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Août aux Nations Unies : un répit pour Israël ?
par le professeur David Ruzié *
Article mis en ligne le 5 août 2004

L’Assemblée Générale, même réunie pour une nième fois en « session extraordinaire d’urgence » ne pourrait guère aller plus loin que sa résolution du 20 juillet, dont nous avons déjà parlé, et dans laquelle elle reprenait à son compte, comme on pouvait s’en douter, l’avis émis par la Cour internationale de justice, rendu public le 9 juillet

Cet avis a, nous l’avons déjà souligné, condamné Israël à démanteler la barrière déjà édifiée et à verser d’éventuelles indemnisations, sur la base d’une conception particulièrement étriquée du droit international, ignorant la réalité tragique du terrorisme palestinien et faisant plus la part à des options politiques qu’à des considérations d’équité, voire d’humanité.

Mettre en parallèle, par exemple, les restrictions à la liberté de circulation des Palestiniens et le souci d’Israël de « faire face à des actes de violence indiscriminés, nombreux et meurtriers,visant la population civile » (§141 de l’avis) est particulièrement indécent.

Il ne reste donc plus aux Palestiniens qu’à envisager - comme ils ont menacé à plusieurs reprises de le faire - le Conseil de sécurité, seule instance à disposer, aux Nations Unies, d’un pouvoir de décision, et notamment, d’édicter ds sanctions économiques, voire militaires.

Si les premières sont fréquentes et ont généralement échoué, d’autant plus qu’elles frappent généralement plus les populations innocentes que les dirigeants politiques responsables, les secondes sont très rares (les mesures dirigées contre l’Irak en 2001 en sont pratiquement le seul exemple).

Mais une telle hypothèse concernant Israël est fort pu vraisemblable et ce pour plusieurs raisons, du moins dans le court terme.

Tout d’abord le président Bush n’a jamais caché sa détermination à faire usage du droit de veto pour s’y opposer. Et en année électorale, même son rival Kerry n’a, heureusement pas fait de surenchère contre Israël, bien au contraire.

En second lieu le chaos qui règne actuellement, dans les rangs politiques palestiniens, même s’il n’empêche pas la préparation de nouveaux attentats terroristes, n’est pas de nature à encourager une telle initiative.

Enfin, et surtout, l’agenda, fort chargé, du Conseil de sécurité pour le mois d’août, tel qu’il vient d’être présenté par le nouveau président russe en exercice pour ce mois (la présidence étant tournante entre les 15 membres du Conseil) ne laisse guère de place pour un tel examen.

Des questions autrement plus dramatiques et urgentes (malgré leur ancienneté) devront, en effet, être examinées : la situation au Kosovo (où la tension entre Serbes et Kosovars albanais persiste), en Afghanistan (où l’insécurité continue), en Irak (où l’ONU tarde à s’impliquer davantage, eu égard à la situation), en Somalie (où au Darfour des dizaines de milliers de morts sont à déplorer ainsi que plusieurs centaines de milliers de réfugiés). Le Conseil évoquera également (près de 11 ans après l’agression irakienne, le sort des personnes disparues et des biens saisis au Koweït). Les 15 aborderont également la situation en Côte d’Ivoire, au Burundi, en République démocratique du Congo et à Haïti.
Bref toute la misère du monde aux « quatre coins de la planète » sera passée en revue.

Bien évidemment, le nouveau président du Conseil a annoncé que « la traditionnelle séance publique mensuelle sur le Moyen orient aurait bien lieu » « tout spécialement à la lumière des récents développements négatifs dans les Territoires palestiniens » (souligné par nous - s’agit-il du chaos dans la classe politique palestinienne ou de la nécessité pour Israël de continuer, seule, la lutte contre le terrorisme, alors que le Conseil est censé également traiter de la question du contre-terrorisme ?).

Cette séance sera « suivie de consultations », ce qui signifie que la « palabre » anti-israélienne se poursuivra également (qui s’en étonnerait d’ailleurs ?).

Il n’y a donc pas lieu de s’inquiéter outre mesure à moins que l’initiative du gouvernement israélien de poursuivre l’extension de l’implantation de Maale Adoumim ne soit ressentie, par certains, comme un geste de nature à « jeter de l’huile sur le feu ».


  • David Ruzié est professeur émérite des universités, spécialiste de droit international


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