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Qui paie le voyage de Hessel et Debray reçus par le Hamas àGaza ? Les scandales de la politique extérieure française
Hélène Keller-Lind
Article mis en ligne le 28 octobre 2010

L’invitation de Stéphane Hessel et Régis Debray par le Centre Culturel Français de Gaza, qui dépend du Quai d’Orsay, est scandaleuse car comment prétendre qu’inciter àla haine et la violence contre Israë l a quoi que ce soit àvoir avec la culture ou la paix. Cela est d’autant plus scandaleux que ces personnages ont été reçus par Ismael Hanyeh, chef du Hamas, organisation reconnue comme terroriste par l’Union Européenne ou les États-Unis. Mais le scandale ne s’arrête pas là...

La lecture du compte-rendu de la visite de Stéphane Hessel et Régis Debray àIsmaë l Hanyeh donne la nausée

Hessel et la Nakba, Debray et la justice gazaouie

L’ancien ambassadeur de France a « exprimé sa peine de voir l’attitude de la communauté mondiale qui depuis la Nakba de 1948 [ ndlr. Terme arabe pour : la « catastrophe  » que fut la renaissance d’Israë l, votée par les Nations unies ] n’aide pas les Palestiniens àrécupérer leurs droits et de voir qu’il y a un double standard dans l’application des lois internationales qui penche en faveur d’Israë l.  »

Ensuite, « il a exprimé l’espoir que la situation changerait et que les Palestiniens récupéreraient leurs droits et établiraient leur État. Il espère aussi que le loi internationale et la déclaration universelle des droits de l’homme serait appliquée avec justice.  » L’ancien ambassadeur a été l’un des rédacteurs du projet de cette déclaration, était-il rappelé.

Il faut préciser que Stéphane Hessel soutient activement la campagne de BDS illégale en France. Des tenants de cette campagne ayant manifesté illégalement leur haine hystérique d’Israë l – les hurlements des manifestants sont édifiants - sont punis par les tribunaux, comme ce fut encore le cas récemment .

On ne rapporte pas les déclarations de Régis Debray, décrit comme « le conseiller de l’ancien Président François Mitterand.  » Il ne semble toutefois pas qu’il ait émis la moindre objection en entendant le « Premier ministre  » gazaoui, dont il devait connaître àcoup sà»r le pédigrée haineux ou sa volonté de détruire Israë l avant de se rendre dans la Bande de Gaza.

A moins qu’inciter les enfants palestiniens à « massacrer les Juifs  »>http://palwatch.org/STORAGE/special reports/Hamas goals Subjugation and genocide.pdf] ne corresponde àl’idée que se font ces deux personnages de la jutice et du droit international.

Ils ont été reçus en présence du « ministre de la Justice  » gazaoui Mohammed Al-Ghoul – celui-làmême qui fait exécuter, enfermer dans des conditions terribles et torturer les opposants ou ceux qui sont accusés àtort ou àraison de « collaboration avec Israë l  » dans des procès qui n’ont sans doute rien d’équitable - et de Issam Younis, directeur du centre Mizan pour les droits de l’homme, Ismaë l Hanyeh a demandé àses hôtes « d’aider le peuple palestinien dans sa recherche de la liberté et déclaré que son gouvernement est prêt àouvrir un dialogue avec l’Occident. Il a demandé instamment àses hôtes d’aider le peuple palestinien àse débarrasser de l’occupation, àmettre un terme àla colonisation et àétablir leur État indépendant avec Jérusalem pour capitale. Il a souligné l’importance de mettre un terme au siège qui opprime le peuple palestinien, surtout àGaza qui est devenu une grande prison. Il a souligné l’importance d’un dialogue direct avec les gouvernements occidentaux pour qu’ils sachent ce que sont les positons et les idées du gouvernement palestinien.  »

Petites remarques  : les deux compères, décrits comme « une délégation française  » par les agences de presse palestiniennes , n’ont, semble-t-il, exprimé aucune objection aux propos d’Hanyeh, reconnaissant donc de ce fait que le seul représentant du « peuple palestinien  » est le Hamas....ce qui n’empêche pas la France d’être àtu et àtoi avec Abbas et Fayyad...

La France et ses contacts avec le Hamas et l’aide apportée

De la part d’Hanyeh, ces demandes sont superfétatoires car, comme le disait clairement Andrew Whitley, le directeur de l’UNRWA pour le bureau de New York, de tels contacts existent entre des pays occidentaux et le Hamas. Il déplorait aussi que l’on berce les Palestiniens d’illusions irréalistes et donc cruelles quant àun «  retour  » supposé. Il a aussitôt été désavoué par l’agence onusienne et vilipendé par les Palestiniens Hanyeh voudrait sans doute qu’ils soient officiels.

Ces contacts existent en ce qui concerne la France qui se vante d’être le seul pays àavoir maintenu un Centre Culturel àGaza. Son directeur admet d’ailleurs avec satisfaction qu’il a une dimension politique indéniable, comme il le faisait àpropos de la Nuit Blanche sur les ondes d’Europe1... Il n’y aurait rien àredire si cela était fait dans une optique de paix, ce qui n’est pas le cas mais est tout le contraire, ou si cela pouvait aider en quoi que ce soit àrendre le sort de Guilad Shalit moins terrible, ce qui n’est, hélas, visiblement pas le cas non plus...

D’ailleurs, ces personnages représentaient-ils la France  ? C’est, après tout le Quai d’Orsay qui a organisé et payé leur voyage...

Et bien sà»r la collaboration française avec les autorité « de facto  » gazaouies, c’est-à-dire le Hamas est multiforme  : bourses, aides aux universités, y compris islamique, constructions ou reconstructions, notamment par le biais de l’AFD qui a versé àce jour 14 millions d’€, soutien aux ONG, programme et fêtes au Centre culturel, etc. On se demande ce que peut bien en être la contrepartie...De plus ces contacts se font en fermant les yeux sur les violations bien réelles aux droits de l’homme dans ce Territoire d’où s’est retiré Israë l, notamment les droits de la femme, alors que 75% des femmes de Gaza ont subi ou subissent des violences et alors que la Bande de Gaza est utilisée comme base de tirs de roquettes contre les populations civiles du sud d’Israë l.