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Deux ans, deux mois, et douze jours
Par Guy Senbel pour Guysen International News
Article mis en ligne le 5 septembre 2008

Cette semaine, nous souhaiterions attirer l’attention de nos lecteurs sur l’affaire Guilad Shalit, deux ans, deux mois et douze jours après son enlèvement par des hommes du Hamas. La détention d’un jeune homme, qui a déjà passé trois anniversaires dans les geôles de l’organisation terroriste qui règne sur Gaza, présente aujourd’hui des enjeux politiques et diplomatiques de premier ordre.

Nicolas Sarkozy a compris que la paix qu’il appelle de ses vœux au Moyen Orient, et notamment la paix israélo-palestinienne, n’est pas qu’une affaire de « concessions douloureuses » auxquelles les Israéliens doivent se préparer. La libération de Guilad Shalit est aujourd’hui une des conditions nécessaires à la bonne évolution des pourparlers de paix ; c’est précisément ce qui a conduit le Président français en visite en Syrie les mercredi 3 et jeudi 4 septembre, à demander l’intervention de Damas pour accélérer le processus de libération de l’otage de Gaza.

L’engagement du Président français est d’autant plus remarquable que la tâche est difficile.

Sur le plan politique, le Hamas n’a aucun intérêt aujourd’hui à libérer Guilad Shalit, qui constitue une précieuse monnaie d’échange, une sorte d’assurance contre une paix redoutée. C’est d’ailleurs au moment précis où Sarkozy implique la Syrie dans le processus de libération de Guilad Shalit que Mahmoud Zahar, l’un des principaux responsables du Hamas dans la bande de Gaza, a annoncé le gel des négociations pour la libération de Guilad Shalit.

Les prétextes sont choisis. Zahar dénonce le refus des Israéliens de libérer mille détenus palestiniens, comme l’exige le Hamas, et demande la réouverture du terminal de Rafah, entre l’Egypte et la bande de Gaza.

Le Hamas rappelle aussi que l’Egypte reste le seul médiateur crédible. Proche de la Syrie, le Hamas ne tient pas à ce que Damas joue désormais un rôle dans les négociations pour la libération de Guilad Shalit. Le rôle de partenaire de la paix que la France voudrait lui prêter, obligerait la Syrie à redéfinir ses stratégies d’alliance au Moyen Orient, avec l’Iran et le Hamas notamment.

En outre, l’exemple libanais pourrait faire craindre au Hamas qu’il s’engage un jour dans une formation gouvernementale avec le Fatah, comme le Hezbollah l’a fait au Liban.

Sur le plan médiatique, la détention illégale et criminelle de Guilad Shalit ne suscite pas encore l’indignation ou la mobilisation de l’opinion et de ses relais que suscitait par exemple la détention d’Ingrid Betancourt.

Guilad Shalit n’est pas un otage comme les autres. C’est un citoyen français, mais c’est aussi un israélien, soldat de Tsahal de surcroît, dont l’image a été ternie au cours des deux Intifada, dégradée à nouveau pendant la deuxième guerre du Liban.

La mobilisation de l’opinion est plus difficile. Les discours sont unanimes sur la nécessité de « tout faire » pour contribuer à la libération de l’otage franco-israélien, mais Guilad n’est pas encore un symbole de l’injustice.

Avant son retour à Paris, le Président Sarkozy a remis une lettre de Noam Shalit pour son fils Guilad, à Bachar El Assad, afin qu’elle soit transmise au Hamas. Voilà une première mission confiée à la Syrie, qui se dit désormais prête à dialoguer sans intermédiaire avec Israël, en refusant toujours de reconnaître son existence...

La lettre de Noam à son fils est l’expression d’une détresse qui dure depuis deux ans, deux mois et douze jours. Le combat pudique et sans relâche que mènent les parents de Guilad n’est ni un combat politique, ni un combat médiatique, c’est un combat pour la liberté.

Ce soir, nous pensons à l’otage de Gaza, détenu depuis 804 jours.



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