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Commentaire sur l’article du monde diplo au sujet d’Al Qaeda au Liban
Marc Brzustowski
Article mis en ligne le 2 mars 2008
dernière modification le 5 mars 2008

Un article fourmillant de détails, qui décrit le Liban comme terreau déjà ancien pour l’implantation d’Al Qaeda, dont le sommet de l’Iceberg serait apparu en mai 2007, lors des affrontements avec l’Armée libanaise, à Nahr-al-Bared (Liban-Nord). Au-delà de cet apport descriptif, on pourra émettre quelques réserves de taille sur les lacunes savamment préservées par la journaliste Fidaa Itani, dans un « Monde Diplomatique » dominé par Alain Gesh, [1]

On notera que l’implication de la Syrie dans l’introduction de ce groupe au Nord-Liban (frontière syrienne essentiellement contrôlée par l’armée d’Assad), de ses armements et comme base de repli pour les « soldats perdus d’Irak », n’est jamais mentionnée que de façon conflictuelle, comme si le pouvoir Allaouite de Damas était en lutte ouverte contre ces groupes (un peu comme l’exigent les Américains et les Occidentaux coalisés en Irak) et très affairé à « montrer patte blanche », dans ce « combat anti-terroriste » qui n’a de vocation qu’à discipliner sur le plan intérieur les éventuels prétendants au trône de la dynastie Assad, comme les « frères musulmans ». L’une et l’autre thèses ne sont d’ailleurs pas nécessairement incompatibles, les services sécuritaires d’Assad pouvant très bien canaliser ces groupes et les réorienter vers les filières affrontant l’influence américaine ou israélienne au Proche-Orient, de façon à faire d’une pierre deux coups et éviter tout risque de contamination ou de contestation interne par l’entretien du « front du refus » contre les ennemis hériditaires.

Par contre, la tentation du « Courant du Futur » d’Hariri de faire alliance avec Al Qaeda avant les événements de Nahr-El-Bared est, elle, largement, couverte et documentée, à partir de la guerre de juillet 2006, qui occasionne la transmigration du Fatah Al Islam des camps palestiniens du Sud vers le Nord du Liban, sous les auspices de membres ou affiliés de ce courant : « Plusieurs rencontres ont préparé le terrain de cette migration, non seulement avec des salafistes locaux, mais aussi avec des députés du Courant du futur de M. Saad Hariri, fils de l’ancien premier ministre assassiné, qui s’inquiètent de l’influence du Hezbollah. M. Al-Abssi, le chef du Fatah Al-Islam, s’entretient avec un député sunnite de Tripoli, un médecin issu de la gauche. Ce dernier a exprimé ses craintes de voir le Hezbollah chiite s’en prendre aux sunnites (3). M. Al-Abssi lui a répondu que, sans entrer en conflit avec une force combattant Israël, il « ne permettrait à personne de nuire aux sunnites ». Autre épisode très documenté, la piste de l’implication de ces groupes sunnites d’Al Qaeda dans le meurtre d’Hariri père, le 14 février 2005 largement imputé à la Syrie d’Assad par la majorité libanaise. Bien qu’on se doute que le Fils Hariri ne soit pas un ange et que la rivalité avec le Hezbollah soit une composante importante du puzzle politique libanais, comment expliquer cette »tentation« d’alliance sunnite sous couvert d’un pan déterminant dans ce »courant du Futur« , un an et demi après le meurtre de son propre père, si ces groupes ou seulement certains de leurs membres faisaient notoirement partie des suspects ? Ainsi s’opère un détournement de suspicion vers »Al Qaeda" dans ce panel des responsabilités et, (à nouveau, d’une pierre deux coups) une dénégation des accusations contre Assad, devant mener le tyran allaouite vers l’édification d’un Tribunal international... Pire Harriri fils est quasiment accusé de collusion avec quelques-uns des possibles assassins de son père...

Plusieurs autres variantes des manipulations syriennes et iraniennes au Liban sont occultées : d’abord il est fait mention de la présence du Fils Ben Laden, Saad, au Liban, comme coordinateur de ces réseaux vers l’Europe et au Liban même. Or, c’est oublier sa provenance probable depuis l’Iran, où il a longtemps été réfugié, depuis le 11/09/2001, avec une partie importante d’un second commandement d’Al Qaeda qui fait pendant à celui présent au Waziristan. Le Fils Ben Laden, à l’instar de feu Imad Moughniyeh, passerait ainsi sans encombre depuis les régions d’Iran où il était réfugié après 2001, au Liban, sans, bien évidemment, que la Syrie s’en aperçoive !. On pourra donc s’interroger sur cette liberté de circulation offerte, vraisemblablement en pleine connaissance de cause et d’agissements, par les deux puissances commanditaires du terrorisme international qui ont offert cette protection au Djihad global. (http://lessakele.over-blog.fr/article-11478842.html :

A l’heure où l’on traque Ben Laden au Pakistan, les Renseignements US savent aussi que l’un de ses deux Etats-majors se situe dans l’Est de l’Iran (NYS)

Découverte que l’Iran serait bien un sanctuaire pour Al Qaeda ; une estimation des renseignements parle de l’existence d’au moins deux Conseils (décisionnaires, principaux centres de decision ; “Etats-Majors”)


BY ELI LAKE - Staff Reporter of the Sun

July 17, 2007 NEW YORK SUN

URL : http://www.nysun.com/article/58507

http://www.nysun.com/article/58507)

Surtout, Ben Laden fils superviserait ce « retrait » des forces Djihadistes en Irak, et on se demandera quelle peut bien être la nature de leur « conflit » avec Damas, lorsqu’on sait que la Syrie, avec l’Iran, sont les deux parrains du terrorisme d’Al Qaeda et des milices pro-iraniennes en Irak, fréquemment accusés et sanctionnés par Washington, du fait de leur rôle reconnu mais toujours dénié dans l’organisation de ces filières de « l’enlisement » (américain en Irak)

D’autre part, les camps palestiniens où se réfugient ces « soldats perdus » du Djihad en Irak se trouvent généralement aussi sous contrôle des mouvements terroristes représentés à Damas, comme le FPLP-Canal Historique de Jibril, fidèle d’entre les fidèles de la famille Assad, y compris contre d’autres factions palestiniennes. Que certains évitent de s’attirer des ennuis avec les autorités locales et l’Armée libanaise reste probable.

L’autre vassal de Damas et Téhéran « étrangement » épargné par cette enquête, concerne le Hezbollah (également impliqué en Irak dans la formation des « milices du Mahdi », avec les bons conseils de Dakduk, arrêté et Moughniyeh, renvoyé aux soixante-douze vierges), qui, par moments, a intérêt à jouer la « cohésion nationale », lorsqu’il entraîne le Liban dans la guerre contre Israël, et, ensuite, lors de la « reconstruction » promise à grands coups de pétro-dollars iraniens s’achetant le « silence des agneaux libanais », après ce « coup d’Etat dans l’Etat » qui consistait à déclencher une guerre contre les intérêts vitaux de ce pays des cèdres. Le Hezbollah est donc continuellement sous la pression de cette bipolarisation, de la « libanisation » et des services rendus à ses commanditaires avec lesquels des tensions peuvent apparaître, mais sont, jusqu’à présent, pondérés derrière le rempart des intérêts partagés, des sources et filières d’armement, en tant que « bras armé » de l’un et de l’autre contre « l’Entité Sioniste » indispensable à leur ligne idéologique...

De fait, Al Qaeda au Liban a pu servir à faire diversion, permettant au Hezbollah de se réarmer, empêchant l’Armée libanaise de se déployer au Sud, puisqu’occupée et affaiblie (140 soldats libanais tués) au Nord par la lutte contre le Fatah al-Islam et de dissuader, par exemple, la FINUL de s’intéresser de trop prêt aux manigances du Hezb, après-guerre, au Sud-Liban. Les attentats contre les forces de l’ONU ont aussi permis au Hezb. de « coopérer » directement avec les soldats de l’ONU, en s’affirmer comme une « force politique libanaise » contre des « éléments étrangers » qui relanceraient le conflit aux frontières de façon inorganisée (tirs de mortiers sur Israël).

La question qui demeure concerne donc la réalité et la profondeur de ce « conflit apparent » entre « Sunnites et Shi’ites », ou celle de leurs intérêts communs à la déstabilisation du Liban officiel, qui sert essentiellement ceux de leurs commanditaires impliqués depuis toujours au Liban, prenant en étau des forces réputées « pro-occidentales ». Il est tout-à-fait probable que le jeu d’Al Qaeda demeure opaque et exploitant pour son propre compte toutes les rivalités et enjeux de pouvoir qui ont cours, afin d’instaurer une base libanaise relativement « autonome ». Il pourrait même sporadiquement s’insurger contre des « parrains », il n’empêche qu’il a besoin plus que tout de s’assurer de filières sûres et donc de passer plus que des accords partiels avec les gouvernements susceptibles de lui apporter cette protection, comme cela semble avérer dans le cas du Fils Ben Laden : Al Qaeda ne relève pas d’une sorte de « soulèvement d’une génération spontanée » détachée de tout pouvoir et de ses ambitions régionales, mais combine négociations, protections et accords lui ménageant des sanctuaires, des voies d’infiltration, des passe-droits, tout en tâchant de conserver sa propre marge de manoeuvre...

Sur ce point, le « Monde diplomatique » d’Alain Gresh, pro-syrien notoire, trouve en cet article un contre-feu qui noie le poisson d’Al Qaeda libanais, « électron libre », dans les « eaux troubles » d’un terrorisme « sectaire » que ces deux puissances régionales déstabilisatrices ont tout intérêt à continuer de présenter comme tel.... A n’en pas douter, cet article « tombe à pic » au moment où la tension est à son comble au Liban, comme pour dédouaner (c’est le moment de le dire) le pouvoir d’Assad dans les raisons essentielles de cette crise, mettre un coup de projecteur sur le caractère « peu fiable » pour les Occidentaux de Saad Hariri le sunnite réputé « ami de la France », protégé par Chirac (et vraisemblablement de même façon par son successeur Sarkozy) depuis l’assassinat de son père, réorienter au besoin les hypothèses sur les causes exactes du meurtre de son père qu’aucun dira planifié par Damas, peu de temps, également, après l’élimination d’Imad Mughniyeh précisément dans la capitale syrienne, comme si, là encore, on ne pouvait pas tout-à-fait écarter la probabilité d’une action « sunnite » contre le « chef d’Etat-Major » terroriste du mouvement du « Parti de D.ieu »...

Or, il se trouverait que Mughniyeh fut précisément celui qui accueillit Al Qaeda dans l’Est Iranien, en la personne de Saad Ben Laden et permit le transit de certains des djihadistes du 11 septembre entre l’Afghanistan et l’Iran, dans la préparation de ce méga-attentat... Le même Mughniyeh qui est perçu par nombre d’observateurs comme Caroline Glick comme celui qui a permis de « fédérer » les courants opposés du Djihad mondial contre les « Juifs et les Crosiés » en faisant fi des oppositions traditionnelles entre Sunnites et Shi’ites... :

http://lessakele.over-blog.fr/article-16694351.html :

  • Le véritable héritage du cerveau du Hezbollah, Par Caroline B. Glick

http://www.jewishworldreview.com/0208/glick021508.php3 .



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