L’importance des USA pour la sécurité du monde et d’Israël est vitale et Yerouchalmi a voulu en savoir plus sur les deux candidats du caucus 2008. Nous commençons par analyser les positions du Conservateur Rudy Giuliani* à travers ses propos résumés pour le Yerouchalmi. Notre réseau nous a permis, dans le cadre de sa campagne, de synthétiser ses positions sur divers sujets qui sont d’un intérêt majeur pour Israël ou pour les valeurs éthiques du Yerouchalmi. (*Biographie en fin d’article)
Candidats en lice
Aux États-Unis, la démocrate Hillary Clinton (50%) et le républicain Rudy Giuliani (45%) font figure de favoris pour l’élection présidentielle de 2008. Chez les démocrates, Hillary Clinton mène largement la course (45%) face au sénateur de l’Illinois Barack Obama (25%). Chez les républicains, l’ancien Maire de New York devenu un réel héros après le 11 septembre mènerait avec autour de 30% face notamment à l’ancien sénateur du Tennessee et acteur de série télévisée, Fred Thompson.
Il est sensé être le candidat qui est le plus engagé en faveur de la sécurité d’Israël ou face au terrorisme.
Relations Internationales
Q : Quels sont les principaux défis en matière de relations internationales ?
R : J’en vois principalement trois que l’on ne pourra atteindre qu’avec une diplomatie efficace, des moyens adaptés de défense et une large influence de notre pays :
1) Stabiliser un ordre mondial en permettant à nos alliés d’aboutir à une paix qui leur convienne.
2) Le renforcer pour qu’il résiste aux vaques de terrorisme qui naîtront de plusieurs endroits.
3) Etablir et développer progressivement une large zone de paix et de prospérité.
La France semble mieux comprendre la nécessité de travailler en accord avec les USA sans pour autant devoir s’aligner systématiquement sur nos positions. J’admire notamment votre Président Sarkozy qui a contribué avec ses équipes à cette évolution que je juge majeure. Son livre, Témoignage, est vraiment à lire car il semble y défendre certaines valeurs américaines comme l’action résolue, l’engagement personnel, le travail ou le libre marché, qui, parfois, sont contestées chez nous, malgré qu’elles aient fait de nous un leader économique.
L’engagement de personnalités comme lui ou comme Tony Blair montre que l’individu peut très bien mobiliser le collectif et cela me rassure lorsque j’en viens à me demander si l’attention extrême pour l’individu, cher à nos démocraties, ne risque pas de miner nos valeurs collectives face à des ennemis qui agissent en bandes organisées.
Irak
Q : Quelle est votre position face à la situation américaine en Irak ?
R : Nous devons aider les Irakiens à stabiliser leur pays et finir le travail que nous avons entamé là bas en éliminant une horrible dictature qui en oppressait le peuple et qui menaçait la paix du monde, même si on en avait surévalué sa menace.
Nous n’avons pas le choix et nous sommes condamnés à réussir. Et plus vite nous aurons réussi, plus vite nos soldats rentreront au pays. Localement, nous devons nous appuyer sur l’analyse de nos Généraux sur place et les écouter en matière de besoins en effectifs américains, tout en formant au plus tôt les irakiens à être de plus en plus autonomes. On doit éviter en ce domaine les positions dogmatiques comme celles de certains Démocrates relatives à un rapatriement progressif ou brutal de nos soldats. Positions complètement déconnectées du terrain et qui, comme tous dogmes, causeront inévitablement des drames infinis.
Iran
Q : Que faire face à la menace iranienne?
R : Il faut comprendre que la dissuasion mutuelle qui garantissait une stabilité nucléaire parmi les grandes puissances nucléarisées ne s’applique plus du tout à l’Iran.
Ce pays, doté du nucléaire militaire, pourrait envoyer une bombe atomique sur Israël pour effacer « la seule tâche non musulmane au Moyen Orient ». Au prix jugé négligeable - par l’idéologie fanatique des Mollahs confirmée par ses déclarations explicites et celles des Rafsanjani et sbires - de séquelles graves pour son peuple. Comme Hitler n’avait pas hésité à appauvrir son peuple au profit de l’effort militaire, avant de conduire son pays à une ruine totale et absolue afin de poursuivre son programme totalitaire et antisémite.
On ne peut donc absolument pas tolérer un Iran nucléarisé. Partant de là, on doit menacer l’Iran de sanctions aptes à miner son économie, à affaiblir son armée et à conduire à un changement de régime. Et en cas très malheureux d’échec de toutes les démarches pouvant être entreprises de détruire son infrastructure nucléaire.
1b. Rudolf Giuliani et la politique extérieure des USA (2/2) : Israël, Islamisme, Terrorisme
Israël
Q : Comment comptez-vous soutenir Israël ?
R : L’urgence est d’éloigner la menace iranienne qui pèse sur ce pays, comme on vient de le voir.
A moyen terme et dans le cadre de l’extension des zones de stabilité, on pourrait envisager l’entrée d’Israël dans l’OTAN, au même titre que celles de l’Australie, de l’Inde, de Singapour, ou du Japon. Israël bénéficierait ainsi d’un soutien occidental massif et automatique en cas de menace extérieure pour sa sécurité.
Par ailleurs, j’estime qu’il ne faut pas pousser Israël à un mauvais accord avec les Palestiniens qui se négocierait dans une urgence injustifiée. Les Palestiniens devront prouver avant toute négociation leur capacité à éradiquer la menace terroriste en leur sein (qui mettrait les USA eux-mêmes en danger, ne l’oublions pas) et leur volonté de cohabiter avec Israël en sécurité. Volonté que les faits devront confirmer, y compris dans leurs discours internes ou dans l’idéologie qu’ils véhiculent au quotidien. On en est hélas très loin pour le moment!
L’Islamisme radical
Q : Comment lutter contre l’Islamisme radical?
R : Cela reste le premier et le plus grand défi de notre 21ème Siècle.
La menace de l’ex-URSS dans l’après-guerre avait conduit à la “finlandisation” possible de l’Europe, cédant peu à peu, compromis après reculade, au communisme. L’Islamisation est la menace actuelle avec encore plus de partisans que n’en avaient les communistes de l’époque. Face aux menées actuelles de l’Iran au Liban, en Irak, dans le financement d’un terrorisme mondial, dans sa nucléarisation ou son surarmement en missiles à longue portée, … n’en vient-on pas au consentement progressif de peur que des sanctions puissent radicaliser sa position et en voulant éviter des actions en porte à faux d’opinions publiques ultra pacifistes ?
Il en va de même avec les mouvements terroristes comme Hezbollah, Al Qaeda ou autres qui ont déclaré la guerre à l’Occident. Y compris une guerre idéologique en incitant les petits musulmans du monde entier à dénier la Shoah, à éliminer les Croisades des programmes scolaires, à demander d’introduire dans les lois les valeurs spécifiques à l’Islam pour les empêcher de s’intégrer à ces pays comme l’avaient fait toutes les minorités qui y avaient immigré avant eux.
Quel cocktail détonnant pour l’Europe si de plus cet islamisme radical rampant se trouvait soutenu par la bombe iranienne à portée de vos capitales européennes ! Et quel risque pour les USA de se voir soumis au chantage du terrorisme nucléaire à travers l’action de bandes soutenues par telle ou telle pays ou mouvance !
Nous devons résolument prendre en compte de telles menaces de manière proactive : renforcer notre Défense, l’adapter à la menace (sans pour autant entrer dans le jeu de nos adversaires en multipliant les moyens totalitaires que permettent les nouvelles technologies), achever une couverture antimissile efficace
Le Terrorisme
Q : Cela inclut la lutte contre le terrorisme ?
R : Après notre 11 septembre, la menace sera plus que jamais présente, d’autant plus que nous ferons front face au terrorisme ou à l’Iran des Mollahs.
La question du terrorisme sera pour moi au cœur de la campagne électorale qui démarre. Mon programme consiste à préconiser une tolérance zéro en la matière pour éviter une contamination des zones à succès du terrorisme. Il consiste à analyser, répertorier et localiser les actes de terrorisme afin d’y répondre de manière appropriée.
New-York avait, avant que je n’en devienne Maire, la réputation d’une ville vouée au crime et à la délinquance. Avec des équipes dédiées, j’ai conduit un combat quotidien qui en a fait à l’issue de mes mandats une des villes les plus sûres du monde ; par une volonté déterminée et la mise en place de moyens adaptés.
Rapide Biographie : Rudolph Giuliani est né à la fin de la guerre à Brooklyn, fils unique d’une famille ouvrière catholique issue de l’immigration italienne et mêlée au banditisme de l’époque.
Rejetant ses tentations premières de s’orienter vers la prêtrise, il obtient à 24 ans, son Doctorat de Droit de New York University et occupe ensuite diverses fonctions importantes en matière de Justice. Maire de New-York entre 1993 et 2000, il a réellement redonné à sa ville sécurité et lustre. Sa vie familiale a été très cahotique avec ses deux anciennes femmes et leurs enfants avant de se stabiliser avec sa dernière femme, Judith Nathan (!), épousée il y a quatre ans. Ses positions sont atypiques pour le conservateur qu’il incarne, notamment, en matière d’avortement, de droits des gays ou d’immigration.
Son équipe de campagne inclut des conservateurs proactifs face au terrorisme et pour la sécurité d’Israël comme John Bolton et Charles Hill (Hauts Fonctionnaires), Norman Podhoretz et Martin Kramer (Politologues) ou le juif orthodoxe Michael Mukasey, nommé depuis peu Ministre de la Justice (cf N°