Le choix de Chuck Hagel comme ministre de la Défense américain ne serait pas une bonne nouvelle

Chuck Hagel, connu pour son hostilité envers Israë l

Certes, si Barack Obama nommait un Républicain ministre de la Défense, cela serait un signe fort d’ouverture. Mais le positif s’arrête sans doute làau vu des antécédents en matière de politique étrangère du personnage pressenti. Chuck Hagel, ancien Sénateur Républicain du Nebraska, est, en effet, connu pour son hostilité envers Israë l. Qui s’inscrit dans un ensemble inquiétant, comme son refus de presser l’Union européenne pour qu’elle inscrive le Hezbollah sur sa liste d’organisations terroristes. Se distinguant en cela de la quasi totalité des élus républicains mais aussi de bon nombre de Démocrates.

L’organisme The Republican Jewish Coalition – RJC - rappelait le 5 décembre dernier ce qui se disait déjàde Chuck Hagel en 2010 dans un article du Washington Jewish Week. Ainsi, un ancien Directeur de l’AIPAC déclarait : « Hagel serait en position de renforcer les pires aspects de la politique moyen-orientale actuelle, ce qui serait très dangereux pour Israë l  ». Une autre personnalité , démocrate, estimait que s’il était nommé cela engendrerait « un énorme volume de critiques de la part d’autres Démocrates compte tenu de son hostilité avérée envers Israë l...juste au moment où on demande aux Israéliens de nous faire confiance sur les dossiers de l’Iran et du conflit arabo-israélien  ». Pour un militant démocrate ayant fait campagne pour Obama une telle nomination « serait incompatible avec son opinion de l’administration américaine  ».

Le RJC souligne par ailleurs que parmi les plus critiques en la matière on trouve des membres du Conseil National Démocrate Juif. Les exemples cités, allant de 2000 à2008 montrent un Chuck Hagel parmi les quatre Sénateurs – seulement - refusant de signer une lettre de soutien àIsraë l, refusant, avec dix autres Sénateurs, de signer une lettre adressée au Président Bush lui demandant de ne pas rencontrer Yasser Arafat avant qu’il ne mette un terme aux violences contre Israë l, refusant de signer une lettre demandant au Président Bush de mettre l’accent sur le danger iranien lors du G8 de 2004. De plus, en 2008, Chuck Hagel était complimenté par CAIR, le Conseil des Relations Amérique-Islam, connu pour sa proximité avec le Hamas. Et qui dénigrait d’autres personnages politiques comme Hillary Clinton ou Joe Biden.

CAIR est un organisme cité comme conspirateur non poursuivi, dans un procès se soldant par la condamnation de plus de cent personnes jugées coupables de financement du terrorisme, àsavoir un financement du Hamas. Un organisme àqui il est interdit de coopérer avec le FBI et qui est considéré comme représentant des Frères musulmans aux États-Unis. Ce que souligne Islamic Watch qui accuse également Hagel d’avoir tenu des propos antisémites... http://www.islamist-watch.org/blog/2012/12/hagel-the-horrible

Autre rappel du RJC : en 2010 Jennifer Rubin notait pour la revue Commentary que Hagel avait réclamé un cessez-le-feu immédiat lorsque Israë l avait été attaqué par le Hezbollah en 2006, ce qui mettait l’État hébreu en danger, se prononçait activement contre des sanctions contre l’Iran àplusieurs reprises ou enjoignait Barack Obama d’ouvrir des négociations avec le Hamas en 2006...

On pourrait multiplier les exemples...

« Il a un record d’hostilité envers Israë l exceptionnel  »

The Daily Beast cite, pour sa part, un militant pro-Israë l àWashington qui déclarait il y a peu : « il a un record d’hostilité envers Israë l exceptionnel  »... Ou cite encore Ira Forman, chargé des relations avec les communautés juives dans le cadre de la campagne pour la réélection de Barack Obama. Qui déclarait en 2009 qu’il s’opposerait àce que Hagel soit nommé àun poste plus important que celui qui lui avait échu, àsavoir la coprésidence du Comité Consultatif du Président en matière de renseignement étranger. The Daily Beast note toutefois qu’Iran Forman n’a pas souhaité répondre aujourd’hui àune question sur l’éventuelle nomination de Chuck Hagel au poste de ministre de la Défense des États-Unis...

Quant àses positions sur l’Iran, la revue note qu’il est membre du conseil d’Administration de la Deutsche Bank qui fait l’objet d’une enquête pour violation des sanctions auxquelles, justement s’opposait le Sénateur.

A propos du Hamas the Daily Beast cite un analyste qui souligne qu’un ancien Directeur du Mossad, Ephraïm Halévy, était, lui aussi en faveur du dialogue avec ce mouvement... mais c’était avant les dernières sorties de Khaled Meshal dans la Bande de Gaza : pour ce chef politique du Hamas, il faut détruire Israë l, purement et simplement. Préconiser un dialogue avec un tel partenaire semble relever, au mieux, de l’utopie ...

Dès lors, compte tenu de tout ce qui précède, une question se pose ; pourquoi, diable, Barack Obama envisagerait-il de choisi ce ministre de la Défense ? Ou donnerait-il àle croire...