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Shlomo Sand, « négationniste » israélien, serait-il le maître à penser d’Alain Juppé ?
Hélène Keller-Lind
Article mis en ligne le 20 juillet 2011
dernière modification le 22 juillet 2011

Voici que le ministres des Affaires étrangères français voit un problème dans le fait de qualifier Israël d’État juif – qu’il est bel et bien -, citant l’existence d’Arabes israéliens. Or, le 15 juin 2011 Shlomo Sand, Israélien pour qui « le peuple juif n’existe pas, » un nouveau « négationnisme, » adressait une lettre ouverte à Alain Juppé pour lui demander, justement, de rejeter la demande de Benyamin Netanyhou faite aux Palestiniens, à savoir reconnaître qu’Israël est un État juif....
Lire aussi : L’expression « Etat juif  » qu’abhorre M. Abbas figure en toutes lettres à une vingtaine de reprises dans le Plan de partage de l’ONU (1947) debriefing.org)

Un ministre des Affaires étrangères qui oublie la teneur d’une résolution de l’ONU

Un des fonctionnaires zélés du Quai d’Orsay aura-t-il fait remonter la lettre ouverte adressée le 15 juin de cette année par Shlomo Sand à son ministre ? Toujours est-il qu’Alain Juppé reprend les arguments de celui-ci pour dire que l’idée d’État juif lui pose problème, citant à ce propos l’existence d’Israéliens arabes. Ceci dans le cadre de la menace brandie par l’Autorité palestinienne – qui siège sans mandat - de demander la création d’un État palestinien en septembre à l’ONU...Or, si Les États-Unis ont clairement annoncé qu’ils utiliseraient leur droit de veto contre cette demande, la France n’a toujours dit ni oui ni non jusqu’ici...Cette déclaration d’Alain Juppé a donc de quoi inquiéter quant à ce que décidera alors la France.

Le CRIF a réagi diplomatiquement au contenu de cette déclaration, se disant étonné....et rappelant une vérité historique qui n’aurait pas dû échapper au ministre : « dans sa résolution 181 du 29 novembre 1947, l’Assemblée générale des Nations Unies a voté en faveur de l’existence d’un « Etat Juif » et d’un « Etat arabe » sur les 20% de la Palestine mandataire, puisque 80% de ce dernier territoire avait d’ores et déjà été attribués par les Anglais à l’Etat arabe de Transjordanie.

Shlomo Sand, négationniste d’un nouveau genre, enjoint Alain Juppé de voter pour la création d’un État palestinien

Mais des historiens sont venus depuis quelque peu brouiller les cartes...parmi eux, ce professeur d’histoire à l’Université de Tel Aviv, Shlomo Sand, auteur d’un ouvrage dans lequel il prétend démontrer que le « peuple juif n’existe pas, » ce qui lui a valu d’être qualifié de négationniste d’un genre nouveau, par Éric Marty notamment

Ce même Shlomo Sand adressait le 15 juin dernier une lettre ouverte « Israël ne peut être réduit à un État juif » à ce même Alain Juppé, rappelant que « la France va se trouver, très prochainement, face à une décision majeure pour l’avenir du Moyen-Orient. En septembre prochain, à l’ONU, elle aura à statuer sur la création et la reconnaissance d’un État palestinien aux côtés de l’État d’Israël. » Et il donnait son point de vue sur la question : « En tant qu’Israélien, j’espère vivement que la France optera sans équivoque pour la reconnaissance et la création de cet État, dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale. Je suis certain que l’avenir d’Israël dépendra d’une évolution positive en ce sens... » Il ajoutait que « aucun dirigeant palestinien respectable ne pourra reconnaître Israël comme État juif et hypothéquer, par là même, les droits fondamentaux des Israéliens arabes ainsi que leur revendication d’une pleine égalité civique et politique. »

[A noter que les Arabes israéliens jouissent de bien plus de droits que les citoyens arabes des pays arabes environnants devenus Judenrien....c’est parce qu’ils n’avaient aucun de ces droits que les Arabes des pays avoisinants ont manifesté ou manifestent encore...au péril de leur vie...]

Ces déclarations de Shlomo Sand sont assorties d’une demande claire à propos de la demande de reconnaissance d’Israël en tant qu’État juif  : « je m’adresse à vous, Monsieur le ministre des Affaires étrangères, pour que l’exigence de Netanyahou soit clairement rejetée. » Et, selon lui, ne pas reconnaître en Israël ce qu’il est, à savoir un État juif, serait gage de sécurité car « le futur d’Israël dépendra de la création, à ses côtés, d’un État palestinien, la reconnaissance d’Israël comme État de tous ses citoyens constitue une garantie pour sa sécurité et sa pérennité. » État dans les « frontières » de 67, toujours selon lui.... ( sic !et venant d’un historien qui ne semble pas savoir qu’il ne s’agissait pas de frontières...)

On s’étonne qu’un Israélien, universitaire, de surcroît, ne sache pas ou ne comprenne pas ce qu’est le sens de la demande de Benyamin Netanyahou qui l’a pourtant expliquée encore et encore, démontrant que ce refus de reconnaître Israël en tant qu’État juif est au cœur du conflit et que il ne pourra y avoir de paix tant que les Palestiniens ne reconnaîtront pas « qu’Israël est un État juif, l’Etat-nation du peuple juif » au même titre qu’il y aura « un Etat-nation pour les Palestiniens. » Le Premier ministre donnant pour preuve la durée d’un conflit qui débuta « alors qu’il n’y avait pas de « territoires », pas de soldats israéliens en Judée, en Samarie ou à Gaza, pas de réfugiés pour la moitié de cette période, et Jérusalem était divisée. La moitié était aux mains des Arabes... »

Alain Juppé aurait-il donc puisé ses arguments dans ces écrits d’un Israélien si peu représentatif d’un peuple à qui il dénie toute existence ?



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