Bandeau
DESINFOS.COM
Slogan du site

Depuis Septembre 2000, DESINFOS.com est libre d’accès et gratuit
pour vous donner une véritable information indépendante sur Israël

Leçons non apprises
Barry Rubin , THE JERUSALEM POST - Adaptation française de Sentinelle 5770
Article mis en ligne le 23 novembre 2009
dernière modification le 27 novembre 2009

Le gouvernement Obama continue de faire de grosses erreurs qui ont un effet dévastateur sur ses propres intérêts et objectifs. Le plus étonnant est à quel point les implications de ses actions ne sont tout simplement pas comprises. Déjà, la politique actuelle des USA a détruit toute chance non seulement de progrès sur le front israélo-palestinien, mais même de tenir des pourparlers.

Voyons la situation.

Israël a annoncé en 1993, au moment des Accords d’Oslo avec l’OLP, qu’il considérait la construction dans les implantations existantes comme parfaitement en ligne avec l’accord. Les Palestiniens, pendant les 16 années suivantes, n’ont jamais fait de cela un grand problème. Le gouvernement des USA, pendant qu’il pouvait s’y déclarer opposé, était parfaitement calme à ce sujet et n’a jamais rien fait.

Puis le président Barack Obama est arrivé à son poste et a fait de la question de la construction la pièce centrale de sa politique au Moyen-Orient ; parfois, elle est apparue comme la clé de voûte de toute sa politique étrangère. Cela peut sembler exagéré mais c’est souvent comme si le gouvernement croyait que si Israël arrêtait seulement de construire 3.000 appartements, tous les problèmes de la région s’évanouiraient.

Jusqu’à présent, le gouvernement a perdu près de dix mois en poursuivant ce but. D’abord, il a admonesté Israël – comme si c’était un domestique – de le faire vite sinon... Puis quand Israël ne s’est pas exécuté, le gouvernement a réalisé que peut-être Israël devait obtenir quelque chose en échange de cette concession. Alors il s’adressa aux pays arabes pour demander – présumant, à tort, qu’ils sont affamés d’un accord de paix – quelque compromis mais il n’obtint rien.

De fait, le gouvernement Obama a détruit sa propre stratégie politique parce que, en conséquence, l’Autorité Palestinienne (AP) a refusé de négocier jusqu’à obtenir un gel complet de la construction. Comment pouvait-elle s’en tenir à une ligne moins dure que le président ?

Mais il y avait une solution ; ‘une forme de’. Israël donna son accord pour arrêter toute construction après que les appartements en cours soient terminés, excepté à Jérusalem.

Les Etats Unis acceptèrent l’accord, avec la secrétaire d’Etat Hillary Clinton exultant au sujet de l’énorme concession que Israël faisait. Le gouvernement des USA connaissait le gros risque que le Premier Ministre Benyamin Netanyahou prenait avec sa coalition.

Alors qu’arriva-t-il ? L’AP ne pouvait pas supporter de voir Israël félicité, et ne veut pas négocier la paix de toute façon. Alors elle piqua une crise de mauvaise humeur : des émeutes à Jérusalem, des menaces de démission du chef de l ’AP Mahmoud Abbas, le refus de négociations avec Israël, et une clameur pour une déclaration unilatérale d’indépendance.

Le brouhaha sur une déclaration unilatérale d’indépendance était décrit presque universellement dans les media comme le surgissement de la frustration palestinienne. Pas du tout.

Elle est fondée sur le cœur de leur stratégie : pourquoi faire une paix de compromis avec Israël quand vous pouvez réclamer tout ce que vous voulez, et assurer que la porte reste ouverte à une bataille future pour effacer totalement Israël de la carte ?

Que fit le gouvernement des USA ? Il céda sur tout sauf sur l’enchère de l’indépendance ! Ayant passé un accord avec Israël, et obtenu que Netanyahou prenne un risque énorme, il lui retira le tapis sous les pieds. Il dit maintenant : bon, peut-être que ce n’était pas un si bon accord après tout.

Ceux qui défendent toujours des concessions de la part d’Israël comme la solution devraient le noter : une fois de plus, nous avons vu qu’une concession ne conduit pas à une concession de l’autre partie ni ne conduit à un progrès. Elle ne fait que produire l’exigence de nouvelles concessions sans donner de vrai crédit à la précédente.

Le dernier acte dans le drame est qu’après l’annonce d’un plan pour construire des appartements dans le quartier Gilo de Jérusalem – qui se trouve tout à fait dans le cadre de l’accord USA - Israël – le gouvernement des USA s’est plaint amèrement, montrant non seulement qu’il ne respecterait pas un accord que d’autres avaient passé avec ses prédécesseurs, mais qu’il ne respecterait même pas les accords qu’il a lui-même passés.

Obama s’est plaint de ce que la construction à Gilo compliquait les efforts du gouvernement pour relancer les pourparlers de paix, rendait plus difficile l’accession à la paix et aigrissait les Palestiniens.

C’est drôle, il n’a jamais déclaré ceci à ce sujet : l’incitation de l’AP au terrorisme ; la défaillance à punir les terroristes ; des négociations avec le Hamas malgré ses positions intransigeantes, ses objectifs génocidaires, ses opinions antisémites ; son refus de revenir à des pourparlers en dépit de la demande expresse d’Obama de le faire ; la rupture de sa promesse de ne pas utiliser le rapport Goldstone pour punir Israël ; et d’autres actions semblables. Chacune d’elle prise individuellement est plus dangereuse que la construction à Gilo.

De plus, ayant saboté les négociations en mettant en lumière la question de la construction dans les implantations, le gouvernement des USA a escaladé encore plus haut : pas de construction à Jérusalem est l’exigence minimum.

Bien sûr, les Etats arabes et l’AP feront écho à cela, refusant tout pourparler à moins que cela ne se produise. Et puisque Israël n’arrêtera pas de construire à Jérusalem et que la partie arabe – à l’opposé de l’administration des USA – ne cèdera pas, Obama a tout simplement garanti la mort du processus de paix pour la totalité de son mandat à son poste. En fait, il est probablement assuré qu’aucune négociation élargie ne pourra se tenir.

Ici il y a un autre problème : en reprochant à Israël de façon répétée tous les échecs, le gouvernement des USA ne signale pas seulement à l’AP et aux Etats arabes qu’ils peuvent tout faire et ne rien payer, mais il les encourage aussi involontairement à saboter tout progrès. Pourquoi ? Parce que plus mal et plus lentement les choses évoluent, plus ils peuvent blâmer Israël et attendre des USA et de l’Europe qu’ils en fassent autant.

Le gouvernement des USA rend son propre échec encore bien plus probable. Si les USA deviennent plus en colère contre Israël à chaque fois que les Etats arabes et les Palestiniens sabotent les négociations, pourquoi ne le feraient-ils pas ?

Un point final : la même perte de crédibilité et de responsabilité des USA qui affecte Israël touche aussi les Etats arabes modérés dans les échanges du gouvernement américain avec eux.

Sans aucun doute, nous entendrons bientôt que si Israël àvait cessé de construire des appartements à Gilo, il y aurait une paix arabo-israélienne, pas de terrorisme, l’Iran abandonnerait la mise au point d’armes nucléaires, et Obama obtiendrait le Prix Noble de la Paix.

Oops, ce dernier évènement est déjà arrivé. Que pensez-vous de lui attribuer le Prix Nobel de la Paix Ratée ?


http://www.jpost.com /servlet/Satellite ?cid=1258705164232&pagename=JPArticle%2FShowFull



Haut de page
Réalisé sous SPIP
Habillage ESCAL 4.5.87
Hébergeur : OVH