Au lieu d’apporter plus de répression et de dureté, il y a une opportunité pour que le printemps arabe en vienne à ressembler à l’Exode, le tout premier “Printemps de Liberté » de l’humanité. Comme les années précédentes, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a utilisé la célébration du Jour de l’Armée de son pays pour cogner sur Israël et les USA. Le 18 avril, date de l’établissement des forces armées d’Iran – qui ont été effectivement mises sur la touche par les Gardes Révolutionnaires de la République Islamique – est couramment commémoré par des processions nationalistes de missiles, de tanks et de légions de soldats en uniforme ; et il est devenu habituel pour Ahmadinejad d’émettre des menaces contre l’Etat juif et des insultes contre le rempart de la liberté et de la démocratie, l’Amérique.
« Un nouveau Moyen-Orient va émerger sans la présence de Etats Unis et du régime sioniste et de leurs alliés dans un futur proche » a déclaré Ahmadinejad, proclamant que « les USA et Israël complotaient pour déclencher un conflit irano-arabe entre la shia et les sunnisme ». Le dirigeant iranien a aussi dénoncé « l’impérialisme des USA » dans la région, disant : « les gouvernements et les nations régionales doivent rester vigilants pour vaincre les complots des USA ». Selon Ahmadinejad, le peuple iranien et les nations de la région sont insatisfaites de l’existence d’Israël et continueront leur combat « jusqu’à la défaite des USA et du régime sioniste dans la région ».
Les déclarations du dictateur iranien ont été faites alors que des millions de Juifs en Israël, en Amérique et ailleurs dans le monde – y compris en Iran – s’apprêtaient à s’asseoir pour leur Seder de Pessah’. Son discours était littéralement la confirmation de ce qui est écrit dans la Haggadah : « … A chaque génération, il y a ceux qui se dressent contre nous pour nous annihiler ».
Heureusement, à l’opposé des générations précédentes, entre le Peuple juif et ses ennemis il n’y a pas seulement la foi religieuse que le « D.ieu saint, l’Unique… le sauve de leurs mains », mais aussi une armée juive et la souveraineté politique juive soutenue par des nations occidentales qui valorisent l’idéal de la liberté d’abord introduit dans l’humanité par l’histoire biblique de l’Exode.
Malheureusement, la prédiction d’Ahmadinejad que les changements révolutionnaires actuels qui balaient la région conduiront à un plus grand antagonisme contre Israël et les USA et par conséquent, à davantage de cette même direction répressive, arriérée et / ou fondamentaliste n’est pas moins valide que les vues plus optimistes qui voient le ‘Printemps Arabe’ comme annonciateur d’un brillant nouvel avenir pour le monde arabe.
Des messages contradictoires sont véhiculés depuis l’Egypte par exemple, concernant le futur des accords de paix de Camp David avec Israël. Et la menace que les Frères Musulmans deviennent une force dominante en Egypte est très réelle. Un tel développement renforcerait ensuite Gaza contrôlé par le Hamas.
En Libye, le peu que l’on sache au sujet des rebelles qui reçoivent actuellement le soutien occidental pour combattre Mouammar Khaddafi n’est pas rassurant. Le Mouvement Islamique Libyen pour le Changement, l’un des groupes rebelles, était auparavant formé d’islamistes, et le Conseil National de Transition, le groupe formé par les rebelles anti-Khaddafi pendant le soulèvement de 2011, était soutenu par Abu Yahya, un officiel d’al Qaïda né libyen, qui diffuse un message vidéo pressant les rebelles de Benghazi de combattre pour l’établissement d’un régime islamique.
En Syrie aussi, l’avenir est incertain. Mais cette incertitude même, au milieu d’un régime qui est apparu jusque récemment comme relativement stable, souligne les risques impliqués pour Israël de caler ses espérances de sécurité et de stabilité trop lourdement sur des accords de paix. Si Israël avait signé avec le régime d’Assad et cédé les Hauteurs du Golan, il se trouverait aujourd’hui non seulement dépourvu d’un important atout géographique stratégique après une évacuation douloureuse de milliers de Juifs paisibles, mais il se trouverait aussi sans aucune assurance de relations de paix futures avec le régime qui pourrait remplacer la direction alaouite actuelle. Nombre des mêmes préoccupations s’applique au processus de négociation avec les Palestiniens.
Ceci n’est pas pour dire qu’aucun accord de ce type ne peut être conclu ; c’est pour souligner l’impératif permanent pour Israël, en dépit de tels accords, d’être capable de se protéger lui-même, quoiqu’il puisse advenir, à l’encontre de glissements et de changements dans cette région instable.
Tandis qu’Ahmadinejad fera sans le moindre doute tout ce qui est en son pouvoir pour réaliser ses sinistres prédictions, il revient à ceux qui soutiennent les vraies libertés de faire ce qu’ils peuvent pour assurer que le Printemps Arabe conduit à la réalisation croissante des idéaux occidentaux comme la liberté et l’égalité, de même qu’un diminution de l’antagonisme à l’égard de l’Amérique et d’Israël, les représentants de ces idéaux. Le surgissement du mécontentement populaire contre des autocraties héréditaires corrompues a le potentiel de conduire vers une vie meilleure les quelques 350 millions d’habitants du monde arabe, dont un tiers sont illettrés, selon l’Organisation de la Ligue Arabe pour l’Education, le Culture et la Science.
Au lieu d’apporter plus de répression et de dureté, il y a une opportunité pour que le printemps arabe en vienne à ressembler à l’Exode, le tout premier “Printemps de Liberté » de l’humanité. Les présages, il faut le dire, ne sont pas bons. Mais ce résultat – le cauchemar d’Ahmadinejad – ouvrirait au contraire la voie à une vraie paix et à la stabilité dans la région.