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Langue de bois et propos audacieux
Par David Ruzié, professeur émérite des universités, spécialiste de droit international
Article mis en ligne le 25 février 2009

Le point de presse tenu, le 24 février, par le porte-parole du Quai d’Orsay n’échappe pas, une fois de plus, à la critique. Certes, le diplomate français, interrogé sur le limogeage du négociateur israélien avec l’Egypte, a eu raison de répondre : « Nous n’allons pas commenter des décisions internes à l’organisation politique et institutionnelle israélienne. Il y avait là un négociateur connaissant bien les dossiers, habitué de la négociation, mais c’est une décision souveraine des autorités israéliennes » (souligné par nous).

De même, il lui était difficile de donner des détails « sur les divergences au sein des 27 concernant la conclusion d’une trêve conditionnée à la libération du soldat Gilad Shalit », même s’il est évident que certains des partenaires de la France ne partagent pas le point de vue, exprimé par le ministre lui-même, selon lequel Israël n’aurait pas dû lier l’acceptation d’une trêve avec le Hamas à la libération du soldat israélien.

A deux reprises, la semaine dernière, le porte-parole du Quai d’Orsay, interrogé sur la même question, résumait, ainsi, la position de la France : « L’ouverture des points de passage depuis et vers Gaza est absolument indispensable pour permettre aux populations de Gaza d’avoir une vie normale. S’agissant de Gilad Shalit, la France a toujours appelé et continuera d’appeler à sa libération immédiate et inconditionnelle. Nous espérons que ces deux priorités, traitées parallèlement , connaîtront, dans l’intérêt de tous, des issues rapides et positives. Nous partageons l’attachement des médiateurs égyptiens à les faire aboutir au plus vite et continuerons d’appuyer pleinement leurs efforts » (souligné par nous).

Autrement dit, en termes diplomatiques, c’était une condamnation de la position du gouvernement israélien.

Et il est un peu naïf de répéter à l’envi : « Nous espérons que ces deux priorités, traitées parallèlement , connaîtront, dans l’intérêt de tous, des issues rapides et positives ».

La longueur de la détention, au secret, du soldat israélien prouve que la négociation isolée sur son sort n’est pas près d’aboutir et il est évident que nul n’est mieux placé qu’Israël pour déterminer les conditions auxquelles il est prêt à accepter une trêve avec le Hamas, qui, ne l’oublions pas, a pour objectif la destruction d’Israël.

De notre point de vue, c’est, d’ailleurs, également « une décision souveraine des autorités israéliennes ».

Enfin, au cours de ce point de presse, la question des « crimes de guerre » commis à Gaza a été, à nouveau évoquée.

A la question posée : « Vous avez sans doute pris connaissance du rapport d’Amnesty International sur Gaza dans lequel on accuse Israël et le Hamas de crimes de guerre », le diplomate a répondu : « Nous sommes en train de travailler dessus avec les différents services concernés. Nous aurons une analyse consolidée dans la semaine. Nous voulons travailler sérieusement sur ce rapport avant d’exprimer une opinion ou de faire un commentaire ».

Et imperturbable, l’interlocuteur du porte-parole de renchérir : « Oui, mais c’est un rapport crédible ? »

Et c’est là qu’on reste pantois devant la réponse donnée, quand on connaît le parti pris de cette ONG, que nous avons dénoncé à plusieurs reprises sur ce site : « Amnesty International est une organisation crédible. Mais notre travail est, même et surtout lorsqu’il s’agit d’organisations crédibles, d’étudier ce qui est dit et ce qui est écrit ».

Il y aurait beaucoup à dire sur la « crédibilité » d’Amnesty International.

On aura, d’ailleurs, relevé, au passage, l’artifice de cette ONG, qui met sur le même plan le Hamas et Israël, espérant ainsi faire condamner également celui-ci, au nom du sempiternel parallélisme entre les deux parties.

Nous ne reviendrons pas sur ce que nous avons déjà écrit sur cette question : il n’est nul besoin d’une enquête pour faire apparaître que le Hamas s’est incontestablement rendu coupable de crimes de guerre pour d’une part, choisir volontairement des cibles civiles israéliennes pour ses roquettes et d’autre part, utiliser les populations civiles gazaouies pour abriter ses rampes de lancement et stocker son matériel, ses projectiles, ses armes et ses munitions.

Quant aux troupes israéliennes, jusqu’à présent même le porte-parole du Quai avait reconnu, il y a quelque temps, qu’il n’y avait pas de présomption qu’Israël utilise des bombes interdites par le droit international – même si pour d’aucuns certaines armes devraient être proscrites – et indépendamment de l’absence de fiabilité quant au nombre des victimes annoncé, plusieurs « massacres » (notamment dans une école de l’UNRWA) s’étaient révélés imaginaires. De telle sorte que si, dans l’absolu, le nombre de victimes civiles (quelques centaines) pouvait apparaître élevé, ce nombre n’apparaissait pas disproportionné par rapport à la densité de la population, utilisée comme « boucliers humains » par le Hamas.

Mais, comme disait Beaumarchais « Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose…. ».



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