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Eternels pleurnichards
Par David Ruzié, professeur émérite des universités, spécialiste de droit international
Article mis en ligne le 25 avril 2009

Alors que de part et d’autres, certains tentent de faire le bilan de Durban II, l’ineffable lauréat du prix Albert Londres 2008, Benjamin Barthe, envoyé spécial à Ramallah pour le compte du journal Le Monde, tient à souligner, pour sa part, dans le numéro daté du 25 avril, que « La question palestinienne (est la) grande oubliée de la conférence de Durban II ».

Certes, la « déclaration finale » de la réunion de Genève, adoptée avant même sa clôture (il faut savoir que la pratique veut que, pour ce genre de conférences intergouvernementales, le texte de la déclaration finale est mise au point avant l’ouverture de la conférence, mais elle n’est généralement officiellement soumise publiquement pour adoption qu’à la fin des travaux, ce qui n’a pas été le cas en l’occurrence), donc la déclaration finale « ne mentionne ni Israël, ni la Palestine ».

Où est le scandale ?

De notre point de vue, c’est l’inverse qui eut été incongru.

Car, il s’agissait d’une conférence sur le racisme et, à moins de faire admettre comme postulat – ce que voulaient précisément les adversaires politiques d’Israël, dont Ahmadinejad s’est fait le porte-parole- qu’Israël est un Etat raciste (à l’égard des Palestiniens), il n’y avait aucune raison d’évoquer nommément pas plus l’un que l’autre.

Notons, au passage, que l’on aurait aimé, en revanche, qu’on évoque la situation au Darfour sous l’angle du racisme.

Car, s’il est vrai qu’on ne peut parler d’anti-islamisme, car les milices pro-gouvernementales soudanaises s’en prennent aux populations de l’ouest du pays, elles-mêmes musulmanes, il faut noter que les unes sont arabes et les autre noires, ce qui donne, incontestablement, une connotation raciste au conflit.

Mais, au vu du soutien dont le président soudanais Bechir peut se prévaloir dans le camp musulman (et notamment arabe, comme l’a démontré la récente conférence de Doha), il n’en était évidemment pas question.

Pour en revenir, maintenant, à la « question palestinienne », on assiste, en réalité, à la confirmation d’une tendance permanente au sein de l’Organisation mondiale à vouloir reconnaître, par principe, un statut privilégié à la population palestinienne.

Non seulement, comme nous l’avons déjà signalé alors que les millions de vrais réfugiés, de par le monde, relèvent du Haut-Commissariat aux réfugiés, il existe un organisme spécial l’UNRWA pour les personnes, qui bénéficient du privilège de prétendre au statut de « réfugié palestinien » par le sang et non par le lieu de naissance……

Depuis 1975 (en liaison avec l’ignoble résolution posant l’équation sionisme=racisme), il existe un Comité pour les droits inaliénables du peuple palestinien.

Ce Comité, composé de représentants d’Etats-membres, joue, en quelque sorte, le rôle d’agitprop, multipliant conférences de solidarité et expositions, sans parler de la création, au sein du Département des affaires politiques du Secrétariat de l’ONU d’une Division des droits des Palestiniens.

Autrement dit, la « cause palestinienne » est défendue, à la fois par un organisme intergouvernemental et par un organe intégré dans le système onusien.

Et dire que l’on parle, toujours, du lobby israélien.

Or, à chaque conférence organisée par l’ONU, quel qu’en soit le thème (femmes, enfants, habitation, eau….), on en vient toujours à mettre en cause l’attitude d’Israël à l’égard des Palestiniens.

Non seulement, dans les instances politiques, les débats sont biaisés, comme l’atteste la multiplicité des résolutions visant Israël – dans Le Figaro du 25 avril, le président du CRIF faisait état, en 2008, de 20 résolutions, sur les 26 concernant des pays – mais, il en est, pratiquement, de même des débats portant sur des sujets techniques.

Et de cela les « bonnes âmes » ne s’offusquent guère, puisque cela va dans le sens de leur vision unilatérale des problèmes.

On notera, pour terminer, que l’article de Benjamin Barthe donne une information, généralement passée inaperçue, à savoir, qu’en prélude à la « grand messe des Nations Unies » les militants palestiniens avaient organisé une « conférence alternative » contre le « régime d’apartheid » israélien, qui a « attiré près de 300 participants ».

Désormais, un nouveau sigle va faire son apparition : « BDS » : boycottage, désinvestissement et sanctions.

Et non sans humour (certainement involontaire) le journaliste du Monde de signaler que « le Congrès des syndicats écossais est l’ultime recrue en date de ce mouvement, qui s’appuie sur les sociétés civiles pour pallier la frilosité des gouvernements » (et dire que l’on parle du réchauffement climatique de la planète).

Décidément, certains Britanniques n’en finissent pas – après le syndicat des enseignants – de vouloir se démarquer de leur passé colonial dans la région (ce que l’historien israélien Simon Epstein appelait, dans Le Figaro du 22 avril « le complexe post-colonial), en s’en prenant aux seuls Israéliens, auxquels on refuse, en quelque sorte, le droit à l’autodétermination.

L’objectif est de délégitimer l’Etat d’Israël.

Pourtant, n’oublions pas que le sionisme peut, légitimement, se présenter comme une illustration du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, autre dénomination de ce droit, pourtant reconnu par la Charte des Nations Unies.

Car, la reconnaissance d’un « droit de retour » au profit de cette nébuleuse que constitue la masse des « réfugiés palestiniens » conduirait précisément à la disparition à terme de l’Etat d’Israël



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