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Hezbollah, l’Egypte à l’épreuve
Par Guy Senbel pour Guysen International News
Article mis en ligne le 17 avril 2009

Cette semaine, nous souhaiterions attirer l’attention de nos lecteurs sur les tensions qui se sont développées entre l’Egypte et le Hezbollah, suite à l’annonce par le procureur de l’Etat égyptien le 8 avril du démantèlement d’un groupe du Hezbollah en Egypte. 49 terroristes du mouvement chiite libanais ont été arrêtés par les forces égyptiennes, et une dizaine d’autres sont toujours recherchés. Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, est accusé de vouloir déstabiliser l’Egypte. Le Caire accuse aussi l’Iran de Mahmoud Ahmadinejad de chercher à déstabiliser toute la région.

Il ne s’agit pas d’un simple incident, mais d’une crise grave aux multiples enjeux, et qui montre à l’évidence combien le Moyen Orient est désuni, divisé, partagé.
Des rivalités improbables, ou longtemps occultées par les mythes moyen orientaux, apparaissent au grand jour désormais. Au Moyen Orient, deux conceptions s’opposent, deux camps rivalisent.

La cellule terroriste implantée par le Hezbollah en Egypte projetait des opérations terroristes dans les cités balnéaires de la péninsule du Sinaï, fréquentées en cette saison par les touristes occidentaux et surtout israéliens, dans le but de venger la mort d’Imad Moughniyeh, principal chef militaire du mouvement terroriste chiite libanais, tué à Damas en février 2008, et dont le Hezbollah attribue l’élimination aux services secrets israéliens.

Contraint de reconnaître que l’un des terroristes arrêté par les Egyptiens, Sami Chehab, est bien un membre du Hezbollah, Nasrallah a assuré dans son discours du 10 avril que l’objectif était d’aider les milices palestiniennes à Gaza : « Tout le monde sait que ce n’est pas la première fois que le Hezbollah tente de fournir des armes aux Palestiniens » a-t-il déclaré, affirmant haut et clair ce que les Israéliens dénoncent et tentent de faire comprendre aux nations occidentales depuis plusieurs années… C’est une véritable chaîne qui organise le terrorisme dans la région, de Téhéran à Damas, de Damas à Beyrouth et de Beyrouth à Gaza.

L’argument de la « mission logistique » au profit des Palestiniens n’aura pas convaincu les Egyptiens qui se montrent particulièrement virulents à l’égard de Nasrallah. Ainsi pouvait-on lire dans l’édition du 12 avril du journal gouvernemental « Al Gomhouria » : « Nous ne vous permettrons pas, ô cheikh à la face de singe, de vous moquer de notre justice, parce que vous êtes un bandit, un criminel endurci qui a tué ses compatriotes. Nous ne vous permettrons pas de menacer la sécurité en Egypte. Si vous vous attaquez à sa souveraineté, vous brûlerez ! ».

Si Ahmed Aboul Gheit, le Ministre égyptien des affaires étrangères, a rappelé que le Hezbollah demeure un mouvement inféodé à l’Iran, jeudi 16 avril, le Président du Conseil consultatif égyptien, Safwat Elchirif, accusait l’Iran de vouloir déstabiliser la scène interne égyptienne à travers le Hezbollah. Dans une interview accordée au quotidien saoudien « Okaz », il affirmait aussi que l’Iran souhaitait déstabiliser toute la région. Visant tour à tour l’Iran, le Hezbollah, le Hamas et les Frères musulmans, Elchirif a ajouté : « aucune partie, qu’elle soit un Etat, un parti, une milice ou une organisation n’a le droit de mettre en péril la sécurité nationale, même pour assister des Palestiniens », assurant que les autorités égyptiennes empêcheront toutes les tentatives de déstabilisation ".

Le démantèlement d’une cellule terroriste du Hezbollah en Egypte suscite également des réactions divergentes dans la région. Il n’est pas étonnant de voir la Syrie et l’Iran dénoncer une « campagne égyptienne » qui « recoupe les intérêts d’Israël », et de voir au contraire l’Arabie saoudite juger légitime la réaction des Egyptiens.
Les uns justifient la violence et clament vengeance et destruction au nom de la cause palestinienne, tandis que les autres songent à la stabilité de leur régime et considèrent encombrante la résistance de certains mythes.

Priorité du Président Obama, la question de la paix au Moyen Orient ne saurait être réduite à la résolution du conflit israélo-palestinien ou à la reprise du dialogue avec l’Iran. Provoquée par le Hezbollah, l’épreuve qu’affronte l’Egypte nous montre une réalité plus complexe, plus tragique aussi. Au Moyen Orient, la guerre est désormais une réalité qui implique deux camps. Quant à la paix, elle demeure une illusion, à laquelle il est impossible de cesser de croire.
Et les attentes sont interminables.

Ce soir, nous pensons à Guilad Shalit, soldat de Tsahal et citoyen français, otage du Hamas depuis 1028 jours.



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