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L’internationale socialiste en otage
Primo Europe
Article mis en ligne le 28 avril 2008

Karim Pakzad, membre du Parti socialiste français, a été arrêté et détenu durant 5 heures par le Hezbollah. M. Pakzad a affirmé qu’il a été conduit dans un endroit les yeux bandés, et mis dans une cellule fermée pendant cinq heures « dans un isolement quasi total ». Il a également souligné que son portable et son portefeuille avaient été confisqués (AFP).

Le Hezbollah, affirme, lui, qu’il a traité le captif avec respect et politesse. Il convient donc de noter que mener un innocent les yeux bandés dans un endroit inconnu et le laisser à l’isolement pendant 5 heures est, pour le mouvement chiite, le signe du respect et de la politesse.

Il est vrai que cet otage n’est resté que 5 heures entre les mains de la milice islamiste. D’autres otages français n’ont pas eu cette chance. Michel Seurat n’en est pas revenu. Les autres ont perdu plusieurs années de leur vie pour rien.

Le 8 mars 1986, 4 journalistes français sont enlevés à Beyrouth : Georges Hansen, Jean-Louis Normandin, Philippe Rochot et Aurel Cornea sont pris en otages au Liban par le Hezbollah. Ils viennent rejoindre Marcel Carton, Marcel Fontaine, Jean-Paul Kaufmann et Roger Auque dans la solitude glacée des caves de Beyrouth. Ils ne savent pas encore que Michel Seurat va être exécuté quelques mois plus tard. Pour certains, ils y resteront 3 ans.

Sachant cela, il faut imaginer les 5 heures de Karim Pakzad comme un moment plutôt difficile qui n’avait rien d’une simple garde à vue.

Le Hezbollah a reconnu dimanche que ses militants avaient interrogé le représentant du Parti socialiste français à l’Internationale socialiste, Karim Pakzad, dans la banlieue sud de Beyrouth. C’était, prétend le mouvement, pour s’assurer qu’il n’avait pas la nationalité israélienne.

Si cela avait été le cas, le Hezbollah aurait eu un otage en plus à monnayer auprès de l’Etat hébreu.

Avec cet acte gravissime, qui n’a bizarrement pas soulevé l’indignation du côté de la rue de Solférino qu’on a connu plus loquace dans d’autres affaires, le Hezbollah marque son territoire, frappe l’imagination des partis politiques en place à Beyrouth, et intimide un peu plus les opposants au régime syrien.

Et si, en plus le délégué socialiste avait été Israélien, c’était tout bénéfice.

« Après nous être assurés que le Français et son compagnon ne possédaient pas la nationalité israélienne, nous n’avions plus de problèmes avec eux », a assuré le représentant du Hezbollah.

Heureusement pour lui, Karim n’était pas Juif, simplement représentant d’un parti politique, ces groupes idéologiques que le Hezbollah supprimera à son arrivée au pouvoir car trop représentatif d’une idée que ce mouvement déteste : la démocratie.

Ne pas être Juif présente assurément de grands avantages en certaines périodes de l’Histoire. Le problème est que cela a une légère tendance à se reproduire fréquemment, depuis 2000 ans.

En ce qui concerne cet enlèvement, nous attendons encore les protestations officielles de la France et du Parti Socialiste. Il parait que c’est les vacances en région parisienne

Liban : un représentant du Parti socialiste français dit avoir été retenu par le Hezbollah pendant quatre heures

La Presse Canadienne

Un représentant du Parti socialiste français qui participait à un congrès de l’internationale socialiste à Beyrouth a rapporté dimanche avoir été retenu pendant quatre heures par des membres du Hezbollah samedi au sud de la capitale libanaise. La France a protesté dimanche contre une arrestation et une détention arbitraires « totalement inacceptables ».

Lors d’une conférence de presse, Karim Pakzad a déclaré qu’il se promenait à bord d’une voiture décapotable dans un quartier considéré comme un fief du mouvement chiite libanais pro-syrien, prenant des photos, quand la personne qui l’accompagnait et lui-même ont été arrêtés et interrogés pendant quatre heures avant d’être relâchés.

Karim Pakzad qui représentait le PS à un congrès de deux jours de l’Internationale socialiste à Beyrouth a expliqué qu’il avait voulu voir « différentes parties » du Liban à la fin de la réunion. « Nous sommes passés devant une mosquée magnifique (...) et j’ai pris des photos », a-t-il rapporté.

Après l’incident, il a déclaré à la police qu’il se trouvait sur une route menant à l’aéroport international de Beyrouth quand un motard suivi par un véhicule l’avait arrêté et conduit dans un lieu secret pour l’interroger, a-t-on appris dimanche de source policière.

Des responsables du Hezbollah se sont refusés à tout commentaire sur ces allégations.

« La France proteste contre l’arrestation et la détention arbitraires de M. Karim Pakzad », a fait savoir dimanche le ministère français des Affaires étrangères. « M. Pakzad a été appréhendé par des personnes n’ayant pas autorité dans les quartiers Sud de Beyrouth. L’arrestation et la détention illégales de notre compatriote sont totalement inacceptables », ajoute le communiqué du Quai d’Orsay. « Nous comptons sur la diligence des autorités libanaises, responsables de l’enquête et des suites judiciaires à donner à cet incident qui a motivé le dépôt d’une plainte par notre compatriote ».

« C’est vraiment une situation anormale », a dénoncé le dirigeant druze Walid Joumblatt, chef du Parti socialiste progressiste libanais, aux côtés de M. Pakzad lors de sa conférence de presse. Il a expliqué que le Français avait pris des photos des affiches du Hezbollah. « Ce ne sont pas des installations militaires, que je sache », a-t-il dénoncé.

Le quartier situé au sud de Beyrouth a été dévasté par les frappes israéliennes lors du conflit de l’été 2006 entre l’Etat hébreu et le Hezbollah. Il est devenu une attraction pour certains touristes. Des responsables du Hezbollah ont déjà dans le passé interpellé des personnes qui prenaient des photos dans la zone, les soupçonnant d’être des agents israéliens se faisant passer pour des touristes.


Point de Presse du Quai d’Orsay : LIBAN/INCIDENT CONCERNANT M. PAKZAD
le 28-04-2008 15:52

Vous avez protesté contre l’arrestation et la détention arbitraires de M. Karim Pakzad, représentant du Parti Socialiste français à l’Internationale socialiste lors de son séjour à Beyrouth le 26 avril 2008. Avez-vous fait des démarches précises pour suivre l’enquête des autorités libanaises et la plainte déposée par M. Pakzad ?

Cet incident inacceptable a donné lieu au dépôt d’une plainte par notre compatriote.

Comme nous l’avons indiqué ce week-end, nous comptons sur la diligence des autorités libanaises qui sont responsables de l’enquête et des suites judiciaires à y donner.

Pouvez-vous nous confirmer que le Hezbollah a pris contact avec l’ambassade française à Beyrouth pour se renseigner sur l’identité de M. Pakzad ?

Cette information est inexacte. Le Hezbollah n’a pas pris contact à ce sujet avec notre ambassade.

Est-ce que M. Pakzad a suivi les consignes de voyages relatives au déplacements au Liban ? Avait-il annoncé son déplacement aux autorités consulaires françaises à Beyrouth comme ce fut le cas plusieurs fois pour d’autres personnalités d’après le communiqué du Hezbollah ?

Nous savions qu’il y avait une participation française à cette réunion de l’Internationale socialiste, sans connaître tous les délégués français. Mais la question n’est pas là : l’arrestation et la détention arbitraires de M. Pakzad sont inacceptables, comme nous l’avons indiqué de la façon la plus formelle.



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