Après la France la veille, le Premier ministre israélien Ehud Olmert a reçu mardi à Londres le soutien de son homologue Gordon Brown pour la mise en oeuvre de nouvelles sanctions contre l’Iran, soupçonné de développer l’arme atomique. « Il est pour nous tout à fait clair que nous sommes prêts, et nous allons appuyer de nouvelles sanctions contre l’Iran », a déclaré M. Brown au cours d’une conférence de presse conjointe avec M. Olmert.
« Nous travaillerons avec l’ONU pour y parvenir », a ajouté le Premier ministre, précisant qu’il soutiendrait également « des sanctions plus sévères de l’Union européenne ».
« Les sanctions économiques sont efficaces, mais elles sont insuffisantes », a pour sa part estimé le Premier ministre israélien. « Donc, nous devons faire plus (...) jusqu’à ce que l’Iran mette fin à son programme nucléaire ».
M. Brown a également estimé que les sanctions étaient efficaces, ajoutant que les mesures prises par les pays opposés aux ambitions nucléaires de Téhéran « envoyaient le message le plus fort à l’Iran ».
Il s’agissait de la première rencontre entre M. Olmert et le chef du gouvernement britannique depuis que ce dernier a succédé à Tony Blair le 27 juin.
M. Brown a jusqu’ici toujours dit vouloir privilégier la solution diplomatique, mais il a aussi refusé d’exclure une option militaire pour répondre au défi lancé par Téhéran.
Considéré comme la seule puissance nucléaire au Proche-Orient, Israël estime que l’Iran représente sa « principale menace stratégique », puisque le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a appelé à « rayer » l’Etat hébreu de la carte.
L’entretien Brown-Olmert a eu lieu au moment où le diplomate en chef de l’Union européenne Javier Solana rencontrait à Rome le nouveau négociateur du dossier nucléaire iranien Saïd Jalili, réputé plus intransigeant que son prédécesseur Ali Larajani.
Saïd Jalili a déclaré qu’il poursuivrait « avec force » les négociations sur ce programme. « La question nucléaire est une question sur laquelle existe un consensus national », a-t-il déclaré à Rome à la presse officielle iranienne.
L’Iran dément développer un programme nucléaire à des fins militaires.
Lundi, M. Olmert avait déjà reçu le soutien du président français Nicolas Sarkozy. Les deux hommes avaient jugé qu’un Iran doté de l’arme atomique n’était pas « acceptable ».
M. Olmert avait parlé de « vues identiques » sur de nombreux sujets. « Je crois que nous pouvons réussir avec elles », avait-il dit, dans une allusion à un durcissement des sanctions internationales.
Les Nations unies doivent se prononcer d’ici à la fin de l’année sur d’éventuelles sanctions supplémentaires.
M. Olmert a également fait le point avec M. Brown sur la possible relance du processus de paix israélo-palestinien dans l’optique de la conférence internationale prévue en novembre aux Etats-Unis.
M. Olmert a estimé « quelque peu présomptueux » de croire que la question palestinienne puisse être résolue au cours de cette conférence. La rencontre a plutôt pour objectif de mettre en place les fondations de futures discussions sur des points clefs du processus de paix qui posent problème, a-t-il rappelé.
Le Premier ministre israélien devait également rencontrer mardi son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, lui aussi à Londres pour des entretiens en fin de matinée avec M. Brown. Selon Downing Street, cette rencontre était déjà à l’ordre du jour avant la crise actuelle entre la Turquie et les rebelles kurdes dans le nord de l’Irak.