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Le Hamas prépare un plan de séparation économique d’Israël
Par Jacques Bendelac - israelvalley
Article mis en ligne le 10 février 2008

L’économie de la bande de Gaza serait rattachée à celle de l’Egypte. La séparation économique de Gaza permettrait à Israël d’achever le retrait entamé en août 2005. Le Hamas et le gouvernement israélien tomberaient-ils enfin d’accord ? Selon Ahmed Youssef, le conseiller politique du Premier ministre du Hamas dans la bande de Gaza, le Hamas préparerait un plan visant à se couper économiquement de son voisin israélien.

Selon ce plan ébauché dans le secret, le Caire prendrait la relève de Jérusalem pour livrer à la bande de Gaza l’électricité et l’essence qui lui font défaut. De même, la ville frontière de Rafiah deviendrait le point de passage obligé pour les marchandises en provenance ou à destination de la bande de Gaza.

Cette décision du gouvernement de Gaza constitue un renversement stratégique de la politique du Hamas. Dorénavant, l’Egypte est considérée comme la “porte de Gaza vers le monde arabe et islamique”. Le site Internet du Yédiot Aharonot, qui rapporte cette nouvelle stratégie palestinienne, précise que certains pays arabes ont approuvé ce projet et ont déjà promis de financer la construction d’installations électriques dans la bande de Gaza.

On ignore encore la réaction de l’Egypte, le principal intéressé à la proposition des dirigeants de Gaza, mais on imagine bien l’opposition d’Hosni Moubarak. Le Président égyptien ne voudra pas s’encombrer de 1,5 million de Gazaouis qui constitueraient une menace immédiate pour son pouvoir absolu. Le ministre égyptien des Affaires étrangères ne vient-il pas de menacer les Palestiniens de Gaza : “nous briserons les jambes de quiconque tentera de forcer la frontière égyptienne” ?

Quant aux représentants officiels de l’Autorité palestinienne, ils dénoncent vigoureusement la tentative du Hamas de couper l’économie de la bande de Gaza de celle d’Israël. Car cette coupure signifierait aussi que la Cisjordanie serait séparée de la bande de Gaza, ce qui mettrait fin au rêve du président Mahmoud Abbas d’un grand Etat palestinien. Et il ne faut pas oublier non plus que l’Autorité palestinienne (Gaza compris) est liée à Israël par les Accords de Paris d’avril 1994 qui ont établi une union douanière entre les deux signataires.

Entre temps, le gouvernement israélien a décidé de réduire progressivement sa fourniture d’électricité à la bande de Gaza. Dans quelques semaines, les Palestiniens de Gaza devront se contenter de 5% d’électricité en moins en provenance de la centrale électrique d’Ashkelon, soit environ une heure d’obscurité par jour.

La décision israélienne a pour but de mettre fin à une situation pour le moins paradoxale : Israël est le seul pays au monde qui fournit de l’électricité à un ennemi qui tire des roquettes sur ses centrales électriques et qui proteste ensuite des coupures de courant !

La nouvelle orientation stratégique du Hamas conforte aussi les intérêts d’Israël. La séparation économique de la bande de Gaza permettrait à Israël d’achever le retrait entamé en août 2005 avec le déplacement des populations civiles israéliennes.

Or la séparation économique entre Israël et la bande de Gaza ne sera pas simple à réaliser. Malgré le désengagement israélien de l’été 2005, Israël a maintenu un contrôle économique total sur la bande de Gaza : commerce extérieur, énergie, espace aérien, circulation maritime, bref tous les secteurs économiques névralgiques sont restés entre les mains d’Israël.

De plus, la coupure économique d’Israël devra s’accompagner de plusieurs décisions économiques majeures, notamment le choix d’une monnaie autre que le shekel. Il y a quelques semaines déjà, les banques israéliennes avaient cessé toute compensation avec le système bancaire de Gaza. Les dirigeants du Hamas avaient alors envisagé de remplacer le shekel israélien par la lire égyptienne.

En d’autres termes, une séparation économique d’Israël ne peut être ni immédiate ni rapide.

Une coupure unilatérale d’Israël, et sans l’accord préalable des Egyptiens, sera fatale à l’économie de Gaza et rendra précaire la vie quotidienne d’un million et demi de Gazaouis.

Seule l’aide humanitaire permettra encore d’éviter une crise alimentaire dans la bande de Gaza. A condition qu’elle ne soit pas détournée par les activistes du Hamas à des fins de propagande politique ou d’enrichissement personnel.



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