes de Tchétchénie.

Tout au long de la journée, les condamnations les plus virulentes sont venues du monde entier. 

La prise d’otages de Beslan est intervenue après une série d’attentats en Russie.

Mardi, au moins neuf personnes ont été tuées et une cinquantaine blessées à Moscou dans un attentat attribué à une kamikaze et perpétré entre l’entrée d’une station de métro et un supermarché.

L’action a été revendiquée par les « Brigades Islambouli », groupe islamiste qui déclare soutenir les séparatistes tchétchènes. Ce groupe a aussi affirmé être à l’origine des deux attentats simultanés commis le 24 août contre deux avions de ligne russes qui ont été détruits en vol par des bombes. Ces attentats ont fait 90 morts.



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