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Olmert : Nous avons un partenaire
Article mis en ligne le 21 septembre 2007

Les quotidiens israéliens se font l’écho du débat houleux qu’a eu lieu hier au sein du comité central du parti Kadima, réuni pour discuter du plan de paix avec les Palestiniens élaboré par le vice-premier ministre, Haïm Ramon, et qui bénéficie du soutien du Premier ministre Ehud Olmert.

Lors de cette réunion, Ehud Olmert a déclaré qu’à ce stade, Israël a un interlocuteur au sein de l’Autorité palestinienne : « Durant de longues années nous nous contentions de déclarer qu’il n’y avait pas de partenaire. Et bien maintenant, tous les indices laissent croire qu’il y en a bien un ». Evoquant ses pourparlers avec Mahmud Abbas, le Premier ministre a déclaré vouloir « parvenir à des ententes qui pourront mener par la suite, si les conditions sont réunies, à un accord. Pour cela, il faut entretenir un dialogue continu et direct entre les deux camps ». Selon lui, la confiance qui a été établie entre Mahmud Abbas et lui, leur permet de débattre des questions les plus sensibles.

Selon le Maariv, Ehud Olmert a fait savoir qu’il comptait agir conformément aux promesses faites par Kadima à son électorat, à savoir « créer une nouvelle réalité avec des retraits de territoires en Cisjordanie, et le tracé d’une frontière qui offrira à Israël sécurité et stabilité ».

Ehud Olmert a également annoncé qu’il poursuivrait les gestes de bonne volonté à l’égard des Palestiniens afin de renforcer le courant modéré. Ainsi, il devrait soumettre dimanche à l’approbation du gouvernement la libération de prisonniers palestiniens n’ayant pas de « sang sur les mains ».

Les ministres Tzipi Livni, Avi Dichter et Shaul Mofaz ont vivement critiqué le plan d’Ehud Olmert et de Haïm Ramon. Avi Dichter et Shaul Mofaz ont soutenu que les conditions n’étaient pas réunies pour un accord permanent, et qu’il faut donc se contenter pour l’heure d’un accord d’étape. De plus, M. Mofaz s’en est violemment pris à la proposition de Haïm Ramon de diviser Jérusalem : « Il est inacceptable que Jérusalem, la capitale éternelle d’Israël, soit divisée comme s’il était question d’une transaction immobilière ». Le journal note que même Roni Bar-On, l’un des ministres les plus proches d’Olmert, s’est montré critique à l’égard du Premier ministre : « nous vous appuierons, mais nous exigerons également que les décisions soient prises en nous consultant », a-t-il dit.

Haïm Ramon a répondu à ses opposants avec un discours enflammé, fortement applaudi par les membres du comité central et dans lequel il a remis en cause le besoin qu’a Israël de continuer à contrôler les quartiers arabes périphériques de Jérusalem : « la souveraineté israélienne sur le camp de réfugiés de Shu’afat, renforce-t-elle Israël ? Le quartier d’A-Ram est-il l’espoir des générations à venir ? Jabel Mukaber est-il un bien de valeur ? ». Pour Ramon, l’importante population arabe qui vit dans ces quartiers transformera Jérusalem de facto en capitale de la Palestine, qu’Israël le veuille ou pas, c’est pourquoi il est préférable de s’en séparer.

Trois Palestiniens tués dans la bande de Gaza

Le Haaretz rapporte que trois Palestiniens ont été tués hier au cours d’une opération de l’armée israélienne à l’est du camp de réfugiés al-Bureij, dans le centre de la bande de Gaza. Parmi les victimes, un jeune homme de 17 ans, mortellement blessé par des éclats d’obus, et un autre de 22 ans, tué par balles. Selon des sources palestiniennes, aucune des deux victimes n’appartenait à une organisation armée.

Un troisième Palestinien, lui aussi âgé de 17 ans, aurait été blessé par des éclats d’obus avant d’être écrasé par un bulldozer de Tsahal. L’armée affirme, quant à elle, qu’il a été tué dans des échanges de tirs avec des activistes palestiniens. Trois soldats israéliens ont été légèrement blessés au cours de l’opération.

Une dizaine d’obus de mortier ont été tirés hier après-midi vers des localités et des bases militaires israéliennes autour de la bande de Gaza. Un de ces obus a atterri au centre d’une des localités sans toutefois faire de dégât.

Par ailleurs, le Yediot Aharonot rapporte qu’au terme d’une chasse à l’homme de trois jours dans le camp de réfugiés de Ein Beit-Ilma à Nalpouse, les forces israéliennes sont parvenues à arrêter les membres d’une cellule qui, selon les autorités militaires, planifiait de commettre un attentat dans le centre d’Israël durant la fête de Yom Kippour. Tsahal a fait savoir que cette cellule avait été créée par le Hamas et le FPLP et que les soldats avaient interpellé quatre de ses membres.

Visite de Condolezza Rice à Ramallah

La conférence de paix devra être substantielle et promouvoir la création d’un Etat palestinien, a déclaré hier la secrétaire d’Etat américaine, Condoleezza Rice, au terme de son entretien avec le président de l’Autorité palestinienne, Mahmud Abbas, à Ramallah. « Il ne faut pas que les participants viennent uniquement dans le but de se rencontrer. Je travaillerai, je sais que le président Abbas et le Premier ministre Olmert travailleront et que leurs équipes travailleront de manière acharnée et empressée pour défricher le terrain en vue d’une rencontre réussie », a déclaré Mme Rice, selon le Haaretz.

Pour l’heure, écrit le journal, on ne sais toujours pas qui sera convié à cette conférence ni sa date exacte. Selon des sources palestiniennes, Mahmud Abbas aurait demandé à Condolezza Rice que la Syrie et le Liban soient également invités.

L’ONU : Quarante barrages ont été créés en Cisjordanie en deux mois

Le Haaretz se fait l’écho d’un rapport du Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations-Unies (OCHA) selon lequel quarante nouveaux barrages routiers ont été créés en Cisjordanie depuis le mois de juillet dernier, et ce, malgré les promesses faites par le Premier ministre Ehud Olmert au président de l’Autorité palestinienne, Mahmud Abbas.

Selon ce rapport, sur les 572 barrages dispersés à travers la Cisjordanie, 96 sont surveillés par les forces de l’ordre israéliennes. Les autres sont des obstacles physiques tels que des blocs de béton ou des talus dont le but est d’empêcher l’accès à certaines routes à partir de localités palestiniennes.

INTERIEUR

Sondage

Selon un sondage réalisé pour le Yediot Aharonot, si les élections législatives avaient lieu aujourd’hui le Likoud arriverait en tête avec 24 sièges, suivi par le parti travailliste avec 18 sièges, puis par les partis Israël Béteinu, Shass et Kadima, à égalité avec 10 sièges chacun. Enfin, le bloc Union Nationale-PNR obtient 6 sièges.

L’élément nouveau est la montée en puissance de l’homme d’affaires Arcadi Gaydamak dont le parti obtiendrait 8 sièges alors qu’il n’était crédité que de 2 sièges dans un sondage du 27 juillet dernier. Cette progression se fait aux dépens de l’ensemble des autres partis dont le Likoud, qui perd 2 sièges par rapport au précédent sondage, et le parti travailliste, qui en perd 5. Shass et Kadima perdent chacun un siège et l’Union Nationale recule de deux sièges. Le seul à tirer son épingle du jeu, le parti Israël Béteinou du ministre des Affaires stratégiques Avigdor Lieberman progresse lui aussi puisqu’il gagne 3 sièges par rapport au mois dernier.

Toujours selon cette enquête, le président du Likoud, Binyamin Netanyahu, et le ministre de la Défense travailliste, Ehud Barak, semblent bénéficier d’une confiance égale de la part des Israéliens puisqu’à la question « qui garantira au mieux la sécurité du pays en tant que Premier ministre ? », 20 % des personnes ont choisi M. Netanyahu et 20 % M. Barak. 14 % ont choisi Avigdor Lieberman et seulement 8 % Ehud Olmert. 34 % des personnes interrogées estiment qu’aucune de ces quatre personnalités n’est la mieux placée pour garantir la sécurité d’Israël.



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