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Enderlin-Al-Dura : un visionnage public des rushes, très attendu
Daniel Vavinski © Actualité Juive
Article mis en ligne le 14 octobre 2007

Sept ans après les faits, la justice française veut enfin examiner le document litigieux. France 2 et Charles Enderlin s’embrouillent dans leurs explications.
A la suite d’une audience mémorable (voir Actualité Juive n° 993), la Cour d’appel de Paris a donc décidé d’ordonner un complément d’information et de visionner l’intégralité des rushes de la fusillade, au cours de laquelle Mohammed al-Dura avait trouvé la mort, en septembre 2000. La date de ce visionnage, qui aura lieu en audience publique, a été fixée au 14 novembre prochain.

La direction de France 2, qui détient le document vidéo et qui se refusait jusqu’à présent à le produire, est sommée de le communiquer à la justice avant le 31 octobre. Une fois ce visionnage effectué, le procès qui oppose la direction de France 2 au directeur de Media Ratings, Philippe Karsenty, se tiendra sur le fond le 27 février 2008. Mais, d’ores et déjà, la décision de la Cour d’appel de Paris constitue une première victoire pour P. Karsenty qui est poursuivi par France 2.

A l’origine de l’affaire, un texte très polémique publié par le patron de l’agence Media Ratings, accusant France 2 et son journaliste, Charles Enderlin, d’avoir participé à une « mise en scène » en diffusant le reportage de la mort du petit Mohammed Al-Dura. Selon P. Karsenty, ce reportage serait constitué de « scènes jouées » relevant de la « pure fiction ». Contestant la réalité de la mort de l’enfant, le texte incriminé exigeait la démission du correspondant de France 2 et de la directrice de l’information, Arlette Chabot. Condamné l’an dernier pour diffamation, P. Karsenty a fait appel de ce jugement. C’est donc lors de l’audience qui s’est tenue le 19 septembre dernier, que la Cour d’appel a provoqué un coup de théâtre en exigeant la communication des rushes, à laquelle France 2 s’était jusqu’à présent toujours opposée de la manière la plus ferme.

« La Cour d’appel fait une approche tout à fait sérieuse du dossier, s’est félicité Me Marc Lévy, l’avocat du directeur de Media Ratings. Seul l’examen de l’intégralité des rushes permettra d’apprécier la bonne foi de mon client. Si ces rushes montrent bien, comme certains témoins l’ont déjà affirmé, que 95 % des scènes filmées sont effectivement des mises en scène et relèvent de la propagande palestinienne, alors il est légitime de se demander ce qu’il en est réellement de la dernière scène montrant Mohamed al-Dura pris dans la fusillade ».

Si la direction de France 2 et l’ensemble des médias ont accueilli la décision de la Cour d’appel avec une extrême discrétion, de son côté, Charles Enderlin a réagi sur son blog.

« Je suis personnellement extrêmement satisfait du souhait de la Cour d’appel de Paris de visionner les rushes tournés le 30 septembre et le 1er octobre 2000 par Talal Abou Rahmeh, le correspondant de France 2 à Gaza. Nous avons toujours affirmé que nous ne communiquerons ces images de la mort de Mohammed al-Dura que dans le cadre d’une procédure judiciaire en bonne et due forme. Pas à des militants ou à un organisme qui serait partie prenante dans cette affaire. De mon point de vue, le tribunal français donne toutes les garanties de sérieux et d’indépendance. Cela permettra de crever l’abcès, de montrer l’authenticité des images et, je l’espère, de mettre un terme à l’ignoble campagne de diffamation dont France2 et moi-même sommes les victimes depuis bientôt sept ans », écrit le patron du bureau de France 2 à Jérusalem.

Cette mise au point de Charles Enderlin ne manque pas de faire sourire certains parmi lesquels le Docteur Charles Gouz, responsable du site Internet Desinfos.com. Il avait en effet, lui aussi, eu à connaître l’ire de France 2 pour avoir publié un texte, au demeurant très prudent, sur l’affaire Al-Dura. Poursuivi à son tour par France 2, C. Gouz et son avocate, Maître Aude Weill-Raynal, avaient déjà sollicité, en novembre 2006, la production en justice des fameux rushes, et s’étaient vu opposer un refus catégorique de la chaîne publique. « Ces rushs relèvent du secret des sources journalistiques et n’ont donc pas à être versés aux débats », avait notamment indiqué Maître Bénédicte Amblard, l’avocate de France 2 et de C. Enderlin, dans une lettre que Desinfos.com a reproduite sur son site.

Le 19 septembre dernier, devant la Cour d’appel, Maître Amblard avait à nouveau tenté de s’opposer à toute diffusion des rushes.

« Charles Enderlin, qui a la mémoire courte, est encore pris en flagrant délit de mensonge lorsqu’il affirme avoir toujours été disposé à communiquer ses rushes à la justice française (http://www.desinfos.com/impression.php?id_article=8300) », conclut aujourd’hui C. Gouz.



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