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Guerre du Liban : Le vacarme du silence... appel aux non-juifs...
Par Francine Girond *
Article mis en ligne le 8 août 2006

La guerre, à la une de l’actualité, révèle aussi un malaise émanant des réactions de l’opinion publique française et plus largement occidentale, de la « rue non juive ».

Face aux institutions (CRIF, France-Israël,...) qui luttent contre la désinformation, l’analyse orientée des médias et les propos influencés des politiques, la réponse constante des populations éduquées, solidaires et issues de la culture républicaine demeure... le silence.

En effet, ce qui est choquant, ce n’est pas que l’on s’insurge contre le fait qu’il y ait des morts parmi les civils libanais, que l’on aille manifester pour un cessez-le-feu - même si ce cessez-le-feu signifierait en l’état actuel la victoire du Hezbollah et la poursuite de la volonté de destruction de l’Etat d’Israël - ; ce n’est pas non plus que l’on mette en avant une série d’images dont la violence provoque des effets immédiats, affectifs et manichéens.

Ce qui est insupportable, inaudible, assourdissant, c’est le silence, l’indifférence, le mutisme à la mémoire des civils israéliens qui périssent aussi, à celle des jeunes soldats qui ne s’abritent pas derrières des boucliers humains à peine pubères ; c’est l’aphasie devant la détresse, la peur tout aussi humaine des habitants de Haifa ; devant la capacité de tenir de ceux qui ne résident plus à Gaza et qui ne vivent cependant pas en paix, malgré un retrait salué unanimement.

Au l’époque de la révolution islamique iranienne, on a bien constaté que l’on imposait le voile aux femmes...mais on s’est tu et l’on se tait depuis vingt cinq ans.

Quand on a su que ce « travail » de destruction d’une partie de l’Humanité continuait en Afghanistan, et les informations ont circulé très tôt, on a un peu élevé la voix, mais point de cri strident d’abomination qui aurait mis fin aux exactions des Mollahs.

Après les attentats de Madrid, en 2004, on a protesté contre la présence de l’Espagne en Irak, avec les conséquences électorales et internationales que l’on sait, mais il n’y a pas eu de grand mouvement populaire qui s’est levé dans toute l’Europe pour crier sa révolte contre les poseurs de bombes assassins.

Quand, sous la pression des islamistes, on a décidé de ne pas représenter le Mahomet de Voltaire, je n’ai pas entendu les réactions des étudiants de nos universités.

Et, comble de l’incompréhensibilité, ce n’est pas la bruyante levée en masse contre le CPE qui peut heurter... c’est le silence encore, le silence le plus lourd de cette année, qui s’est imposé à la retombée de la manifestation - et, il est vrai que nous étions alors peu de non-juifs présents - après que l’on a torturé et assassiné Ilan Halimi dans le silence concentrationnaire d’une cave d’un quartier complice et silencieux de Bagneux.

Enfin, summum de l’autisme, quand le président de la République islamique d’Iran a très clairement exprimé sa volonté de détruire l’Etat démocratique d’Israël, mais surtout maintenant qu’il se donne concrètement les moyens de passer à l’acte en armant et en finançant le Hezbollah... même si, comme le dit subtilement Claude Moniquet, « Israël fait le sale boulot », on « condamne » le verbe mais l’action ne nous fait pas plus hurler.


  • chargée de cours à la Sorbonne nouvelle, directrice des Editions de Passy


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