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Premier Congrès des Amis d’Israël sur fond de « nazislamisme » : entre espoir, inquiétude et indignation.
Hélène Keller-Lind
Article mis en ligne le 5 avril 2012

Signal fort qu’a été la participation du ministre des Affaires étrangères venu redire la nature indéfectible de l’amitié entre la France et Israël à ce premier Congrès des Amis d’Israël le 3 avril à Paris. Signal fort aussi qu’a été la présence de nombreuses personnalités politiques de premier plan. Signal fort enfin que ces dizaines de signatures de personnalités politiques du Pacte d’amitié entre les deux pays. Pourtant une vive inquiétude a été exprimée par le Président du CRIF quant à la pérennité d’une présence juive en France et, au-delà, la survie de notre société. Et colère du Président de France-Israël pour qui il est temps de regarder la vérité en face.

Ce premier Congrès des Amis d’Israël aura duré près de quatre heures sans pause. Avec une assistance nombreuse mais fluctuante au fur et à mesure que l’heure avançait en cette soirée de semaine. Mais assistance passionnée et très réactive où l’on remarquait de nombreux politiques. Car il ne s’est pas agi que des liens entre la France et Israël mais aussi d’un état des lieux après les tueries de Toulouse et Montauban. « Rien ne sera plus jamais comme avant », disait d’ailleurs Arié Bensemhoun, délégué des « Amis » en préambule et après une minute de silence en hommage aux victimes. Déclaration reflétant un sentiment général.

Le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, après avoir réaffirmé que « l’amitié entre nos deux peuples et nos deux États est indéfectible », revenait d’ailleurs sur le voyage qu’il a fait le 21 mars pour accompagner les familles et les corps des victimes de la tuerie de l’école Ozar Hathora. « Une épreuve qui m’a marqué et restera gravée dans ma mémoire » dit-il, rappelant que le Président de la République avait qualifié « ce drame de tragédie nationale ».

Cette présence d’Alain Juppé aura été pour Claude Goasguen, l’un des fondateurs des « Amis d’Israël », « le fait le plus marquant de la soirée ». Importance que soulignait aussi la Présidente de la Fondation France-Israël, Nicole Guedj qui se félicitait des rapprochements enregistrés entre la France et Israël.

Un Nazislamisme bien implanté en toile de fond

Tueries évoquées au fil de la soirée, relevant d’un « nazislamisme » désormais bien implanté en France. Car, « depuis 2000 cette idéologie tisse sa toile sur les territoires perdus de la République », dénonçait Arié Bensemhoun. Même si, pourtant, « la France et Israël partagent les mêmes valeurs ». Même si, comme l’a constaté Richard Prasquier, « la découverte de ces assassinats épouvantables a provoqué une réaction de la communauté nationale incarnée par le Président de la République » et si « tous les conflits politique s’effaçaient devant l’horreur de ces actes ». Car le Président du CRIF, citait une série d’incidents récents. Comme cette exposition de photos mettant en scène le Hamas organisée à la Mairie d’Angoulême, Hamas reconnu comme étant une organisation terroriste en Europe ou en Amérique du Nord. Comme ceux qui comparent un extrémisme jihadiste assassin et une pratique stricte Juifs très pratiquants. Comme cette journaliste lui demandant s’il était certain que l’assassin de l’école Ozar Hatorah était antisémite, lui qui a mis une balle dans la tête d’une enfant juive à bout portant, « ce que l’on n’avait pas vu depuis les nazis ». Comme, encore, ces « explications psychosociales » de ces actes. Ou l’effacement du mot « juif » pour qualifier les victimes juives devenus simplement victimes du « racisme ». Il y a eu, disait Richard Prasquier, « des articles obscènes ». S’ajoute « une idéologie que l’on ne peut que comparer à l’idéologie nazie, une idéologie de haine incompatible avec le minimum des valeurs de notre société » avec ses « modérés » qui n’en sont pas et dont la présence avait été autorisée au Congrès de l’UOIF avant d’être interdite ».

Une toile de fond « extrêmement inquiétante » qui amène le Président du CRIF à se demander s’il y a là « un problème pour la pérennité des Juifs dans notre pays » et, en corollaire, la question de « la survie de notre société ».

« L’explication sociologique » des actes du tueur, « est absurde » notait le philosophe Yves-Charles Zarka au cours d’une table-ronde. Il dénonçait « l’idéologie antisémite diffusée dans les pays arabes, les écoles, les médias, les films, l’entraînement en Afghanistan où on apprend à tuer au-delà de toute inhibition humaine et une société susceptible d’accepter ou de comprendre ».

« La violence, le terrorisme et la haine sont une menace, un défi qui traversent toutes les nations du monde », en effet, notait Sammy Ravel, ministre plénipotentiaire d’Israël qui constatait que pour les confronter il faut donc « changer de méthode ». Il déplorait que « l’incitation à tuer des Juifs par un Mufti nommé par l’Autorité palestinienne ou l’assassinat de 5 membres de le famille Fogel dont un bébé de trois mois par des Palestiniens voici un an, n’ait pas provoqué ici l’indignation » que cela aurait dû avoir.

Une indignation sélective et des larmes de crocodile

Une table-ronde était consacrée à « l’indignation sélective » si en vogue aujourd’hui. Maître Goldnadel évoquant Stéphane Hessel, cette coqueluche à la mode, qui a déclaré dans un quotidien allemand que « par rapport à l’occupation israélienne, l’occupation nazie n’était rien », dénonçait le fait que François Hollande lui donne du « mon cher Stéphane ». Ou que les associations anti-racistes fassent des procès à Éric Zemmour ou Riposte Laïque au lieu de s’attaquer aux prêches haineux à Limoges, ou autres campagnes de BDS que d’autres font condamner. Gilles-William Goldnadel ne peut, dit-il « tolérer cette supercherie » ni, à propos de la tuerie de Toulouse, les « larmes de crocodile ». Il faut, dit-il, se demander « pourquoi ce jeune musulman né en France, peut entrer dans une école juive et tuer des enfants...Il faut regarder la situation en face ».

Pour Jacques Tarnéro, ce tueur « n’est pas tombé du ciel », en effet, pas plus que le « nazislamisme ». Et de citer « la diabolisation d’Israël, cause de tous les malheurs du monde depuis l’an 2000... des documentaires qui sont de la pure diffamation...alors que « Décryptage » - son film – est interdit d’antenne ». - Comme l’ont été les documentaires vérité de Pierre Rehov -. Comme son dernier ouvrage ou ceux de Pierre-André Taguieff ont fait l’objet d’un blackout médiatique quasi total.

« Le meilleur service à rendre à la communauté musulmane est une présentation authentique de la démocratie israélienne » pour le député-maire UMP et ancien ministre Claude Goasguen, président du groupe d’amitié France-Israël à l’Assemblée nationale et l’un des fondateurs des « Amitiés ». Il estime aussi qu’il faut surveiller « les mosquées où l’on raconte n’importe quoi.. »

Interventions

Nombre de politiques sont intervenus. Parmi eux le Secrétaire d’État Pierre Lellouche dénonçait quant à lui « le poison déversé dans les médias, répercuté sur Internet, qui peut avoir des effets dévastateurs...mais on ne doit pas tolérer un antisionisme alibi ». Concluant : « la société entière doit s’interroger sur ce qui s’est passé ».

Christian Estrosi, ancien ministre et député-maire UMP de Nice, rappelait qu’il faut tirer les leçons du passé, ce qu’il fait en emmenant depuis des années des élèves de 3ème à Auschwitz-Birkenau. Pour Valérie Rosso-Debord, députée UMP de Meurthe et Moselle, « Israël, ce miracle de volonté et de démocratie... a toujours représenté l’Europe et l’Occident et un allié de poids ». Et « il faut une tolérance zéro pour les violences antisémites ». Son utilisation du mot « colonies » fut toutefois très contesté dans la salle, comme le fut Alain Juppé, par ailleurs très applaudi, lorsqu’il utilisa ce terme.

La députée dénonçait « l’importation du conflit », mettant en cause une grande partie de l’extrême-gauche et une partie de la gauche » et « une antisémitisme qui se dissimule derrière un antisionisme de plus en plus violent ». Elle citait le Front de Gauche et un Jean-Luc Mélanchon qui se fait l’écho d’un Théodorakis antisémite.

Manuel Vals, député maire P.S., a tenu un discours impeccable sur Israël et le sens du sionisme, estimant par ailleurs, que « l’on a trop tardé » à se préoccuper de « l’UOIF au cœur de l’organisation du culte musulman en France ». L’ancien Premier ministre P.S. Edith Cresson retraçait son propre parcours et les raisons de son attachement à Israël qu’elle fit entrer au sein de l’Union européenne dans le domaine scientifique.

Intervention sobre de l’ancien ministre Christine Boutin qui dénonçait une tuerie dans un sanctuaire de la République et estimait qu’Israël devrait être montré en exemple. Le Pasteur Florence Taubmann, Présidente de l’Amitié Judéo-Chréteinne, ainsi que le Dr. Kieusseyan, de l’association arménienne Sassoun témoignaient de leur soutien et de leur amitié lors d’une table-ronde.

Retenu par un meeting, Jean-François Copé avait adressé un message vidéo de soutien. Autre vidéo : le Président de la République lorsqu’il avait déclaré être un ami d’Israël.

La situation du « printemps arabe » et de l’Iran, entre inquiétudes et espoirs, étaient évoqués par Alexandre Adler et Michel Taubmann. Un film montrait des réalisations exceptionnelles israéliennes.

Le Pacte « je suis un ami d’Israël » a d’ores et déjà été signé par près de 80 élus et personnalités politiques.



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