L’ancien responsable du Commandement-Général et ex-directeur général au Ministère de la Défense, en retraite, le Général Shraga Biran a déclaré vendredi, 11 avril, que les problèmes de sécurité d’Israël ne seront pas résolus grâce à des opérations défensives.

Au cours d’une diatribe d’une franchise inhabituelle, de la part d’un stratège militaire apolitique, contre l’actuelle politique gouvernementale, Biran a prévenu que la posture défensive conduirait inexorablement (Israël) vers la guerre, et qu’elle ne fait que renforcer les adversaires d’Israël : la Syrie, le Hezbollah et le Hamas.

Il a condamné l’Occident dans son ensemble qui ferme les yeux face aux aspirations de l’Iran en tant que puissance nucléaire montante.

Les sources militaires de Debkafiles ont observé de près l’action militaire d’Israël à l’intérieur de Gaza vendredi, afin d’illustrer la thèse soutenue par le Général Biran.

Peu de temps après le meurtre de deux civils israéliens, le 9 avril, à la station de stockage d’essence approvisionnant Gaza, les Brigades Givati israéliennes, un tank et des unités du Génie, soutenus par des hélicoptères de combat ont progressé d’environ un km à 1,5 km en profondeur à l’intérieur de la bande de Gaza et ont stoppé net à l’extérieur du Camp d’El Bureij. Tout au long de la journée, ils ont échangé des tirs avec des Palestiniens armés qui ont utilisé des RPG (roquettes-grenades auto-propulsées), des mitrailleuses lourdes et des mortiers. Les troupes sont restées sur place essuyer ces tirs.

Les hélicoptères israéliens ont mitraillé les positions de tirs palestiniens, tuant 6 hommes armés et un enfant. Dans l’après-midi, le porte-parole de Tsahal a accusé les Palestiniens de faire feu depuis l’intérieur de zones peuplées.

Il est arrivé au moins deux choses durant cet engagement, selon les analystes militaires de Debkafiles :

1- Les forces palestiniennes disposaient d’une chance accrue de renforcer leurs capacités de combat en pouvant observer les mouvements du char israélien et en apprenant de quelle façon se défendre, avant de passer à l’offensive.

2- La population palestinienne a pu mobiliser des modes de soutien à ses hommes armés.

Le fait que le Hamas définisse ses lignes de front avancées à l’intérieur et autour des centres urbains de Gaza, comme Gaza-City et Al Bureij et qu’il utilise la population comme boucliers humains est un fait maintenant bien connu (une "tarte-à-la-crème ?).

L’opération a été montée dans l’intention de faire prix de leur agression aux terroristes palestiniens, deux jours après leur incursion provocante dans la réserve d’essence pour y perpétrer deux assassinats.

Au lieu de faire la preuve de leur capacité de dissuasion, les forces de combats israéliennes ont eu à faire à des échanges de tirs à distance et ont fait au Hamas une démonstration d’inefficacité. La présence de forces israéliennes à l’extérieur d’al Bureij n’a pas dissuadé les Palestiniens de poursuivre leur bombardement de Nahal Oz, qui ont également lancé un missile sur Erez et tiré sur des patrouilles de la ligne de séparation.

Des snipers ont aussi visé le tracteur d’une ferme travaillant dans les champs de Nir Oz, deux jours après que Tsahal se soit lancé dans une précédente opération devant mettre un terme au harcèlement des fermiers israéliens depuis Gaza.

Tout compte fait, à cause de l’excessive précaution du chef d’Etat-Major Gaby Ashkenazy et de ses supérieurs, Israël n’a pas seulement échoué à stopper les attaques de missiles depuis Gaza, mais également les tirs de mortiers ainsi que les tirs automatiques à l’arme légère menés par des tireurs solitaires.