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Mahmoud Abbas pris à partie avant même le début annoncé de négociations directes avec Israël...
Hélène Keller-Lind
Article mis en ligne le 20 août 2010

On ne peut pas dire que le Président de l’Autorité palestinienne brûle d’envie de reprendre des négociations avec Israël, ni qu’en perpétuant l’enseignement de la haine, ou en invoquant sa lecture de la Résolution 194, il fasse de son mieux pour qu’elles aboutissent. Mais son action est entravée également par une opposition virulente, mis à part de Hamas. Ainsi des dizaines d’intellectuels palestiniens lui reprochent aujourd’hui d’avoir reconnu que des Juifs ont vécu au Moyen-Orient.

Où il est exigé le droit au retour des « exilés... chez eux »

Ils sont des dizaines à avoir signé cette déclaration. Des dizaines de « Palestiniens qui ont des points de vue et des engagements divers - érudits, intellectuels, artistes, militants, syndicalistes, défenseurs des droits humains et dirigeants appartenant à la société civile, à l’intérieur de la Palestine historique et en exil - qui sont unis par notre engagement pour que se réalisent les droits fondamentaux de tous les Palestiniens, en particulier notre droit inaliénable à l’autodétermination. Ce droit, reconnu universellement, comprend, au minimum, la fin de l’occupation et de la colonisation dans la bande de Gaza et la Cisjordanie, y compris à Jérusalem, une égalité pleine et entière des citoyens palestiniens d’Israël, et le droit au retour des réfugiés palestiniens et de leurs descendants. »

On pourrait croire que les signataires qui mentionnent Israël reconnaissent, au minimum, l’État hébreu. Si ce n’est que dans la même lettre ouverte ils demandent à Mahmoud Abbas de retirer une phrase qu’il prononçait le 9 juin lors de sa rencontre avec le Comité Amérique Israël des Affaires publiques. Il y disait, affirment-ils, «  je ne nierais jamais qu’il y ait un droit juif à la terre d’Israël. »

Les signataires la considèrent, en effet, comme « une grave trahison des droits collectifs du peuple palestinien. » Précisant que « aucune institution palestinienne ni dirigeant palestinien n’a jamais accepté une revendication exclusivement juive de la Palestine. » Ils évoquent bien entendu au passage «  l’apartheid  » auquel seraient soumis les citoyens palestiniens d’Israël, oubliant que ces citoyens élisent des députés à la Knesset -dont une certaine Hanin Zoabi qui prône avec virulence la fin de l’État hébreu...-

Ils en appellent à des élections palestiniennes « légales et démocratiques » garantissant leur droit « de vivre libres, dignes et dans le cadre d’une paix juste dans notre patrie ancestrale. » Ce qui passe, selon eux, par « le droit des réfugiés palestiniens à rentrer chez eux. »

L’Université de Bir Zeit soutenue par la France


Parmi les premier signataires et ceux qui les ont suivis on remarque un Professeur d’histoire de l’Université de Bir Zeit. A noter que la France, par le biais de son consulat à Jérusalem soutient activement cette université et a notamment mis en place un « fonds de solidarité prioritaire lancé en 2007 par le Consulat Général de France, en vue de renforcer les compétences juridiques de l’université de Birzeit. Financé à hauteur de près de 2 millions d’euros par le ministère français des Affaires étrangères et européennes, ce projet a permis depuis un an à une dizaine de professeurs français de venir enseigner à Birzeit, pour des durées d’une à trois semaines.... »

D’ailleurs, «  l’appui de la France à l’Université de Birzeit remonte à une quinzaine d’années, avec la création de l’Institut de droit en 1994, qui a ouvert la voie, dix ans plus tard, à la mise en place de la Faculté de droit et d’administration publique. Il s’agit d’un volet majeur de la politique de coopération universitaire de la France dans les Territoires palestiniens. » Et la France emploie actuellement trois intervenants dans cette université -

Dommage que cette belle contribution juridique de la part de la patrie des Droits de l’Homme ne soit pas couronnée de succès....En effet, en juillet 2010 l’un des enseignants de l’auguste université accusait Israël d’avoir empoisonné Yasser Arafat De plus cette université organisait fin juillet 2010 une conférence avec des organisations militant activement pour un « boycott, désinvestissement et sanctions » anti-israélien. Leur but étant d’isoler Israël, selon eux, « un État d’apartheid » etc.


Un professeur honoraire ignorant


[Naseer Aruri, Professeur honoraire de l’Université de Massachusetts de Dartmouth en Sciences Politiques, est également l’un des premiers signataires. Il est donc très étonnant de lire sous sa plume en mai 2010 qu’il ne peut y avoir l’établissement de deux États dans la région parce que « il y a un consensus sioniste sur l’établissement d’un seul État sous la souveraineté exclusivement israélienne allant du Jourdain à la Méditerranée sur la Palestine d’avant 1948. » ( sic) Il confond sans doute avec Yasser Arafat qui voulait, parmi d’autres, un État palestinien justement sur cette étendue


Un professeur en Loi islamique et jurisprudence pro-boycott universitaire

Un Professeur de la prestigieuse Université Columbia de New York expert en Sharia qu’il affectionne, signe également cette lettre reprise, entre autres, par info-palestine Il avait signé en janvier 2009 une lettre appelant au « boycottage des institutions académiques israéliennes » alors qu’il était Professeur à Montréal, université Mac Gill

On pourrait multiplier ad nauseam les exemples de ce que sont ces « intellectuels palestiniens... »


Désinformation selon l’OLP et reconnaître le passé ne préjuge pas de l’avenir

Les accusations portées contre Mahmoud Abbas sont de la désinformation réplique le Bureau de l’OLP à Washington. Le Président palestinien s’étant borné à dire, selon ces représentants officiels palestiniens, que « personne ne nie la réalité de ] l’histoire juive au Moyen-Orient . Un tiers du Saint Coran parle des Juifs au Moyen-Orient, dans cette région. Personne, de notre côté du moins, ne nie qu’il y avait des Juifs en Palestine et au Moyen-Orient. »

Présence historiquement avérée et donc reconnue, mais il ne faut pas perdre de vue que pour l’Autorité palestinienne cela ne peut avoir d’incidence sur le présent. Celle-ci ne se privant pas d’accuser encore et encore les Israéliens de vivre sur des « terres volées », le martèle aux enfants palestiniens ... et enjoignait en mai dernier aux Israéliens de « repartir en Europe ou en Éthiopie » Le communiqué du Bureau de l’OLP de Washington dit d’ailleurs très clairement que cette déclaration de Mahmoud Abbas n’implique en rien « l’acceptation d’une revendication juive exclusive de la Palestine. » Où sont donc passé pour l’Autorité palestinienne l’acceptation de « deux États » ?


Ce que veut l’Autorité palestinienne. Un signal édifiant

Et l’OLP de Washington de « rassurer. » « L’OLP croit à un accord négocié sur la question des réfugiés, basé sur la Résolution 194. Le Président a dit à maintes reprises que tout accord final négocié sera soumis à un référendum public qui donnera aux Palestiniens le dernier mot. »

Résolution 194. Cette fameuse Résolution de l’Assemblée générale, adoptée en décembre 1948 et qui demande, entre autres, que « il soit permis aux réfugiés qui veulent rentrer chez eux et vivre en paix avec leurs voisins de le faire dès que possible et que soit payées des indemnités à titre de compensation pour les biens de ceux qui choisissent de ne pas retourner et pour toute perte ou dégâts qui y auraient été commis, selon les principes de la loi internationale ou en équité, ce qui doit être mis en place par les Gouvernements ou autorités responsables. » Resolves that the refugees wishing to return to their homes and live at peace with their neighbours should be permitted to do so at the earliest practicable date, and that compensation should be paid for the property of those choosing not to return and for loss of or damage to property which, under principles of international law or in equity, should be made good by the Governments or authorities responsible ;

Il faut souligner à ce propos que le Monde diplomatique désinforme en traduisant à tort le début de la Résolution par ces mots : « qu’il y a lieu de permettre aux réfugiés qui le désirent, de rentrer dans leurs foyers le plus tôt possible et de vivre en paix avec leurs voisins,... »

Par ailleurs, il ne fait aucun doute que les réfugiés ou le plus souvent leurs descendants – dont il n’est pas question dans cette Résolution - signataires de cette lettre ouverte à Mahmoud Abbas, ni ceux qu’ils représentent, militants actifs de la campagne BDS y compris, ne veulent « vivre en paix » avec d’éventuels voisins juifs en Israël.


Et l’OLP n’invoque bien évidemment pas la Résolution 242, adoptée, elle en novembre 1967, par le Conseil de Sécurité et qui préconise, entre autres, « un règlement juste du problème des réfugiés. » Problème non seulement des réfugiés palestiniens mais aussi des réfugiés juifs qui durent fuir les pays arabes dont ils étaient citoyens depuis des siècles et dont un grand nombre s’étaient réfugiés en 1948 dans l’État d’Israël à peine né avec toutes les difficultés que cela impliquait De cette Résolution 242 il n’est donc pas question en ce qui concerne Mahmoud Abbas. Elle est pourtant primordiale aux yeux des Israéliens


Des négociations directes qui ne s’annoncent donc pas sous les meilleures augures à en croire ces déclarations palestiniennes, reprises dans leur intégralité par l’agence Ma’an. Cette mise au point de l’OLP laisse d’ailleurs de marbre les signataires de cette Lettre Ouverte . A l’instar d’un autre Professeur de Droit américano-palestinien, George Bisharat, en poste dans une faculté de Droit de San Francisco.

Mahmoud Abbas a réitéré les remarques contestées sur Al-Jazeera, dit-il. Et il accuse le Président ainsi que la direction palestinienne de ne pas être légitimement au pouvoir, après avoir perdu des élections en 2006 au profit du Hamas. Il les accuse aussi d’avoir « perdu tout contact avec les Palestiniens, notamment ceux de la Diaspora »

Un gros pavé dans la marre à la veille d’une reprise annoncée des négociations...
Dans ces conditions, que vaudra tout éventuel accord entre Mahmoud Abbas et Benyamin Netanyahou ? Les réalités du contexte, côté Autorité palestinienne, sont d’ailleurs inquiétantes aussi.


Aller négocier à reculons et en incitant à la haine des interlocuteurs


Mahmoud Abbas se sera fait prier pendant des mois
pour accepter enfin des négociations directes avec Benyamin Netanyahou que réclame celui-ci depuis son élection. Il aura fallu que d’énormes pressions s’exercent de toutes parts pour qu’il y consente.

Par ailleurs, sous sa houlette, comme sous Yasser Arafat, l’Autorité palestinienne continue à enseigner la haine d’Israël et des Juifs tous azimuts. Y compris pendant que se tenaient des « négociations indirectes » par l’intermédiaire du représentant américain, George Mitchell – à ce propos on n’a pas beaucoup vu ni entendu sur ce point crucial celle qui se décrit pourtant comme son « homologue » pour la France .... - et en dépit des promesses faites au Président Obama par Mahmoud Abbas Et Mahmoud Abbas ou Salam Fayyad - tant prisé par le Quai d’Orsay – n’hésitent guère à mettre la main à la pâte de la haine d’Israël


« Recette pour un désastre »
commente d’ailleurs l’équipe de The Israel Project qui s’est rendue sur place pour y rencontrer Mahmoud Abbas, Salam Fayyad entre autres dirigeants palestiniens. Si, de toute évidence, les réponses du Président et du premier ministre relevaient de la langue de bois, le négociateur professionnel qui n’a jamais fait avancer la paix d’un iota, Saeb Erakat, leur répondit que« l’Autorité palestinienne enseignera la paix quand il y aura la paix... »

La France où est interdite la vente de Mein Kampf sans une préface qui contient un avertissement très clair quant aux dangers d’une incitation à la haine, devrait comprendre que l’incitation palestinienne est tout aussi dangereuse et ne peut présager d’aucune volonté de paix, côté palestinien.



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