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Israël est-il un Etat juif ?
Par Jeff Jacoby | Jewish World Review - Adaptation française de Sentinelle 5768 ©
Article mis en ligne le 17 novembre 2007
dernière modification le 18 novembre 2007

Avant la conférence à venir d’Annapolis, le Premier Ministre d’Israël Ehud Olmert a annoncé l’autre jour qu’il attend de l’Autorité Palestinienne qu’elle reconnaisse enfin l’existence d’Israël en tant qu’Etat juif. Un visiteur récemment débarqué de Mars pourrait se demander pourquoi la question pourrait simplement se poser - après tout, Israël est un Etat juif.

Si plus de 55 pays qui constituent l’Organisation de la Conférence Islamique sont habilités à être reconnus ‘Etats islamiques’, et si les 22 membres de la Ligue Arabe sont universellement acceptés comme ‘Etats arabes’, pourquoi quelqu’un rechignerait-il à reconnaître Israël comme le seul Etat juif au monde ?

Pourtant la demande d’Olmert a été repoussée. Saeb Erekat, négociateur en chef de l’Autorité Palestinienne, déclara lundi que les Palestiniens refuseraient de reconnaître l’identité juive d’Israël au motif « qu’il n’est pas acceptable pour un pays de lier son caractère national à une religion spécifique ».

De fait, il y a beaucoup de pays dans lesquels identité et religion sont liés. La loi argentine oblige le gouvernement à soutenir la foi catholique romaine. La Reine Elizabeth II est le chef suprême de l’Eglise d’Angleterre. Dans le royaume himalayen du Bouthan, la constitution proclame le bouddhisme « héritage national » spirituel. « La religion dominante en Grèce », déclare la section II de la constitution grecque, « est l’Eglise Orthodoxe Orientale du Christ ».

Dans aucune région au monde, les pays ne lient de façon si courante leur caractéristique nationale à une religion spécifique que dans le Moyen-Orient musulman. Le drapeau d’Arabie saoudite représente la ‘Shahada’ - déclaration islamique de foi - en écriture arabe blanche sur fond vert ; sur le drapeau iranien, l’expression islamique « Allahu Akbar » (Allah est le plus grand) apparaît 22 fois. Et puis il y a l’Autorité Palestinienne elle-même d’Erekat, dont la loi fondamentale stipule en son article 4 que « l’Islam est la religion officielle de la Palestine ».

Clairement alors, Erekat et l’Autorité Palestinienne ne refusent pas d’accepter la légitimité d’Israël en tant qu’Etat juif du fait d’une opposition de principe à un lien entre identité nationale et religieuse. Peut-être, notre Martien en visite pourrait-il conjecturer que leur opposition n’est que tactique : les Palestiniens retiennent-ils leur reconnaissance formelle d’Israël pour en tirer quelque reconnaissance réciproque pour eux-mêmes ?

Mais cette explication là ne tient pas non plus la route. Olmert a soutenu à plusieurs reprises la création d’un Etat de Palestine souverain. « Nous soutenons l’établissement d’un Etat palestinien moderne démocratique » dit-il. « L’existence de deux nations, l’une juive et l’autre palestinienne, est la solution globale aux aspirations nationales et aux problèmes de chacun des Peuples ». La semaine dernière, il est allé si loin qu’il a suggéré qu’un plan pour une paix et un Etat palestinien pourraient être atteints « avant même la fin du mandat du Président Bush ».

Alors pourquoi les chefs de l’Autorité Palestinienne ne reconnaissent-ils pas l’évidence - qu’Israël est l’Etat juif ? Le lien des Juifs avec la Palestine n’est pas qu’une affaire haute en faits historiques, mais aussi de loi internationale. Quand la Ligue des Nations a accordé à la Grande Bretagne le Mandat sur la Grande Bretagne en 1922, elle a expressément reconnu « le lien historique du Peuple juif avec la Palestine » et le droit à « reconstituer leur foyer national dans ce pays ». A cette date, la Grande Bretagne avait déjà transféré 80 % de la Palestine historique à un gouvernement arabe - aujourd’hui le royaume musulman de Jordanie. Tout ce qui restait pour un Etat juif étaient les 20 % résiduels. Mais là au moins, il était clair que la communauté juive était « en Palestine de droit, et non par tolérance », comme Winston Churchill le souligna à l’époque.
Quatre-vingt-cinq ans plus tard, cette petite tranche du Moyen-Orient est le foyer de près de la moitié des Juifs du monde. Si ce n’est pas un Etat juif, de quoi s’agit-il ?

Pourtant, tout cela est à côté de la question. Le refus de l’Autorité Palestinienne de reconnaître Israël comme un Etat juif légitime n’est pas un déni de la réalité : c’est le signe de leur détermination à changer la réalité. Comme les chefs arabes il y a un siècle, ils ne cherchent pas à vivre en paix avec l’Etat juif. Olmert peut se montrer à Annapolis, et apporter la souveraineté palestinienne sur un plat d’argent, avec la moitié de Jérusalem remise en jeu pour faire bonne mesure. Il ne repartira pas avec la paix. Au contraire : il intensifiera la détermination arabe de remplacer le seul Etat juif au monde par un 23ème Etat arabe.

La clé pour la paix israélo-arabe n’est pas un Etat palestinien. C’est d’obliger le monde arabe à abandonner son rêve de liquider Israël. En fait de respect de soi national, Olmert devrait réitérer son exigence de reconnaissance par les Palestiniens de l’identité juive d’Israël - et en faire un point non négociable. Si Israël ne peut même pas insister sur un point d’honneur tellement fondamental, il a déjà perdu plus qu’il ne le sait.


http://www.jewishworldreview.com/jeff/jacoby111507.php3



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