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Israël aurait bombardé des cibles nucléaires en Syrie
Marc Henry | Le Figaro
Article mis en ligne le 17 septembre 2007

Le récent raid de l’aviation de l’État hébreu aurait visé du matériel venant de Corée du Nord. Le silence dans les rangs étant de rigueur, ministres et dirigeants israéliens demeurent muets sur une très mystérieuse affaire. Mais cette discrétion sans précédent sur la cible visée par l’aviation israélienne en Syrie durant la nuit du 5 au 6 septembre commence à être sérieusement mise en cause par des médias, qui contournent une stricte censure en utilisant des révélations des journaux étrangers, notamment celles du Washington Post. Résultat : les morceaux d’un inquiétant puzzle se mettent peu à peu en place avant qu’une version officielle soit enfin présentée.

En attendant, pratiquement tous les commentateurs soulignent que la Corée du Nord joue en effet un rôle central dans cette énigme. Ce pays aurait en effet livré en secret et par bateau des équipements nucléaires à la Syrie trois jours avant l’attaque. Ces équipements dissimulés dans un «  centre de recherche agricole » auraient été ensuite détruits ou endommagés par une escadrille de chasseurs-bombardiers de type F 15 et F 16 israéliens. La Corée du Nord aurait tenté de dissimuler une partie de ses équipements nucléaires pour les soustraire aux inspections internationales actuellement en cours dans ce pays.

Damas et la Pyongyang ont tout démenti en bloc. Mais les commentateurs israéliens ne manquent pas de souligner que ce scénario explique l’embarras des autorités syriennes, qui ont certes dénoncé l’agression israélienne, mais se sont bien gardées de préciser la cible visée. Une confirmation de la coopération nucléaire avec la Corée du Nord placerait la Syrie en effet dans une position très délicate, dans la mesure où ce genre d’activités est prohibé par le traité de non-prolifération des armements nucléaire que Damas a signé.

Une seule certitude : Israël n’acceptera pas une Syrie dotée de l’arme nucléaire. La Syrie est considérée comme un pays ennemi à plus d’un titre. Le président Bachar al-Assad a noué une alliance avec l’Iran, qui constitue la menace numéro un pour l’État hébreu avec son programme nucléaire et les déclarations de son président, Mahmoud Ahmadinejad, qui veut « effacer Israël de la carte  ». Damas soutient en outre des organisations considérées comme terroristes, comme la milice chiite libanaise du Hezbollah, contre laquelle Israël déclencha une guerre d’un mois l’an dernier, et les islamistes palestiniens du Hamas. Selon les militaires israéliens, la Syrie détiendrait en outre des missiles susceptibles d’être équipés de têtes chimiques pouvant atteindre n’importe quel point du territoire israélien.

La doctrine Begin

Comme le souligne Ronen Bergman, un commentateur militaire, l’opération aérienne israélienne marque sans doute le retour à la « doctrine Begin », du nom du premier ministre Menahem Begin, qui avait donné son feu vert à la destruction en 1981 par la chasse israélienne d’une centrale nucléaire irakienne construite par la France près de Bagdad. À l’époque l’opération avait été condamnée dans le monde. Mais selon cette « doctrine », «  Israël est en droit de prendre les moyens les plus extrêmes sans tenir compte de la communauté internationale si son existence même est menacée  », souligne Ronen Bergman. Toute la question est de savoir si la Syrie représentait un tel péril car les dirigeants israéliens ont pris un risque très sérieux de déclencher une guerre en lançant cette opération.

C’est précisément pour tenter de limiter les dégâts en ne faisant pas trop monter la tension qu’Israël a décidé d’appliquer l’adage selon lequel « le silence est d’or  ». Des déclarations claironnant un succès militaire israélien auraient rendu l’affront encore plus insupportable pour la Syrie, estime Tzahi Hanegbi, président de la commission de la défense et des affaires étrangères du Parlement. Reste à savoir si cette «  retenue » verbale suffira à empêcher des représailles d’une Syrie qui a perdu la face dans cette affaire. Selon de nombreux experts, la Syrie ne devrait pas se lancer dans une confrontation militaire directe, mais pourrait commanditer à titre de représailles le Hezbollah ou le Hamas pour des attentats en Israël ou à l’étranger.



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