Le sociologue a reçu 40 voix parmi les 47 pays membres de l’organisation. Sept candidats étaient en compétition. Des voix se sont opposées à la candidature de J.Ziegler, lui reprochant un « passé trouble ». Une parlementaire américaine l’a traité d’« antisémite » pour avoir comparé en 2005 la bande de Gaza avec « un énorme camp de concentration ». Ce comité consultatif est avant tout un organe de réflexion, qui devra donner son avis sur diverses questions ayant trait aux droits de l’homme.
La parlementaire américaine Ileana Ros-Lehtinen avait écrit à la conseillère fédérale Micheline Calmy-Rey pour lui demander de retirer immédiatement et sans condition la candidature de Jean Ziegler. Elle reproche au sociologue son « antisémitisme » et ses « relations vicieuses avec des dictateurs ».
La parlementaire républicaine d’origine cubaine évoquait dans sa lettre à Mme Calmy-Rey « le passé troublant de M. Ziegler à l’ONU » et estimait « qu’il ne possède pas du tout les critères d’impartialité et de rectitude morale pour ce genre de poste ».
Mme Ros-Lehtinen lui reproche d’avoir comparé en 2005 la bande de Gaza avec « un énorme camp de concentration ». La députée de Floride est également la vice-présidente de la Commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants.
Le chef de la délégation du parlement européen pour les relations avec l’ONU Alexander Graf Lambsdorff avait également envoyé une lettre de protestation à l’ambassadeur de Suisse à Bruxelles, en regrettant le soutien de Berne à Jean Ziegler.
Le Département fédéral des Affaires étrangères (DFAE) a soutenu la candidature de Jean Ziegler depuis l’an dernier en publiant une brochure vantant ses compétences.
Confédération suisse (Communiqués de presse) ...
Berne, 26.03.2008 - Le Suisse Jean Ziegler a été élu aujourd’hui au Comité consultatif du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies. La Suisse, qui attache une grande importance au travail du Conseil des droits de l’homme, se félicite particulièrement de l’élection du candidat suisse.
Le 26 mars, le Conseil des droits de l’homme a élu le Professeur Jean Ziegler au Comité consultatif du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies. Il y siègera pour une période d’une année (durée déterminée par tirage au sort). La Suisse attache une grande importance aux droits humains et se félicite de l’élection du candidat suisse qui pourra apporter son expertise au Comité.
Le Comité consultatif a été créé par décision du Conseil des droits de l’homme et remplace la Sous-commission des droits de l’homme. Composé de 18 experts indépendants, son rôle est celui d’un organe de réflexion et d’expertise au service de la qualité du travail du Conseil. La composition du Comité reflète la répartition géographique du Conseil et le Groupe occidental, dont la Suisse fait partie, dispose de trois sièges.
Jean Ziegler a été Rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation de la Commission des droits de l’homme, puis du Conseil des droits de l’homme (de 2002 à 2008) ainsi que professeur de droit, de sociologie et de relations internationales dans différentes universités. De 1967 à 1983 et de 1987 à 1999, il a également siégé au Conseil national.
Quelle mouche a piqué Jean Ziegler ?
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LA LETTRE DU JOUR | 00H00 | ROLAND SIMON | 04 MARS 2008 | 00H00
Chêne-Bougeries 25 février. Mais quelle mouche a donc piqué Jean Ziegler pour nous infliger un tel panégyrique du régime cubain (Tribune du 20 février) ?
Bien sûr on savait son goût pour les systèmes à parti unique et sa nostalgie des grands timoniers, on ne se refait pas, mais tout de même, la roue de l’histoire a tourné et le Mur est tombé depuis vingt ans !
On pouvait donc tranquillement espérer voir disparaître les derniers fossiles de l’aventure communiste. Et voilà notre Jeannot qui nous rebalance sa fascination pour Fidel Castro, promu au rang de « stratège continental », « ayant renoncé au principe dynastique » (entre-temps son frère Raúl a été désigné...).
On croit rêver, mais il n’est que de jeter un coup d’oeil sur le rapport d’Amnesty International pour apprécier les bienfaits de « l’expérience révolutionnaire », sans remonter aux heures noires du régime castriste... On l’aime bien Jean Ziegler, dans son rôle de poil à gratter de nos bonnes consciences, mais là il pousse le bouchon un peu loin, et la fidélité du compagnon de route a ses limites.
Alors l’heure de la retraite aussi pour Jean Ziegler ?