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Longue et difficile, la paix de Barack Obama
Par Guy Senbel pour Guysen International News. Depuis le barrage d’Erez, à la frontière de Gaza
Article mis en ligne le 25 janvier 2009

Cette semaine, nous souhaiterions attirer l’attention de nos lecteurs sur le cessez-le-feu décidé par le gouvernement israélien, après 22 jours d’opérations militaires conduites par Tsahal dans la bande de Gaza contrôlée par le Hamas. Les principaux objectifs auraient été atteints selon l’armée et le Hamas serait affaibli. C’est pourtant sous la pression internationale que Tsahal a achevé son retrait de la bande de Gaza, à la veille de la prestation de serment de Barack Obama, le 44e Président des Etats-Unis, premiers alliés d’Israël.

Dans son discours d’investiture, Barack Obama n’a pas caché qu’il devrait résoudre deux questions majeures : empêcher le marasme en relançant l’économie dans son pays, propager la paix dans le monde et notamment au Moyen Orient. Un plan d’action clairement présenté comme une priorité de son administration. Les guerres coûtent cher à l’Amérique et ne flattent plus l’égo national. Le nouveau Président américain l’a compris. Et la nouvelle ère américaine a insufflé un premier cessez-le-feu.

La question fait donc débat en Israël. Le gouvernement est-il allé au bout de sa mission ? Si l’Etat-major de Tsahal répète que les objectifs stratégiques ont été atteints, les explications fournies par Ehoud Olmert montrent que c’est la politique qui a motivé l’arrêt des combats. Le gouvernement aurait décidé de ne pas élargir l’opération en lançant une troisième phase « qui aurait nécessité un séjour très long des troupes ». Il a préféré ne pas prendre le risque qu’une action militaire, qu’il entend porter au crédit de son action politique, devienne impopulaire, à trois semaines des élections législatives israéliennes.

La pression diplomatique, cristallisée par les discours « horrifiés » d’un Ban Ki Moon, a dessiné les contours d’un cessez-le-feu que le Hamas présente déjà comme une victoire de la « résistance islamique ». Et pour que l’opération menée par Israël s’apparente à un carnage facile à exploiter dans les médias, le Hamas parle de 48 « combattants » tués et d’un massacre de 1250 civils.

Ces chiffres officiels, qui sont ceux de la Croix Rouge à Gaza, sont remis en cause par un journaliste italien, Lorenzo Cremonesi. Interviewé sur Guysen TV jeudi 22 janvier, le grand reporter au « Corriere Della Serra », qui a déjà « couvert » Israël, l’Irak, le Liban et qui se trouve actuellement à Gaza, affirme que les chiffres ont été gonflés par le Hamas.

Selon un médecin palestinien de l’hôpital Shifa de Gaza, le nombre de morts ne dépasserait pas 500 ou 600 personnes… Agés de 17 à 23 ans, recrutés dans la rue par la Hamas, envoyés à la mort… Réputé peu complaisant à l’égard de la politique israélienne, Lorenzo Cremonesi rapporte que d’autres journalistes sont aussi témoins du fait que le Hamas gonfle le nombre de victimes, mais ils refusent de parler, par peur des représailles.

Obama veut être le Président de la paix. Elle sera sans doute longue et difficile. Chaque décision symbolique qu’il prend, comme la fermeture de la prison de Guantanamo, doit trouver des solutions pratiques.
George W Bush faisait « faire la guerre » au terrorisme. Barack Obama se contera de « le vaincre ».

Obama veut aussi la paix en Afghanistan et au Pakistan. Il a annoncé jeudi 21 janvier qu’il nommait Richard Holbrooke comme émissaire spécial, pour parvenir à la paix à Kaboul et à Islamabad. Au Proche Orient, Obama a nommé l’ancien sénateur George Mitchell, qui avait joué un rôle majeur dans le processus de paix en Irlande du Nord à la fin des années 1990, en établissant le dialogue avec les plus extrémistes. C’est lui qui proposera à Obama de dialoguer avec le Hamas ou d’encourager un gouvernement d’Union nationale Hamas-Fatah.

Longue et difficile… La guerre est un luxe que l’Amérique ne peut s’offrir.
Les Palestiniens de Gaza ont tiré huit obus de mortier mardi 20 janvier vers le territoire israélien à partir d’un camp de réfugiés au centre de la bande de Gaza. Deux obus se sont abattus en territoire palestinien et six en Israël.
En plus de cet incident, des Palestiniens ont tiré à deux reprises sur des forces israéliennes qui patrouillaient le long de la frontière avec la bande de Gaza, près du point de passage de Kissoufim, entravant aussi le passage des convois humanitaires.

Le Hamas proclame malgré tout la victoire de sa résistance, c’est-à-dire son combat permanent contre ce qu’il continue d’appeler un « ennemi sioniste ». La contrebande avec l’Egypte a très vite repris dans les tunnels. Quant aux cassures qui existent entre le Hamas et le Fatah, elles demeurent multiples et profondes.

La proposition burlesque du colonel Kadhafi de créer un seul Etat pour deux peuples, « Isratine » est à l’image de la confusion qui règne dans une région qui est encore loin d’accepter un processus politique favorable à une paix durable.

Après avoir soigneusement évité de communiquer sur la question de Guilad Shalit pendant les 22 jours de combats, le Premier ministre israélien entendrait consacrer « l’essentiel du temps qu’il lui reste avant la fin de son mandat à sa libération ». Ehud Olmert estime que la guerre dans la bande de Gaza a créé des conditions qui permettent d’espérer une libération plus rapide de Guilad Shalit. Pour son image, sa crédibilité auprès des habitants de Gaza qui ont été les premières victimes de l’entêtement terroriste à poursuivre les tirs de missiles sur Israël, le Hamas aurait besoin qu’Israël libère les détenus palestiniens, exigés en échange de la libération d’un caporal de Tsahal, et citoyen français.

Ce soir, nous pensons à Guilad Shalit, otage du Hamas à Gaza, depuis 944 jours.



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