Le ministre israélien de la Défense Ehud Barak a estimé que l’Iran était « plutôt bien avancé » dans la mise au point d’armes atomiques et pouvait déjà être en train de travailler sur des ogives nucléaires, dans un entretien publié samedi dans la presse américaine.

« Nous les suspectons de probablement travailler sur des ogives pour missiles sol-sol », a lancé M. Barak, dans cette interview au quotidien Washington Post et au magazine Newsweek.

Le ministre israélien a aussi avancé que les Iraniens avaient « probablement » une « autre installation d’enrichissement (de l’uranium), en sus de celle de Natanz », qui cristallise l’inquiétude des pays occidentaux.

En septembre, le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI, opposition au régime de Téhéran) avait déjà affirmé que le pouvoir iranien construisait actuellement un nouveau site nucléaire souterrain à vocation militaire relié au complexe de Natanz, dans le centre du pays.

L’évaluation de M. Barak du programme iranien contredit totalement les conclusions d’un rapport des services de renseignement américains (NIE), diffusé à la fin de l’année dernière et qui était arrivé à la conclusion que Téhéran avait abandonné son projet de se doter de l’arme nucléaire dès 2003.

« Notre interprétation est que, clairement, les Iraniens, cherchent à se doter d’une capacité nucléaire », a indiqué M. Barak. « Il est probablement vrai (...) qu’ils pourraient avoir freiné le groupe sur les armes en 2003, parce que c’était le pic du militarisme américain ».

Mais pour Israël, les Iraniens sont « plutôt bien avancés, bien au delà du niveau du projet Manhattan », a-t-il dit, sans plus de précisions.

Le projet Manhattan, mené pendant la seconde guerre mondiale, avait permis aux Etats-Unis de se doter de l’arme nucléaire, expérimentée pour la première fois de l’Histoire en août 1945 sur les cités japonaises d’Hiroshima et de Nagasaki.