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La légalité des attentats-suicides au regard du droit musulman
par Paul Landau © Metula News Agency
Article mis en ligne le 30 septembre 2004

Eléments du débat théologico-politique actuel. L’auteur est chercheur, spécialiste des mouvements islamistes. Il est l’auteur de « Tariq Ramadan », à paraître aux éditions du Rocher (janvier 2005)

légalité des attentats-suicides au regard de l’islam. Il ne prétend pas, bien entendu, cerner tous les aspects de ce sujet important, qui fait actuellement l’objet de controverses au sein du monde musulman. Nous envisagerons principalement la question des victimes « permises » et la distinction fondamentale entre combattants et non-combattants, reconnue par le droit de la guerre musulman classique, et remise en cause par des décisionnaires contemporains.

Les attentats-suicides, qui se sont multipliés depuis une dizaine d’années, d’abord en Israël, puis en Russie, au Cachemire, en Irak et ailleurs, ont suscité de nombreuses questions chez les observateurs occidentaux. Quelle était leur origine ? S’agissait-il d’une pratique ancrée dans la tradition guerrière de l’islam, ou bien d’une nouveauté radicale de l’époque contemporaine ? Mais ces attentats ont également entraîné un vaste débat théologique et politique à l’intérieur du monde musulman, qui est loin d’être clos à ce jour. C’est de ce débat, que nous allons tenter de présenter les éléments essentiels. Nous verrons tout d’abord quelle est la position du droit musulman classique sur la question des victimes permises dans le jihad. Nous examinerons ensuite l’attitude des oulémas et des décisionnaires de l’islam contemporain.

Les attentats-suicides et l’islam

Contrairement à une idée répandue, les attentats-suicides constituent un phénomène relativement nouveau en Islam. Ainsi, remarque David Cook, il n’existe pas d’équivalent dans l’histoire de l’islam de la tradition du « suicide noble » partagée notamment par l’Europe moderne et le Japon, qui expriment une compréhension à l’égard de celui qui met fin à ses jours par désespoir ou par culpabilité [1]. Il existe certes des précédents historiques à la vague actuelle d’attentats-suicides dans l’islam, dont le plus connu est celui des Assassins, cette secte ismaélienne du Moyen Age, qui pratiquait l’assassinat politique de manière organisée [2]. Mais les Assassins ne commettaient pas à proprement parler un acte suicidaire, même s’ils étaient souvent tués au cours de leurs opérations. Par ailleurs, et c’est un point essentiel de la discussion, ils s’attaquaient à des dirigeants politiques, et non pas à des civils. Or, nous allons le voir, la tradition juridique de l’islam établit des distinctions strictes entre les combattants et les populations civiles.

I. Jihad et droit de la guerre dans l’islam classique

Le jihad, observe Bat Ye’or, « exprime la sacralisation de la razzia bédouine » [3]. Cette sacralisation, doublée d’une institutionnalisation de la razzia, est soumise à une réglementation détaillée des conditions et des modalités du jihad : c’est-à-dire, au droit musulman élaboré de la guerre [4]. Ce droit de la guerre a été codifié par les théologiens musulmans des différentes écoles de jurisprudence (hanafite, malikite, hanbalite, chafi’ite…). Des règles précises ont ainsi été édictées (et appliquées de manière variable selon les lieux et les époques) concernant les combattants et les non-combattants, les prisonniers, le butin, etc. Les règles fondamentales, applicables aux sujets qui nous concernent, touchent à l’interdiction de tuer les femmes, les enfants et les esclaves, de même qu’à l’interdiction faite au musulman du sacrifice volontaire (attentat-suicide) aux fins de tuer des ennemis. Nous allons voir comment ces règles sont énoncées et justifiées par des théologiens classiques. Dans la seconde partie de notre analyse, nous observerons comment ces règles ont été vidées de leur sens par certains théologiens musulmans contemporains.

La protection des femmes et des enfants dans le droit de la guerre musulman

Le spécialiste du droit musulman, Joseph Schacht, écrit que « le fondement de l’attitude islamique à l’égard des incroyants est la loi de la guerre ; ils doivent être soit convertis, soit soumis, soit tués (à l’exception des femmes, des enfants et des esclaves) » [5]. La protection accordée aux femmes, aux enfants et aux esclaves est étendue par certains auteurs classiques à d’autres catégories. Ainsi, Nawawi, jurisconsulte chafi’ite du treizième siècle, affirme que :

La loi défend de tuer dans la guerre contre les infidèles : des mineurs, des aliénés, des femmes et des hermaphrodites ne s’inclinant point vers le sexe masculin. Mais on peut tuer légalement : des moines, des mercenaires, que les infidèles ont pris dans leur service, des vieillards et des personnes faibles, aveugles ou maladifs, lors même qu’ils n’auraient ni pris part au combat, ni donné des renseignements à l’ennemi [6].

L’énumération faite par Nawawi montre que la protection accordée aux femmes et aux mineurs est la conséquence de leur infériorité juridique selon le droit islamique. De même que le dhimmi [le non musulman vivant en terre d’islam] est protégé par le pacte de sauvegarde de la dhimma [qui signifie « obligation » (de payer la taxe imposée aux non musulmans, Ndlr.)], la femme et l’enfant bénéficient de la protection, en cas de guerre, découlant de leur condition juridique d’infériorité. Par opposition, le harbi - non musulman vivant dans un territoire de guerre (dar al-harb) - ne bénéficie d’aucune protection et son sang et ses biens sont licites pour tout musulman, à moins d’avoir reçu un sauf-conduit temporaire (aman) [7].

Le grand jurisconsulte et théologien Ibn Taimiya (1263-1328), qui est devenu la référence majeure de la mouvance islamiste sunnite contemporaine, introduit une distinction supplémentaire pour déterminer quels sont les ennemis qui peuvent licitement être tués :

Ceux qui, comme les femmes, les enfants, les prêtres, les vieillards, les aveugles, les invalides, etc., ne peuvent être considérés comme « résistants » ou « combattants », ne seront pas tués, selon l’avis généralement admis, à moins qu’ils n’aient effectivement combattu par leurs paroles ou par leurs actes… Nous devons combattre uniquement ceux qui nous combattent, car nous voulons faire triompher la religion de Dieu [8].

Ainsi, les grands décisionnaires de l’islam classique, tant chafi’ite qu’hanbalite, affirment, de manière claire, la distinction cardinale entre combattants et non-combattants, comme un élément central du droit de la guerre. Certains décisionnaires musulmans contemporains ont cependant remis cette distinction en doute, dans leurs fatwas concernant les attentats-suicides.

II. Remise en cause de la protection des non-combattants

Le recours aux attentats-suicides date des années 1980. Il est d’abord le fait de groupes chiites au Liban, lesquels s’attaquent principalement à des cibles militaires. A partir de 1994, le Jihad islamique et le Hamas recourent à leur tour à cette arme, cette fois-ci contre des cibles civiles en Israël et dans les territoires palestiniens autonomes. Leur exemple est imité par les groupes islamistes en Algérie, puis au Cachemire, en Inde et en Tchétchénie. Depuis lors, de nombreux décisionnaires de l’islam contemporains ont été amenés à se prononcer sur la légalité du recours à cette arme au regard du droit musulman.

Un des principaux décisionnaires contemporains à s’être prononcé en faveur du recours aux attentats-suicides est le Cheikh Youssouf Al-Qaradawi. Qaradawi, né en Egypte, a étudié à la célèbre université Al-Azhar du Caire, avant d’être emprisonné à plusieurs reprises pour son activité au sein du mouvement des Frères musulmans. Installé au Qatar depuis 1962, il a été nommé doyen de la faculté de la shari’a islamique de l’université du Qatar en 1977. Il occupe un poste important au sein du « bureau de l’orientation » des Frères musulmans, organe de direction de la structure internationale du mouvement. Animant une des émissions religieuses les plus regardées sur la chaîne qatarie Al-Jazira, il est devenu dans les années 1990 une des références de l’islam sunnite contemporain. Il préside notamment le Conseil européen pour la fatwa et la recherche (C.E.F.R), émanation de la Fédération des organisations islamiques d’Europe, proche des Frères musulmans, dont l’UOIF est la branche française.

La fatwa du cheikh Qaradawi autorisant les attentats-suicides

Au début de la seconde Intifada, le cheikh Qaradawi rendit une fatwa affirmant que les attentats contre des civils israéliens étaient justifiés par le fait que « chaque citoyen ou citoyenne juif, en Israël, accomplit son service militaire, et est donc un soldat potentiel ». Cette justification est contraire à la distinction évoquée précédemment entre combattants et non-combattants, qu’elle vide de sa substance, en qualifiant de « soldats » tous les habitants d’un territoire ennemi. Le concept de « soldat potentiel », notamment, est en contradiction avec l’avis d’Ibn Taimiya précédemment cité, pour lequel seuls les membres des catégories protégées qui ont effectivement combattu peuvent licitement être tués.

A d’autres occasions, le cheikh Qaradawi a invoqué d’autres arguments pour justifier les attentats-suicides. Il a ainsi expliqué que les attentats-suicides, qu’il désigne quant à lui par l’expression « opérations de martyre », constituent une « forme de résistance à l’occupation » :

Par ces opérations, Allah a compensé la faiblesse des Palestiniens. En effet ils ne disposent pas, contrairement aux sionistes, d’hélicoptères Apache, d’avions, de tanks et de missiles. Allah a compensé leur faiblesse par ces bombes humaines. C’est la justice divine.

Dieu donne au faible une arme d’autodéfense contre laquelle le fort, en raison de son arsenal militaire et nucléaire, ne peut rien. Il y a des décisionnaires qui condamnent ceci et vont jusqu’à affirmer qu’il s’agit d’opérations suicidaires qui ne sont pas autorisées dans l’islam. Nous avons besoin d’une loi religieuse pour clarifier cette question [9].

Remarquons tout d’abord que le cheikh Qaradawi aborde la question d’un point de vue plus politique que juridique. Son argument est celui, maintes fois entendu dans la bouche d’avocats du terrorisme en Occident, selon lequel les attentats seraient l’arme du pauvre… Mais c’est du point de vue de la logique juridique musulmane que l’argumentation de Qaradawi doit être analysée. En attribuant les bombes humaines à la justice divine, il rend superflues toutes les distinctions établies par le droit de la guerre classique, entre victimes permises et victimes interdites (femmes et enfants notamment). L’argument de Qaradawi marque ainsi une régression fondamentale par rapport au droit élaboré par les jurisconsultes de l’islam au cours des siècles.

L’argumentation développée par le Cheikh Qaradawi reprend en fait celle d’autres mouvements et idéologues islamistes. Ainsi, le Hezbollah libanais explique lui aussi que « la société israélienne est entièrement militarisée » et en conclut qu’aucun Israélien « ne peut donc prétendre être un civil ordinaire », ce qui permet même de tolérer que des enfants soient victimes des attentats [10].

La fatwa autorisant les femmes à commettre des attentats-suicides

Plus récemment, une nouvelle fatwa très remarquée du cheikh Qaradawi est allée jusqu’à autoriser les attentats-suicides commis par des femmes palestiniennes, à la suite de l’attentat commis dans la ville israélienne d’Afoula par une étudiante palestinienne âgée de 19 ans, Hiba Daraghmeh. Cette fatwa affirmait ainsi que

La participation de femmes aux opérations martyres menées en Palestine constitue un des actes religieux les plus appréciés, étant donné le statut de territoire occupé de ce pays, et les nombreux actes sacrilèges commis par les Juifs contre les sanctuaires [de l’islam].

Cet acte est une forme de martyre pour la cause d’Allah, et il leur donne droit à la même récompense que les hommes qui meurent pour la cause d’Allah. Cette obligation a un degré tel qu’une femme doit partir faire le Jihad même sans l’autorisation de son mari, et le fils sans l’autorisation de ses parents [11].

Dans la même fatwa, le cheikh Qaradawi explique encore que les femmes musulmanes peuvent enfreindre les commandements de l’islam en voyageant non accompagnées par un homme de leur famille et sans couvrir leur tête, afin de perpétrer leur attaque. Enfin, Qaradawi examine en détail la question de savoir si l’obligation de garder la tête voilée s’applique à la femme qui va perpétrer un attentat kamikaze…

Lorsque cela est nécessaire, elle peut même retirer son hijab [voile] afin de mener l’opération [suicide], car elle s’apprête à mourir pour la cause d’Allah et non pas à exhiber sa beauté ou à se découvrir la tête [dans un autre but].

Les fatwas du Cheikh Qaradawi justifiant les attentats-suicides opèrent ainsi une double rupture par rapport à la tradition juridique musulmane : en premier lieu, elles annihilent les distinctions établies par le droit de la guerre classique entre combattants et non-combattants, faisant ainsi régresser l’islam au niveau des sociétés archaïques, dans lesquelles la guerre n’est pas du tout codifiée. En second lieu, elles écartent l’application des règles traditionnelles, comme celle qui interdit à une femme de sortir non accompagnée et la tête découverte.

Le débat interne au monde musulman

Cette double rupture s’inscrit en fait dans un courant grandissant de justification des attentats-suicides, qui n’est plus limité à la seule mouvance jihadiste, la plus extrémiste, mais gagne progressivement d’autres décisionnaires et autorités religieuses de l’islam contemporain [12].

Le débat interne au monde musulman sur la légalité des attentats-suicides s’est amplifié au cours des dernières années, notamment depuis les attentats du onze septembre aux Etats-Unis. Le grand mufti d’Arabie saoudite, Sheikh Abd Al-Aziz Bin Abdallah, a rendu une fatwa, avant le 11 septembre, condamnant les attentats-suicides : « je n’ai connaissance d’aucune disposition de la loi religieuse concernant le fait de se tuer au milieu des ennemis… Ceci ne fait pas partie du Jihad… Bien que le Coran autorise et demande même de tuer les ennemis, cela doit être fait d’une manière conforme à la Shari’a » [13]. Cette fatwa a suscité une opposition de la part d’autorités religieuses palestiniennes, mais aussi de la part du Cheikh Qaradawi….

Par la suite, le Cheikh Tantawi de l’université Al-Azhar a lui aussi rendu une fatwa sur le sujet, en décembre 2001, condamnant un attentat du Hamas particulièrement meurtrier, qui avait tué 25 civils israéliens. Le cheikh Tantawi avait alors condamné « toute attaque contre des civils innocents », en se référant à la shari’a. Qaradawi s’est opposé à la fatwa du cheikh Tantawi, dans son émission hebdomadaire sur la chaîne Al-Jazira, en répétant son argument selon lequel tous les Israéliens étaient en réalité des soldats et ne pouvaient donc bénéficier de la protection accordée aux civils [14].

Conclusion : la contamination du droit musulman par les conceptions de la mouvance jihadiste

L’exposé succinct que nous présentons ici montre que les attentats-suicides ne sont pas unanimement acceptés au sein du monde musulman. Ils suscitent, au contraire, un vaste débat, à la fois théologique, moral et juridique, qui est loin d’être achevé. Si les arguments ne manquent pas pour s’opposer aux attentats-suicides, en se fondant sur la tradition juridique de l’islam et sur le droit de la guerre musulman classique, il apparaît toutefois que les partisans des attentats-suicides ont de plus en plus d’influence au sein du monde musulman et que la voix de leurs opposants a de plus en plus de mal à se faire entendre.

Dans ce contexte, l’audience grandissante des partisans des attentats, autant que des attentats-suicides, exprime une contamination du droit musulman par les conceptions de la mouvance jihadiste, abolissant toutes les distinctions instaurées par le droit musulman entre combattants et non-combattants, et justifiant les crimes les plus horribles au nom de la nécessité impérieuse du jihad.

L’enjeu de ce débat interne au monde musulman est capital pour l’avenir des sociétés confrontées au terrorisme mais aussi, bien évidemment, pour l’islam lui-même. Les décisionnaires de la mouvance jihadiste jouissent paradoxalement d’une liberté de parole quasi illimitée en Occident, comme le cheikh Youssouf Al-Qaradawi, président du C.E.F.R, lié à l’UOIF. A cet égard, l’attitude de pays comme la France, qui autorisent ou tolèrent la diffusion des fatwas du cheikh Qaradawi, renforce le courant islamiste jihadiste, encourageant pratiquement l’évolution que nous avons décrite. Ces Etats, en connaissance de cause, ou sans saisir la portée dévastatrice de ce genre de laxisme, servent même souvent d’alibi, politique et moral, aux décisionnaires de l’islam favorables aux attentats-suicides et à la suppression de toute distinction dans le choix de leurs victimes.


Notes

[1] Nous empruntons cette idée et d’autres à l’article de David Cook, « Suicide Attacks or « Martyrdom Operations » in Contemporary Jihad Literature », publié sur Internet.

[2] Sur les Assassins, voir B. Lewis, Les Assassins, Terrorisme et politique dans l’Islam médiéval, Complexe 2001.

[3] Bat Ye’or, Juifs et chrétiens sous l’islam, p. 23, Berg International 1994.

[4] Sur le Jihad en général, voir Bat Ye’or, Juifs et Chrétiens sous l’islam, et Les chrétientés d’orient entre Jihad et dhimmitude, Cerf. Nous renvoyons aux ouvrages de Bat Ye’or pour les conséquences de la conquête arabe et du jihad pour les populations conquises. Notre article traite uniquement de l’aspect juridique, et de l’attitude de l’islam envers les victimes civiles.

[5] Joseph Schacht, Introduction au droit musulman, p.111, Maisonneuve et Larose 1999. C’est nous qui soulignons.

[6] Nawawi, Minhadj, III, cité par Bat Ye’or, Juifs et chrétiens sous l’islam, p.27.

[7] Voir J. Schacht, op. cit. p.112.

[8] Ibn Taimiya, in Henri Laoust, Le Traité de Droit public d’Ibn Taimiya, cité par Bat Ye’or, op. cit. p.28.

[9] Emission hebdomadaire sur Al-Jazira, 25 avril 2004, cité dans MEMRI, Special Report No. 32, 1/9/2004.

[10] Amal Saad-Ghorayeb, Hizbullah : Politics and Religion, Londres 2002, cité sur le site Terrorisme.net.

[11] Fatwa citée dans le Jerusalem Post, 25 mai 2003.

[12] Pour des exemples de fatwas justifiant les attentats-suicides et l’assassinat de civils, femmes et enfants, voir « Le discours de l’islam radical », Dossiers et documents de l’Observatoire du Monde juif, no. 4, mai 2004.

[13] Publié dans Al-Sharq Al-Awsat, 21 avril 2001, cité par MEMRI, « Debating the Religious, Political and Moral Legitimacy of Suicide Bombings », Part I, 2 mai 2001.

[14] Voir Rasha Saad, « Weapons of the weak », Al-Ahram Weekly Online, 13-19 décembre 2001.


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