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Ces emm… de Juifs
Charles Krauthammer- washingtonpost.com | Adaptation française de Sentinelle 5770 ©
Article mis en ligne le 4 juin 2010

Le monde est scandalisé par le blocus de Gaza par Israël. La Turquie dénonce son illégalité, son inhumanité, sa barbarie, etc… Les suspects habituels de l’ONU, le Tiers Monde et les Européens, les rejoignent. Le gouvernment Obama tergiverse. Mais comme Leslie Gelb, ancien président du Conseil des Relations Etrangères l’écrit, le blocus n’est pas seulement parfaitement rationnel, il est parfaitement légal. Gaza sous la férule du Hamas est un ennemi autoproclamé d’Israël – une déclaration confirmée par plus de 4.000 roquettes tirées sur le territoire civil d’Israël. Pourtant, s’étant juré une belligérance incessante, le Hamas se proclame victime quand Israël impose un blocus pour l’empêcher de s’armer avec encore plus de roquettes.

Pendant la Seconde Guerre Mondiale, sous le règne d’une totale légalité internationale, les Etats Unis ont exercé un blocus contre l’Allemagne et le Japon. Et pendant la crise des missiles de 1962, nous avons instauré un blocus (« mise en quarantaine ») de Cuba. Les bateaux russes transportant des armes se dirigeant vers Cuba s’en retournèrent parce que les Soviétiques savaient que la Marine de guerre des USA soit les aborderait, soit les ferait couler. Pourtant Israël est accusé de crime international pour pratiquer précisément ce que John Kennedy a fait : imposer un blocus naval pour empêcher un état hostile d’acquérir un arsenal meurtrier.

Oh mais les bateaux destinés à Gaza n’étaient-ils pas en mission de secours humanitaire ? Non. Autrement, ils auraient accepté l’offre d’Israël de débarquer leur cargaison dans un port israélien, d’être inspectés à la recherche de matériel militaire, et que le reste soit transporté en camions par Israël à Gaza – comme chaque semaine 10.000 tonnes de nourriture, de médicaments et de fournitures humanitaires sont envoyés par Israël à Gaza.

Pourquoi l’offre a-t-elle été refusée ? Parce que, comme l’organisatrice Greta Berlin l’a admis, la flottille n’avait pas un objectif humanitaire mais celui de briser le blocus, à savoir mettre fin au régime d’inspection par Israël, ce qui signifierait des expéditions illimitées à Gaza et donc l’armement illimité du Hamas. 

Israël a déjà par deux fois intercepté des bateaux bourrés d’armes iraniennes destinées au Hezbollah et à Gaza. Quel pays autoriserait cela ?

Mais encore plus important, pourquoi Israël doit-il même recourir au blocus ? Parce que le blocus est la position de repli d’Israël alors que le monde lui dénie systématiquement la légitimité de ses moyens traditionnels de se défendre – par la défense active de l’avant (1).

(1) Défense de l’avant : en tant que petit pays densément peuplé entouré d’Etats hostiles, Israël a dû, au cours de son premier demi-siècle, adopter une défense de l’avant – menant des guerres sur le territoire ennemi (comme dans le Sinaï et les Hauteurs du Golan) plutôt que sur son propre territoire.

Quand ce fut possible (dans le Sinaï par exemple), Israël a échangé un territoire contre la paix. Mais quand les offres de paix ont été refusées, Israël a conservé le territoire comme zone tampon de protection. Ainsi Israël a conservé une petite bande au Sud Liban pour protéger les villages du Nord d’Israël. Et il a fallu beaucoup de pertes à Gaza, plutôt que d’exposer les villes de la frontière d’Israël aux attaques terroristes palestiniennes. C’est pour la même raison que l’Amérique mène une guerre écrasante en Afghanistan : vous les combattez là-bas, de façon à ne pas avoir à les combattre ici.

Mais sous l’effet d’une immense pression extérieure, Israël a cédé. Les Israéliens se sont fait dire que l’occupation n’était pas seulement illégale, mais à la racine des insurrections anti-Israël – et que donc le retrait, en extrayant la cause, apporterait la paix.

Le territoire contre la paix. Vous rappelez-vous ? Bien, au cours de la décennie passée, Israël a donné la terre – évacuant le Sud Liban en 2000 et Gaza en 2005. Qu’ont-ils obtenu ? Une intensification de la belligérance, une lourde militarisation du côté ennemi, de nombreux enlèvements, des attaques à travers la frontière et, depuis Gaza, des années d’attaques incessantes de roquettes.

(2) Défense Active : Israël a dû alors passer à la défense active – action militaire pour rompre, démanteler et vaincre (pour emprunter à la description du président Obama sur notre campagne contre les Taliban et al Qaïda) les mini-Etats terroristes nouvellement armés établis au Sud Liban et à Gaza après le retrait d’Israël.

Résultat ? La guerre du Liban en 2006 et l’opération à Gaza en 2008-09. Elles rencontrèrent une nouvelle avalanche d’opprobre et de calomnie de la part de cette même communauté internationale qui avait exigé en premier lieu les retraits israéliens ‘terre contre paix’. Pire, dans le rapport Goldstone à l’ONU, qui a essentiellement criminalisé l’opération défensive d’Israël à Gaza en blanchissant le casus belli – la guerre de roquettes antérieure et non provoquée du Hamas – en délégitimant effectivement la défense israélienne active contre ses ennemis terroriste autoproclamés.

(3) Défense passive : sans défense de l’avant ou active, il ne reste à Israël que la plus passive et la plus bénigne de toutes les défenses – un blocus pour simplement empêcher le réarmement de l’ennemi. Pourtant, à l’heure où nous parlons, cela aussi s’oriente vers une délégitimation internationale. Même les Etats-Unis s’orientent maintenant vers sa suppression.

Mais si aucun de ces recours n’existe, que reste-t-il ?

Ah mais voilà la question. C’est la question bien comprise par la flottille de briseurs de blocus faite d’idiots utiles et de sympathisants du terrorisme, par l’organisation du front turc qui l’a financée, par le chœur anti-Israël automatique du Tiers Monde aux Nations Unies, et par les Européens invertébrés qui en en ont eu largement assez du problème juif.

Que reste-t-il ? Rien. Toute la question de cette campagne internationale incessante est de priver Israël de toute forme de légitimité à l’autodéfense. Voilà pourquoi, la semaine dernière justement, le gouvernement Obama s’est joint aux chacals, et a inversé quatre décennies de pratique des USA, en signant un document de consensus qui singularise la possession par Israël d’armes nucléaires – délégitimant ainsi la toute dernière ligne de défense d’Israël : la dissuasion.

Le monde est fatigué de ces pénibles Juifs, 6 millions – encore ce nombre – dur pour l’Union pour la Méditerranée, refusant toute invitation au suicide national. C’est pourquoi ils sont sans cesse diabolisés, réduits au ghetto et contraints de se défendre eux-mêmes, même quand les antisionistes les plus virulents – les Iraniens en particulier – préparent ouvertement une solution encore plus finale.



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