Articles du thème Yehoshua Avraham B.

Le terme de « sioniste » est fondamentalement simple, clair, facile à définir, à comprendre et à justifier. Cependant, au cours des vingt, trente dernières années, ce terme s’est transformé en une notion des plus confuses. La droite l’ajoute comme une sorte de crème chantilly pour améliorer le goût de mets douteux, tandis que la gauche l’envisage avec crainte comme une sorte de mine susceptible d’exploser entre ses mains, qu’il convient de neutraliser avec toutes sortes d’ajouts bizarres, du genre « sionisme raisonnable » ou « sionisme humaniste ».

« Le temps est venu pour Israël d’admettre que Gaza est un ennemi. Et d’agir en conséquence : cesser de fournir de l’électricité et de faire passer de la nourriture. Déclarer officiellement que nous sommes en état de guerre et agir en conséquence ». De telles paroles ne manquent pas de surprendre de la part d’A.B. Yehoshua. Cet écrivain israélien parmi les plus célèbres de sa génération, longtemps considéré comme une icône du pacifisme, est aujourd’hui un partisan résolu d’une intervention armée contre Gaza.

Imaginons qu’en mai 1948, lors de la proclamation de la création de l’Etat d’Israël par Ben Gourion et ses compagnons, il n’y ait pas eu, dans le territoire souverain du nouveau pays, une seule personne ne se définissant pas comme juif, pas un seul arabe palestinien, pas un druze et pas un circassien. Comment aurait-on nommé alors le nouvel état ? Dans la déclaration d’indépendance, cela a été exprimé de façon claire et juste : « Nous proclamons la fondation de l’Etat juif dans le pays d’Israël, qui portera le nom d’Etat d’Israël ».

L’hémorragie soudaine dans le cerveau du Premier ministre d’Israël, Ariel Sharon, met un terme à sa carrière politique parvenue à son apogée. Il y a quelque chose de shakespearien dans cette rencontre. Et comme une métaphore politique sur la teneur de la maladie dont il souffre.

Un réfugié de 1948 qui reviendrait en Israël se heurterait à une hostilité immédiate ; imaginons plutôt qu’il soit dédommagé et vive dans une Palestine indépendante.