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Devrions-nous offrir une simple chance au Hamas ?
Par Jonathan Tobin - Jewish World Review. Adaptation française de Simon Pilczer, volontaire de l’IHC
Article mis en ligne le 5 mars 2006
dernière modification le 6 mars 2006

Les plaidoyers pour poursuivre l’aide sont une reprise du camouflage d’Arafat

Le groupe terroriste Hamas s’est engagé à ne pas désarmer ou négocier avec l’Etat juif s’il entre au parlement palestinien après l’élection

La vie exige de faire confiance là où elle est due : les Juifs de Droite et du Centre avaient tort - et ceux de Gauche avaient raison - sur certaines choses.

Les Juifs de Gauche avaient raison sur le fait qu’Israël ne pouvait plus se permettre d’ignorer le désastre démographique représenté par le maintien sur des territoires où vivent des millions de Palestiniens. Mais il n’y a jamais eu de réponse claire à cette question de la part de la Droite jusqu’à ce que Ariel Sharon ait inversé le cours de évènements et appelé au retrait de Gaza.

Il déclara qu’Israël devrait maintenir autant d’implantations et de territoire que possible, se retirer derrière une barrière de sécurité et y attendre une nouvelle génération de Palestiniens préférant la paix au bain de sang.

La politique de Sharon de retrait unilatéral - aujourd’hui léguée à son successeur Ehud Olmert - a représenté une reconnaissance que la Gauche avait fondamentalement raison sur la réalité démographique : on pouvait en discuter (comme certains le font encore) mais pas l’ignorer.

Cela a donné aux membres du soi-disant « camp de la paix », aussi bien ici qu’en Israël, une raison de ressentir un degré de satisfaction - et ils sont fondés à le faire.

Malheureusement, cette sagesse ne s’étend pas aux autres aspects des prescriptions de la Gauche pour Israël.

Après tout, la Gauche a aussi passé les années 1990 à vanter Arafat et l’Autorité Palestinienne dirigée par son parti le Fatah, comme un vrai partenaire de paix. Ce n’était pas juste limité à ces jours grisants de septembre 1993, quand l’euphorie de la signature des accords d’Oslo sur la pelouse de la Maison Blanche a répandu un large et faux espoir immédiat. Les hommes de Gauche ont continué sur ce mode pendant toute la décennie, même quand la preuve de l’absence de volonté d’Arafat de tenir sa parole sur la paix est devenue évidente pour tous à l’exception de ceux dont les œillères idéologiques les ont empêchés de voir la lumière.

La gauche peut avoir eu raison sur la démographie. Mais elle a eu profondément tort dans son insistance à croire que les Palestiniens voulaient la paix, et étaient dignes de confiance pour tenir rapidement leurs engagements ; donner du pouvoir à des terroristes n’en n’a pas fait des partenaires de paix ; cela a seulement conduit à un plus grand nombre de morts juifs.

L’effondrement des accords d’Oslo a fait renaître la carrière politique d’Ariel Sharon, mais paradoxalement, sa décision ultérieure de chercher une voie centriste a redonné vie à la Gauche et l’a encouragée sur une autre question.

Excuses, excuses

Une année seulement après que le successeur désigné d’Arafat, Mahmoud Abbas, ait pris le pouvoir, son parti, le Fatah a pris une raclée aux élections qui ont porté le Hamas, mouvement terroriste islamiste, au pouvoir.

Il est probablement injuste de voir dans le Hamas un immense changement avec Abbas et le Fatah. Après tout, le Fatah était tout aussi impliqué dans le terrorisme contre Israël que le Hamas. Mais sous un angle, la victoire du Hamas est un réel changement. A l’opposé d’Arafat et d’Abbas, le Hamas ne veut pas mentir sur ses objectifs, ou même sur ses tactiques.

Le Hamas et ses chefs ne reconnaîtront pas Israël ni ne renonceront pas à la terreur. Il est vrai qu’Arafat et Abbas l’ont promis, tout en ayant clairement l’intention de continuer leur guerre par tous les moyens (un discours qu’ils tenaient en arabe aux publics arabes quand ils croyaient que l’Occident n’écoutait pas). Mais la haine du Hamas pour Israël et les Juifs est si profondément incrustée dans ses croyances religieuses qu’il ne s’abaissera pas à de tels subterfuges.

Sûrement, cela signifie que le chœur des défenses et des excuses à l’égard d’Arafat qui caractérisaient l’attitude des Juifs de Gauche envers l’AP pendant les « années Oslo » ne serait pas répété pour le Hamas. Pas un seul groupe juif américain sérieux ne pourrait favoriser la poursuite du financement de l’AP maintenant qu’elle est aux mains de terroristes autoproclamés.

Mais au lieu que la Gauche se repente de son refus stupide de voir la réalité avec les Palestiniens, elle répète ses erreurs avec le Hamas.

Les élections palestiniennes n’étaient même pas terminées, avant que nombre de membres de la Gauche ne commencent à parler de rechercher des « modérés » parmi les cadres du Hamas. En se joignant à des cogneurs invétérés sur Israël comme l’ancien président américain Jimmy Carter, ils ont commencé à appeler le Président Bush et les Européens pour retirer leurs menaces sur une interruption de l’aide.

Les porte-parole pour des groupes tels que le très influent « Israel Policy Forum » (IPF), ainsi que l’obstiné « American for Peace Now », veulent que l’argent de l’étranger continue d’affluer à l’A.P. pour « donner une chance au Hamas ». En reconnaissant la nature malfaisante du groupe terroriste, des hommes de Gauche joue le même jeu que ces gars menaient quand ils courtisaient des terroristes du Fatah. Le Hamas fera des « affaires » avec Israël, proclament ils, si nous le lui permettons. Le porte-parole de l’IPF, M. J. Rosenberg écrit qu’on peut « se fier » au Hamas pour maintenir une trêve, même s’il ignore le fait que des Palestiniens l’attendent pour continuer de se battre.

La Gauche nous dit que couper avec le Hamas mènera à davantage d’extrémisme palestinien, comme si rien pouvait être plus extrême que la charte de haine du Hamas prônant l’élimination des Juifs et d’Israël.

Et même pire, ils jouent sur notre sympathie pour les Palestiniens quand ils affirment qu’une interruption de l’aide ne fera qu’augmenter leurs privations. Est-il juste, demandent-ils, de punir chaque jour des Palestiniens d’avoir fait un choix démocratique ?

La réponse est : bien sûr que c’est juste ! Si leur volonté est d’être représentés par ceux qui ont promis une guerre sans fin - avec la destruction d’Israël et le massacre de masse des Juifs comme objectif final - alors ils doivent être tenus pour responsables de ce choix.

De plus, continuer de faire parvenir de l’aide à l’A .P. confèrera aux chefs du Hamas un manteau de légitimité qu’ils utiliseront pour consolider leur prise de pouvoir.

Travailler avec le Hamas ou bien donner une « chance » à sa direction pour renforcer les fondations d’une infrastructure terroriste non entravée n’est pas pragmatique. C’est de la démence ! Et c’est de la folie de procéder ainsi en usant des mêmes arguments que ceux employés pour blanchir à tort Arafat.

Que tant de Juifs par ailleurs intelligents prennent cette position est peut-être une autre manifestation de ce que le psychiatre de Harvard Ken Levin appelle le « syndrome d’Oslo » dans son livre paru en 2005 sous le même titre. Dans cette œuvre, Levin théorise les effets d’un long siège d’Israël et de la haine des Juifs : ils ont eu pour conséquence la volonté pour certains de se rattacher au moindre espoir de paix - même à une illusion comme Oslo.

Mais le problème est que, en utilisant leur influence considérable dans ce pays [les USA, ndt] avec ceux qu partagent leurs opinions - sur les pages éditoriales de journaux comme le ‘New York Times’ et le ‘Philadelphia Inquirer’ - les Juifs de Gauche ne font pas que remuer des fantasmes indolores. S’ils sont capables de saper le consensus contre l’aide au Hamas, ils mèneront à un dangereux hiatus entre Jérusalem et Washington.

Et pourtant, la guerre contre Israël continue. Des résolutions appelant au désinvestissement - forme de guerre économique - continuent de gagner du terrain dans les Eglises protestantes et parmi les Universités.

Les sources de renseignement israéliennes considèrent ce n’est qu’une question de temps avant qu’une nouvelle vague de terrorisme palestinien ne commence. Et c’est un acquis que certains à Gauche en rendront responsable le nouveau cycle de guerre contre Israël, exactement comme ils l’ont fait pour la duplicité d’Arafat et de Abbas.

La plus grande partie des Juifs de Droite a reconnu ses erreurs du passé, et a désormais adopté une politique réaliste destinée à préserver une majorité juive dans un pays d’Israël en sécurité. Il est grand temps pour les Juifs de Gauche de faire de même avant qu’une répétition de ses erreurs passées ne provoque encore plus de dommages.


http://www.jewishworldreview.com/0306/tobin030306.php3


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