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Printemps syrien : Tsahal place sous haute surveillance la frontière syrienne où s’installent des forces appartenant au Jihad Global
Hélène Keller-Lind
Article mis en ligne le 14 novembre 2012

Après la réplique israélienne àdes tirs d’obus de mortier contre son territoire le déplacement sur le Golan et les déclarations du Premier ministre Benyamin Netanyahou et du ministre de la Défense Ehoud Barak indiquent clairement qu’il ne saurait être question pour Israë l de laisser s’y ouvrir un nouveau front. D’autant que les forces rebelles qui s’y implantent, appartiennent au Jihad Global et sont plus hostiles encore àIsraë l que Bashar el-Assad....

Benyamin Netanyahou et Ehoud Barak sur le Golan : une sécurité essentielle 

Si Benyamin Netanyahou s’est rendu àSafed le 14 novembre, c’était pour inaugurer la structure permanente de la Faculté de Médecine de la ville. Car la vie continue et avec elle le progrès et la connaissance. Mais lors de cette inauguration le Premier ministre a mentionné la situation nouvelle àla frontière entre la Syrie et Israë l, avec ces tirs d’obus syriens des 11 et 12 novembre présentés comme aléatoires mais qui ont touché le territoire israélien alors qu’au sud du pays les terroristes de la Bande de Gaza font pleuvoir des dizaines de roquettes et missiles sur Israë l. Ce àquoi, après des répliques ponctuelles, Israë l réplique d’une manière bien plus large dans le cadre de l’opération Pilier de Défense lancée le 14 novembre en prenant pour cible des stocks d’armement, des rampes de lancement et autres infrastructures militaires appartenant au Hamas. Mais aussi en abattant dans une « frappe chirurgicale  » Ahmed Jabri, chef de l’aile militaire du Hamas, les Brigades al-Kassam, qui a perpétré des centaines d’attaques terroristes depuis des décennies.

Depuis Safed, Benyamin Netanyahou assurait : « nous suivons de près ce qui se passe de l’autre côté de la frontière avec la Syrie. Nous sommes bien décidés àdéfendre notre territoire et notre frontière. Nous l’avons fait clairement savoir àl’autre partie. La sécurité est le fondement de tout ce que nous faisons  ».

Plus tard le Premier ministre s’est rendu sur le plateau du Golan avec le ministre de la Défense. Ils ont vu la position syrienne qui a fait l’objet de répliques israéliennes – les distances sont très courtes, en effet, le Golan ne faisant que 1.158 kms carrés - et ont été informés quant àla situation par le Chef d’Etat-Major adjoint, le Général Yair Naveh et le Commandant de la zone nord, le général Yair Golan.

Tout peut arriver : des forces appartenant au Jihad Global, plus hostiles que le régime d’Assad s’installent le long de la frontière

Nouvelle déclaration de Benyamin Netanyahou qui précisait qu’ils étaient venus : « pour observer de près le déploiement et les actions de Tsahal par rapport aux nouveaux défis venant de Syrie  ». Il ajoutait : « il y a deux défis immédiats. L’un vient des tirs contre nos forces et notre territoire et l’autre des tentatives d’infiltration. Tsahal est bien préparé pour faire face àces défis. Une nouvelle réalité affecte le gouvernement syrien : de nouvelles forces émergent des fissures du régime syrien et de ses forces et s'installent. Affiliées au Jihad Global elles sont plus hostiles encore à Israël. Nous nous préparons à y faire face  ».

Le ministre de la Défense, quant àlui, se félicitait de la qualité du travail accompli par le commandement nord « pour suivre la désintégration pénible du régime d’Assad,  » précisant que «  presque tous les villages du pied de cette crête à son sommet sont déjà aux mains des rebelles syriens . L’ efficacité de l’armée syrienne ne cesse de diminuer.
Bien entendu, ce commandement garantira que personne ne puisse librement tirer sur nous et que la violence ne débordera pas sur le territoire israélien. Tout ceci s’inscrit dans une préparation plus large pour tout développement [ potentiel ].
Il est très difficile de prédire l’avenir de la Syrie et nous devons àla fois rester vigilants et alertes. Exactement comme dans d’autres zones.  » Allusion àl’opération Pilier de Défense qui était sur le point d’être lancée.

De Charybde en Scylla...

On assiste donc ici, depuis le plateau du Golan et en direct depuis Israë l, au pourrissement de cette version syrienne de ce qui a été appelé le « printemps arabe  ». Embellie apparente systématiquement détournée jusqu’ici puisque des dictatures dures et corrompues, certes, ont été remplacées par des régimes islamistes ou àforte coloration islamiste. Sans que les populations concernées n’y aient rien gagné ou ne puissent rien en espérer, bien au contraire.

Dans le cas présent si le régime de Bashar el-Assad, coupable de terribles massacres perpétrés contre sa propre population, était très hostile àIsraë l et si la situation était glaciale, une partie des forces rebelles, qui viennent d’être reconnues comme légitimes par les pays du Golfe puis Paris et Washington – avec plus de prudence que la France - ne font pas exception àla règle. En effet, être affilié au Jihad Global, ce que dénonce Benyamin Netanyahou, n’est guère synonyme de volonté démocratique ou de respect des droits de l’homme, et encore moins des femmes et va forcément de pair avec un antisionisme virulent et militant. C’est ce type de force qui est déjààl’œuvre dans le Sinaï que l’Égypte de Mohamed Morsi, un Frère musulman, ne contrôle pas...