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Chronique de Michaël Bar-Zvi | Kaf Dalet be Nissan 5777 - 20 avril 2017
Article mis en ligne le 19 avril 2017

Boker tov amis auditeurs de Radio J. Dimanche prochain les Français éliront en deux temps un nouveau président puis iront aux urnes pour désigner une majorité politique. Israël s’intéresse de près à cette élection pour plusieurs raisons. La première est la présence de nombreux francophones, qui ne votent pas tous, mais ont gardé un attachement à la France, et souvent une partie de leur famille. La seconde est l’importance de la communauté juive de France, la première en Europe sur le plan démographique. La troisième raison de l’intérêt pour ces élections c’est évidemment l’enjeu politique.

Jusqu’à présent le paysage politique français ressemblait à celui des démocraties dans lesquelles la règle du jeu essentielle était l’alternance au pouvoir des deux grandes familles politiques classiques. Mais aujourd’hui la donne a changé et elle présente un visage inédit, qui n’est pas sans risque pour la communauté juive et les relations entre la France et Israël.

Les dernières échéances en Europe avaient clairement montré ce qu’il est convenu d’appeler de manière très réductrice et schématique la montée des populismes. Jusqu’à présent nous avons assisté à la montée d’un populisme de droite dans le nord de l’Europe et d’un populisme de gauche dans les pays du sud. Or cette fois-ci nous sommes les témoins d’une ascension de ces deux populismes en même temps, et d’une manière peut-être légèrement différente d’un populisme du centre.

La première conclusion que l’on peut tirer c’est que plus de 50% des électeurs en France vont voter pour des partis qui ne sont pas affranchis de la haine d’Israël sous toutes ses formes : antisémitisme, antisionisme et antijudaïsme. Il n’y a pas à proprement parler de vote juif, mais il y a des attitudes dans le comportement électoral juif, qui sont déterminantes et la première c’est le rejet des populismes grégaires à tous les niveaux.

Comment faire alors si ces forces se retrouvaient au second tour ? Comment faire ensuite si le président élu se trouvait en situation minoritaire et obligé de composer avec ces mouvements ? Pourtant ce qui inquiète le plus dans cette campagne c’est qu’elle a définitivement mis fin à la politique, car malgré les affirmations des uns et des autres sur leur « projet », leurs « mesures », leurs « programmes », les médias, les juges, les peopleries, les gimmicks ont remplacé le débat politique.

La politique ce ne sont pas des petites phrases, des sobriquets que l’on affuble à l’un ou à l’autre, des postures de Madonne ou d’Antéchrist, mais la capacité de l’impétrant à incarner un pouvoir légitime et à se soucier du peuple qui consent à lui confier cette tâche. Mais le plus grave à mes yeux c’est que depuis des mois on a occulté une des questions essentielles du débat, et dont nous venons d’avoir un rappel hier avec la tentative d’attentat déjouée, qui est celle de la montée de l’intégrisme musulman.

Les calculs électoralistes des uns, les dénis des autres, l’aquoibonisme de droite et l’arrondissage angulaire de gauche, ont laissé ce sujet sur le bord d’une route minée par ce fléau du vingt-et-unième siècle. Les politiciens semblent s’être donné le mot pour ne pas parler des choses qui fâchent. On nous explique qu’il y a des intégrismes dans toutes les religions, certes, mais il n’y en a qu’un seul à ma connaissance qui tue en France des citoyens de toute confession.

Je ne me souviens pas d’avoir entendu des catholiques appeler au meurtre d’autres personnes, ni des Juifs réclamer la conversion au judaïsme par le glaive. Le problème de cette élection ce n’est pas la volonté d’abstention, mais celle des hommes politiques qui s’abstiennent de faire de la politique



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