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Sans sombrer dans le pessimisme, la vigilance est de mise
par David Ruzié, professeur émérite des universités, spécialiste de droit international
Article mis en ligne le 23 décembre 2007

De divers côtés, tant en Israël qu’en diaspora, des sentiments pessimistes se sont exprimés, après la conférence d’Annapolis. Nous pensons, cependant, qu’il n’y a aucune raison de considérer qu’une paix est « improbable », comme l’a écrit le rédacteur en chef de Guysen.Israël.News, même si nous sommes d’accord pour rejeter une « paix asymétrique », pour reprendre la formule du Président de France-Israël.

Au risque de choquer certains internautes, nous reprendrons à notre compte la formule de l’éditorial du journal Le Monde, le jour même de la conférence d’Annapolis, selon laquelle la sécurité d’Israël « ne sera pas assurée tant que la désespérance et la misère camperont à sa porte ».

Mais de là à admettre qu’il suffit de continuer à injecter des milliards de dollars dans les Territoires pour qu’on puisse espérer voir poindre la paix dans la région, il y a un pas que nous ne franchirons pas.

En effet, jusqu’à une date relativement récente, apparemment, l’aide internationale et, notamment, l’aide de l’Union européenne, était largement détournée à des fins non pacifiques.

Sans parler des achats d’armes, nous pensons qu’une lourde responsabilité pèse sur les bailleurs de fonds, qui ont permis la confection et la distribution de livres de classe qui, depuis des décennies, incitent à la haine des Juifs.

De même l’assistance technologie et financière, dont bénéficie la télévision palestinienne ne devrait pas, non plus, être détournée vers le même but.

Pour cela, il ne suffit pas que les médias juifs et israéliens dénoncent de tels faits.

Il appartient aux bailleurs de fonds d’en être également conscients et, s’il le faut, les autorités israéliennes se doivent d’intervenir.

De fait, certaines déclarations récentes de « personnalités » palestiniennes, voire de « compagnons de route » sont, également, préoccupantes.

A cet égard, nous avons relevé deux informations sur Guysen.International.News.

Ainsi, le professeur Sari Anwar Nusseibeh, président de l’Université Al Quds, co-fondateur de ’’l’initiative de paix israélo-palestinienne La Voix des peuples’’, et ancien représentant de l’OLP à Jérusalem, aurait déclaré sur al-Jazeera, le 30 novembre 2007, que Jaffa doit faire partie du futur Etat arabe palestinien. Et d’expliquer : ’’Le droit au retour est un de nos droits. Il doit s’effectuer dans le cadre ce futur Etat. Les Israéliens vivant maintenant dans les territoires de ce futur Etat devraient retourner vivre dans les frontières de l’Etat d’Israël. Aucun juif au monde, maintenant ou à l’avenir, n’aura le droit de retourner, de vivre, ou de demander à vivre à Hébron, à Jérusalem-Est, ou ailleurs dans l’Etat palestinien’’.

Autrement dit, cet « intellectuel » considère que Jaffa, qui a fusionné en 1950 avec Tel-Aviv, a vocation à être intégrée au futur Etat palestinien, au risque de créer, également un casse-tête au Quai d’Orsay, car la résidence de l’ambassadeur de France en Israël est installée à Jaffa.....

Le même média a, aussi, relevé la récente déclaration du patriarche latin de Jérusalem, Mgr Michel Sabbah, lors d’une conférence de presse dans la Vieille ville de Jérusalem, dans laquelle il a reproché, notamment, à Israël son insistance à être reconnu comme un Etat juif par les Palestiniens, affirmant que Dieu a aussi créé la Terre sainte pour les chrétiens et les musulmans.

Si la dernière affirmation ne nous paraît pas critiquable, dès lors que la question des Lieux saints, notion spirituelle, est parfaitement dissociable de la question de la souveraineté sur un territoire. il n’en est pas de même de l’idée sous-jacente à la critique formulée dans la première partie de la phrase, qui est lourde de conséquences.

Certes, nous avons déjà, ici même (v. notre point de vue du 14 novembre dernier), expliqué les raisons pour lesquelles il nous paraissait préférable de parler d’ « Etat des Juifs » plutôt que d’ « Etat juif ».

Mais, la critique du patriarche chrétien vise, de fait, à soutenir la revendication palestinienne d’un retour effectif des réfugiés de 1948 (et surtout de leur descendance, qui n’a aucun lien avec cette terre) dans les limites actuelles de l’Etat d’Israël.

Et nous partageons tout à fait le point de vue selon lequel un retour massif, ou plutôt une arrivée massive, de Palestiniens serait de nature à déstabiliser l’Etat d’Israël, dont la seule justification est précisément d’être un Etat pour les Juifs, sans que cela écarte pour autant une présence non-juive. Et à cet égard on aimerait que la réciproque soit admise pour la présence de Juifs dans les Etats musulmans.

Pour notre part, nous n’hésitons pas, mais, évidemment, avec d’autres perspectives, à reprendre à notre compte, la remarque finale de Mgr Sabbah :« J’espère que nous entrons dans une phase nouvelle avec Annapolis »,

Nous avons, à cet égard, retenu qu’au « mécanisme international temporaire », mis en place en 2006 pour pallier les difficultés financières de l’Autorité (sic) palestinienne, l’Union européenne a décidé de gérer, à compter de février 2008, son aide dans un « programme palestino-européen de gestion de l’aide socio-écnomique » (Pegase), dont la vocation est plus large (gouvernance, aides sociales, développement économique et infrastructures).

Nous n’attendons pas de miracles de ce cheval ailé, mais il nous paraît de nature à permettre un meilleur contrôle de la manne distribuée, notamment, par les contribuables européens, afin de contribuer, effectivement, à la création d’un Etat palestinien.

Qu’on le veuille ou non, c’est une nécessité à laquelle il faudra bien se résoudre, ce que même les responsables politiques israéliens admettent.



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